Alors que le directeur de publication du trihebdomadaire L’œil du Sahel est engagé depuis 2019 dans une campagne de dénonciation du traitement que réserverait le gouvernement aux populations du des trois régions que compte le Grand-Nord, certains activistes dans les réseaux sociaux viennent de lancer un mouvement pour à leur tour, pointer du doigt, le mode de recrutement au sein de la Société de Développement du Coton (Sodecoton).
En 2020, Guibaï Gatama mettait sur pied, une plateforme pour défendre les intérêts des régions septentrionales du pays. Bien qu’interdit par le ministre de l’Administration territoriale Paul Atanga Nji le 18 novembre 2020, qui avait soutenu que cette organisation mène des activités contraires à la Constitution, susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale du pays, son promoteur continue de véhiculer ses idées.
En réaction, le militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, Patrice Simeon Mvomo a lancé un mouvement pour montrer les limites des revendications portées par le journaliste. « Guibaï Gatama, le recrutement à la Sodecoton c’est pour 10 millions de Nordistes et l’équilibre régional pour l’Enam, l’Iric … ? », demande-t-il, avant de poursuivre : « nous avons compris, désormais taisez-vous. L’équilibre régional est bon pour l’IRIC pas Pour la Sodecoton ».
Officialisé le 27 juin 2020 par une publication Facebook, « 10 millions de Nordistes » est, selon son instigateur, « une initiative apolitique visant à promouvoir les intérêts du grand Nord dans un esprit républicain ».
Son nom de baptême renvoie à l’effectif de la population des trois régions septentrionales du Cameroun, selon le dernier recensement. Une masse électorale régulièrement courtisée par les hommes politiques, puisqu’elle compte 2,5 millions d’électeurs potentiels sur les sept millions d’inscrits au fichier électoral national.