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Narcisse Mouelle Kombi : « Le report réception officielle du stade d’Olembé fait partir d’une démarche de cohérence sur le plan juridique »

Le ministre des sports Narcisse Mouelle Kombi
Le ministre des sports Narcisse Mouelle Kombi (c) Droits réservés

Préalablement prévu pour le 3 décembre 2021, la cérémonie de réception officielle du Complexe sportif d’Olembe a été reportée à une date ultérieure selon un communiqué du Comité local d’organisation de la CAN TotalEnergies 2021. Dans les colonnes de Cameroon-Tribune du du 06 décembre 2021, donne des explications. Lebledparle.com vous propose l’entretien intégral.

Narcisse M Kombi
Pr Narcisse Mouelle Kombi, Minsep – DR

Pourquoi la réception officielle du stade d’Olembe n’a-t-elle plus eu lieu vendredi dernier comme prévu ?

Le report fait partie d’une démarche de cohérence et de pertinence sur le plan factuel et sur le plan juridique. Nous avons une finalité en rapport avec les très hautes prescriptions du président de la République qui veut qu’Olembé soit un ouvrage à la dimension de la réputation qui lui est attachée, c’est-à-dire un complexe sportif ultramoderne et qui apparaisse comme un ouvrage unique en son genre, au niveau pas seulement de l’Afrique centrale, mais également au niveau continental compte tenu de sa complexité.

Lorsque vous avez un ouvrage de cette envergure, aussi immense qu’est Olembé, vous avez des facteurs de structure et de dimension, des éléments qualitatifs et quantitatifs qui sont inclus et définis dans le cahier de charges qu’est le contrat. Avec l’entreprise Magil, nous travaillons sur la base des spécifications contractuelles. Or, il se trouve que le 10 novembre, l’entreprise Magil nous avait saisi à l’effet d’engager déjà le 15 novembre, les opérations de pré-réception tant au niveau du stade principal qu’à celui des deux annexes A et B qui, je tiens à le rappeler, ont servi dans le cadre du CHAN, tandis que le stade principal a abrité le 3 septembre dernier, la rencontre Cameroun-Malawi comptant pour éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022.

Le 23 novembre, nous avons amorcé le processus d’installation des équipes de recettes techniques qui constitue une opération incontournable et stratégique dans la conduite des projets, surtout des projets gouvernementaux d’envergure. Il s’agit là d’une phase sensible qui consiste à expertiser, évaluer, apprécier, et mettre en évidence, les différents aspects des travaux réalisés et la réalité du projet conformément au cahier de charges et dont aux spécifications techniques contractuelles. Autrement dit, il a été convenu que l’on ait par exemple 500 pièces, 500 espaces tels que les salons, les vestiaires, etc….

Et Olembé en a en principe 500 dont il faut vérifier les quantités et à l’intérieur desdites pièces, les éléments d’électricité, la climatisation, la plomberie par exemple et se rassurer que tous ces systèmes fonctionnent de manière harmonieuse. Il en est de même du système voix, image et son. Lorsque les imperfections sont observées, nos experts émettent des réserves qui sont transmises à l’entreprise qui a un délai pour les corriger.

Cela n’aurait-il pas pu être fait avant la date butoir ?

Je tiens à dire ici que le projet d’achèvement du Complexe sportif d’Olembé a connu beaucoup de difficultés qui expliquent le retard général observé. Lorsqu’en novembre 2019, le chef de l’Etat nous instruit de résilier le contrat de l’entreprise Gruppo Piccini pour avoir abandonné le chantier pendant un an, et à cause des demandes financières exorbitantes et non fondées de l’ordre de 28 milliards, il a fallu trouver un repreneur venant avec ses financements, sachant que le financement italien de départ fourni par la banque Intesa Sanpaolo était de facto gelé.

C’est dans ce contexte que des négociations sont engagées avec l’entreprise Magil qui venait d’achever avec succès la réhabilitation du stade de la Réunification de Douala. Son contrat commercial est alors signé en janvier 2020. Mais la mise en place du financement a connu tellement de péripéties que ce n’est que le 16 février 2021, pratiquement une année plus tard que le président de la République signera le décret 2021/100 habilitant le ministre de l’Economie à signer une convention de financement de 55 milliards avec la Standard Chartered Bank de Londres et BPI France pour l’achèvement des travaux du Complexe Sportif d’Olembé.

