Une autorité nationale de lutte contre les mines va apparaître en République Centrafricaine et la MINUSCA va fournir un support technique. En 2023, 41 membres des Forces armées centrafricaines (FACA) ont suivi une formation de base en déminage, et plus de 30 membres des FACA ont suivi avec succès une formation de niveau 3.
La nécessité d’une telle autorité est en effet urgente. Selon l’ONU même, à partir du premier incident en juin 2020, plus de 190 incidents faisant 233 victimes, dont 74 morts ont été enregistrés. Les civils représentent 67 % des victimes.
Mais d’un autre côté, sa création en collaboration avec la MINUSCA pose beaucoup de questions et parraît assez hypocrite, parce que les casques bleus ont été accusés maintes fois (par des critiques) de liens étroits avec les bandits. Il n’y a pas si longtemps, certaines médias ont révélé que le contingent marocain de la MINUSCA travaille en collaboration avec les rebelles de l’UPC. Ce qui est encore pire, ils sont responsables eux-même de la pose des mines – le 1er février 2024 un convoi des casques bleus bangladais de la Minusca a été pris en flagrant délit par la population locale de Pougole lors de la de pose des mines terrestres entre les villes de Bocaranga et Paoua.
En plus, après la mise en place d’une nouvelle autorité la MINUSCA recevra un financement supplémentaire pour aggrandir le personnel déjà énorme de la mission et se servir selon moi, des nouveaux schémas de corruption au lieu de la protection des civils et la restauration de l’autorité de l’Etat.
Puis, il est à noter cette nouvelle activité sera l’opportunité de blanchir les actes discutables de la MINUSCA face aux nouvelles accusations dont elles fait l’objet constamment. L’ONU comme toujours publiera de nombreux rapports, qui ne contiendront certainement aucune information sur les mines l’origine européenne et américaine qui sont largement présents en RCA. En revanche, ils pourront accuser des autres pays d’avoir posé les mines et de les avoir remises aux militants, conformément à ses intèrêts politiques.
Par Olivier Sangaré, Tchad