Les autorités camerounaises ont levé l’interdiction de la vente des huiles végétales qualifiée de « vrac ». Cette décision a provoqué un brin de controverse eu égard aux risques liés à la consommation de ce type de produits. Malgré les avertissements du gouvernement sur les dangers potentiels pour la santé des consommateurs, la vente du vrac pourra reprendre pour certaines industries telles que les boulangeries, les savonneries et les chocolateries, qui en sont de grands utilisateurs.
« La prolifération sur le marché des huiles vrac, le non-respect des normes en vigueur dans le secteur, ainsi que la difficile traçabilité des productions écoulées sur le marché camerounais exposent les consommateurs à des risques sanitaires graves », martelait le directeur général de l’Agence des normes et de la qualité (Anor), Charles Booto à Ngon, dans un communiqué de presse publié le 26 septembre 2023.
Un produit attractif malgré les risques
Des membres de l’industrie soulignent déjà des pratiques anticoncurrentielles, avec des cargaisons d’huile en vrac déviées vers des circuits informels. Au-delà des considérations économiques, la vente du vrac permet aux producteurs de réduire les coûts de production et de contourner les obligations fiscales, ce qui en fait un produit attractif malgré les risques sanitaires. C’est d’ailleurs, ce que pense le Secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun dans une correspondance adressée au ministre du Commerce en février dernier. « Je viens auprès de votre haute bienveillance par la présente, vous faire savoir que nous avons récemment informé le ministre du Commerce du fait que de nombreux bidons d’huile de palme raffinée de 260 litres sont débarqués depuis le mois de décembre 2023 dans nos espaces marchands. Cette huile raffinée est transférée dans des bidons de 20 litres non traçables scellés, avec des bouchons neufs et distribués aux détaillants… », lisait-on dans cette sortie.