A la surprise générale, cet acte du chef de l’Etat entraînera une levée de boucliers d’une infime partie de la diaspora camerounaise connue pour son antipatriotisme qui se fera une fois de plus remarquer négativement par des manifestations sauvages aux sièges de ses institutions, obligeant la banque anglaise à reprendre les due diligences pour se rassurer de la transparence du processus d’attribution de ce projet à Magil. Il en est de même de l’entreprise Piccini qui a multiplié contre Magil des procédures judiciaires, toutes perdues à l’international. Ceci a généré un retard supplémentaire de sept mois puisque ce n’est que le 13 août 2021 que le chef de l’Etat signera le décret n° 2021/421 portant ratification du décret d’habilitation susmentionné.

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Le premier décaissement par la Standard Chartered Bank se fera seulement le 11 octobre 2021, soit dix-huit mois après la signature du contrat commercial. Même si, sur Très hautes instructions du président de la République, le gouvernement a apporté un appui financier non négligeable de l’ordre de 10,3 milliards à l’entreprise Magil, de manière à ne pas compromettre le projet. Cette rareté de ressources explique donc le retard pris par les travaux et par effet de domino, sur les réceptions provisoires.

Nous avons cru le 30 novembre dernier en lançant officiellement cette opération de réception provisoire des travaux avec les différentes administrations concernées, qu’un délai de trois jours était suffisant au regard de la pression multiforme. Mais vous savez, la vie humaine est faite d’aléas, d’imprévus et d’incertitudes. Ces aléas ont permis de se rendre à l’évidence de ce que le chronogramme initial tel qu’il avait été exposé et arrêté de commun accord avec Magil le 19 novembre dernier avait connu un décalage de quelques jours.

Nous avons certainement sous-évalué le temps. Certaines tâches résiduelles restant à réaliser et à finir, l’équipe des experts chargée de la réception provisoire a sollicité un temps supplémentaire dès lors que le délai de 72 heures était relativement court par rapport à l’immensité du travail, des tâches, des interpellations et des interrogations sur le terrain. Souvenez-vous, lorsque nous lancions cette opération, nous indiquions qu’il y avait une exigence de rigueur et de recherche de détails.

 Le président de la République, Son Excellence Paul Biya tient à la qualité de l’ouvrage et à des belles finitions. Les travaux se poursuivent dans le cadre de ces solutions aux finitions qui concernent majoritairement l’embellissement de l’ouvrage, sachant que ses principales fonctionnalités ont déjà mises à l’épreuve lors du match du 3 septembre dernier. Je voudrais vous rassurer que le suivi des tâches de finitions se fait en étroite collaboration avec la CAF dont la représentante au Cameroun nous apporte des avis fort appréciables.

Donc, notre démarche n’a rien d’exceptionnel. Ces réceptions provisoires actuellement en cours à Olembé ayant été réalisées pour le stade de la Réunification et le Complexe Sportif de Japoma à Douala ou le Stade de Roumde Adjia à Garoua avec chacune des entreprises concernées. Du point de vue de la réglementation des marchés publics, il y a plusieurs étapes. Il y a l’étape de la réception provisoire et au bout d’un certain délai, un an le plus souvent, intervient la réception définitive. Nous avons certains stades déjà pris en possession, mais qui sont encore sous le régime de la réception provisoire.

Le stade sera-t-il prêt pour la dernière visite d’inspection de la CAF ?

Le stade d’Olembé est prêt et les travaux en cours de la Commission des réceptions provisoires ne remettent nullement en cause sa fonctionnalité. Jour après jour, les changements sont notables et les travaux résiduels qui se poursuivent ont trait à l’embellissement de cette infrastructure. A l’intérieur du stade, les deux écrans géants ont été posés et les essais opérés de manière satisfaisant. La pose du tartan qui ne constitue pas une exigence de la CAF est achevée. Le public doit être rassuré sur le fait que les engagements vis-à-vis de la CAF sont tenus.

La prise de possession qui constitue un processus interne ne remet nullement en cause l’évidence de la tenue et de l’organisation de la cérémonie solennelle d’ouverture à Olembé le 9 janvier prochain. Vous savez, le Cameroun est très attentif à l’excellence organisationnelle. Nous voulons d’une cérémonie solennelle d’ouverture dans les meilleures conditions possibles. Cette exigence va de pair avec le respect à la base des spécifications techniques qui concernent l’ensemble des lots de ce stade. Je voudrais réitérer que les enjeux de la construction du complexe sportif d’Olembé vont au-delà de la CAN. La volonté du Président de la République est, comme l’a dit le Président de la CAF, d’offrir à la jeunesse sportive africaine, une infrastructure pérenne, majestueuse et futuriste qui se présente aujourd’hui, à l’image de toutes celles construites ou réhabilitées dans le cadre de la CAN, comme l’une des plus prestigieuses en Afrique et dans le monde.

