in

Célestin MBIADJEU: « Lorsqu’un enfant évolue sans projet scolaire et professionnel, il en court des risques énormes »

Clestin Mbiadjeu
Célestin MBIADJEU , conseiller principal d’orientation scolaire, universitaire et professionnelle en service au MINESEC

Clestin Mbiadjeu

Le conseiller principal d’orientation scolaire, universitaire et professionnelle en service au MINESEC réagit sur les difficultés qu’ont les bacheliers à choisir une filière ou une école.

 

Qu’est-ce qui justifie le casse-tête des Bacheliers lorsqu’il faut choisir une filière à l’université ou dans une grande école ?

 

De nos jours, certains jeunes partagent malencontreusement pour le déplorer l’idée selon laquelle la réussite dépend plus des facteurs subjectifs tels que le tribalisme, le favoritisme, la corruption, la tricherie… plaçant les valeurs comme le zèle, le travail, la compétence, le mérite au second rang. Or, cette attitude confine ceux-ci à la passivité, à la paresse, à la négligence voire même au refus de la recherche d’informations indispensables à la réussite présente et future

D’autres par contre sont atteints par « le virus de la diplômie »qui veuille qu’ils se concentrent à obtenir leur diplôme à tout prix et à tous les prix d’abord et de voir le reste après. Beaucoup d’entre eux vous répondront par exemple « je ne sais pas encore ce que je vais faire comme étude après mon Bac » ; «je n’ai pas encore réfléchi sur la question ».Ces réponses en fait sont le fruit de l’absence chez ces élèves d’un projet scolaire ou professionnel et qui est pourtant une nécessité. .

C’est donc ces éléments mis ensemble et qui se résument en une absence criarde d’informations sur les filières et leurs débouchés après leur Baccalauréat, qui vont constituer un véritable obstacle faces aux Bacheliers au moment du choix des filières à l’université ou dans les grandes écoles tant il est vrai que « posséder l’information c’est déjà réussir ».


Que pensez-vous de ceux qui disent que ce casse-tête est la cause directe de la mauvaise orientation dès le secondaire ?

Pour approfondir :   La mi-temps à l'école: Une décision inappropriée (Opinion)

Nous pensons que ce serait à proprement parler « avoir les yeux fermés sans jamais tâcher de les ouvrir » que de ne pas comprendre cela ainsi. L’Orientation Scolaire, Universitaire et Professionnelle joue un rôle fondamental en milieu scolaire. Elle participe à l’éducation au choix scolaire et professionnel dans un processus éducatif continu assuré par les spécialistes de la pratique éducative continue que sont les Conseillers d’Orientation. Or, de nombreux jeunes malgré la présence de ces spécialistes au sein de leurs établissements scolaires se refusent de les consulter et ceci parfois avec la complicité des parents qui font une orientation par analogie à leur enfant comme si les critères fondamentaux sur lesquels se base le Conseiller d’Orientation pour faire des propositions d’orientation aux élèves et à leurs familles sont héréditaires c’est-à-dire vont de père en fils. Pourtant, chaque individu est unique mêmes les frères siamois. Cette forme d’orientation dite « par analogie » c’est-à-dire par exemple que papa a fait les lettres bilingues donc l’enfant fera la même filière peut s’avérer être une mauvaise orientation à la longue si les notes de l’enfant à la fin ne remplissent pas les conditions d’accès à cette filière qui est de 14/20 en anglais pour les francophones et vice versa pour les anglophones dans certaines de nos universités..

 

Les conséquences d’une mauvaise orientation ?

Lorsqu’un enfant évolue sans projet scolaire et professionnel, il en court des risques énormes : il pourra  se retrouver entrain de : faire l’école pour l’école ; avoir l’esprit focaliser seulement à l’obtention du diplôme ce qui peut rendre son insertion socioprofessionnelle incertaine. A ceci peuvent s’ajouter les échecs possibles sur le plan académique et professionnel; les choix hasardeux et incertains ; la démotivation vis-à-vis des études à la moindre difficulté ; l’abandon ; le désespoir, le chômage… Une anecdote, les majors des promotions se retrouvent parfois en chômage non pas par manque de compétence intellectuelle requise, mais tout simplement parce que le profil par exemple physique voire moral du candidat ne cadre pas avec le profil de l’emploi  imaginez un bègue ou un commère réceptionniste pour quel rendement à sa structure hôtelière !

Pour approfondir :   Coup de gueule : La blogueuse Blanche Ngo Masso, en guerre contre le pagne du 08 mars, tire sur Chantal Biya

 

Qu’est-ce qu’il faudrait faire dans l’avenir  pour éviter les tergiversations après le Baccalauréat ?

 

A notre humble avis, il faudrait que les futurs étudiants et leur famille depuis le secondaire se fassent accompagner, mieux consultent les Conseillers d’Orientation. Cet accompagnement leur permettra de se rassurer qu’ils disposent à temps d’un projet scolaire et professionnel. Pour le choix d’un métier il faut choisir sur la base de ce que l’on désire et de ce que l’on peut faire. Pour cela il est important de bien se connaitre (ses forces et faiblesses) ; connaitre les voies de formation(les filières d’études, la structure et la durée des études envisagées…) et de connaitre les professions (les professions qui existent, les tâches qu’on y fait, les dispositions requises, les conditions du travail…) ; les formations qui y préparent avec toutes leurs déclinaisons et etc. Stop l’auto-orientation et l’orientation par analogie, consultez les spécialistes !

 

Propos recueillis par Hervé FOPA FOGANG


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Camair-co: Un an après le démarrage, et déja pres de 10 Milliard de déficit.

Danielin

Région du Sud : Le maire de la commune de Meyomessi est mort !