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Vous avez effectué des descentes de manière quotidienne sur le site du Complexe d’Olembé. Qu’est-ce qui explique cette présence permanente sur ce site ?

La qualité de Ministre des Sports et de l’Education Physique me confère ipso jure celle de Maître d’Ouvrage des chantiers de construction et de réhabilitation des infrastructures de la CAN, et donc Maître d’Ouvrage du Complexe Sportif d’Olembé. Un chantier complexe. En effet, avant mon arrivée à la tête du Ministère des Sports, le projet de construction du Complexe Sportif d’Olembé connaissait déjà bien de difficultés. Le 4 janvier 2019, juste après mon installation, j’ai fait de ce dossier ma priorité. Pendant dix mois, j’ai négocié avec l’entreprise Piccini pour la reprise des travaux, le budget initial de 163 milliards n’étant pas entièrement consommé.

Je proposais à l’entreprise d’utiliser les 50 milliards restants pour achever les travaux du Complexe. Ses prétendues revendications au sujet des travaux supplémentaires à hauteur de 28 milliards seraient alors examinées à la fin du projet. A plusieurs reprises, j’ai reçu le Président-Directeur Général de Gruppo Piccini qui nous a même fait comprendre qu’avec 4 milliards, il pouvait relancer le chantier. De manière exceptionnelle, le Président de la République a autorisé la mise à disposition de cette somme à Piccini, qui, à notre surprise, a monté les enchères demandant plutôt une rallonge de 6 milliards. C’est donc après une longue patience que l’option de la résiliation a été prise. Depuis l’arrivée de Magil, malgré la rareté de ressources, nous avons, pas après pas, avec l’aide de la Task-Force, avancé vers l’objectif que le Chef de l’Etat nous a assigné, à savoir jouer la CAN 2021 à Olembé.

Le chemin n’aura pas été facile. Mais, sous la très Haute Impulsion du Chef de l’Etat et la coordination du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Président du COMIPCAN, et l’appui de mes collègues membres  du Gouvernement, cet objectif est déjà atteint pour l’honneur de notre pays puisque la cérémonie d’ouverture se déroulera bien à Olembé le 9 janvier prochain et les travaux d’achèvement du Complexe avec toutes ses composantes se poursuivra, complexe que le grand public a déjà baptisé « Stade Paul BIYA » Ne dit-on pas vox populi, vox Dei.

Dans certains pays du monde, on parle de la recrudescence du Covid 19. Ce qui suscite une certaine panique. La CAN est-elle aussi en danger ?

Depuis l’avènement de la pandémie planétaire du Covid-19, le Cameroun s’est montré résilient, avec dans le milieu sportif l’organisation de diverses activités en respect des mesures barrières prescrites par les pouvoirs publics camerounais et les différents protocoles des instances sportives internationales concernées. Je voudrais évoquer la Coupe d’Afrique des Nations de handball dames et l’Afrobasket dames, compétitions au cours desquelles le process de la bulle a été systématiquement observé avec beaucoup de bonheur.

Lors du dernier CHAN ayant regroupé 16 équipes, les mesures mises en place de concert avec la CAF ont été scrupuleusement observées et la compétition s’est déroulée sans anicroches. Nous avons organisé le 16 novembre 2021 à Douala la rencontre entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022 avec une jauge de spectateurs de 25000. Il était exigé aux spectateurs la présentation d’un test PCR négatif de 48 heures. Lors de cette importante rencontre, sur un échantillon de près de 12000 personnes testées, selon les données du MINSANTE, il n’y a eu que 7 cas positifs. Ce qui à notre sens est très encourageant.

Nous espérons que la situation s’améliorera davantage d’ici la CAN. Sur la base de ces expériences, je suis convaincu qu’à travers les mesures prises par le gouvernement camerounais et la CAF, nous serons à mesure de faire face à toutes les situations que nous imposera la pandémie du Covid 19. *

Propos recueillis par Josiane Matia de CT


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