Quels sont les points saillants et les enjeux de cette première rencontre sous l’ère Osih ?
Il fallait créer une sorte d’esprit d’équipe. Nous venons des horizons divers, chacun a été élu sous son ticket. Il faut maintenant prendre la somme de ces individualités pour en faire une équipe. C’était une partie très importante de cette réunion.
Deuxièmement, il fallait donner un cap. On n’est pas entré dans le fond des sujets, mais on s’est dit qu’on va faire des petites équipes et des comités ad-hoc pour traiter des sujets de politiques publiques qui nous tiennent à cœur, celles qu’on veut mener pendant les cinq prochaines années. Ainsi, lors du prochain comité exécutif national, probablement en janvier, nous allons débattre de ces sujets de politiques publiques. C’est des questions très sensibles dont j’aimerais, en tant que président national du parti, que tous les militants aient la même position.
Quelle est votre réaction sur la polémique au sujet des nominations au sein du parti. Il se dit que vous voulez éradiquer le clan Bamiléké ?
C’est tout simplement faux. Au Cameroun, quand les gens n’ont plus d’arguments, ils se cachent derrière les tributs. Je vous mets au défi, il y a 85 membres du NEC. La part du lion revient aux gens de ces tribus. Si on ajoute encore les présidents régionaux, ça augmente encore l’effectif. Il faut aussi comprendre qu’environ 60 membres sont élus. Ce n’est pas moi qui décide. Le reste dans les nominations, c’est pour pouvoir faire le travail.
Quand je nomme, j’essaye d’avoir une couverture géographique pour l’effectivité. Il est important d’avoir par exemple un secrétaire adjoint à la communication dans le Grand Nord pour couvrir tout ce qui se passe là-bas. Mais, loin de moi cet esprit de vouloir faire un équilibre tribal. Je ne suis pas un adepte de l’équilibre tribal. Les faits sont têtus, tout le monde peut vérifier.
Le SDF est peu représenté dans le Grand Nord. Qu’est-ce que vous envisagez pour la conquête de cette région septentrionale ?
Nous avons pour priorité la conquête du pouvoir et non la conquête d’une zone géographique. Pour atteindre ces objectifs, il faut avoir une politique publique claire. Il faut être positionné de manière claire. C’est ce travail que nous faisons maintenant.
Nous ne sommes pas dans une logique d’aller acheter les militants, nous sommes dans une logique de vendre un projet politique aux camerounais. Nous pensons qu’il faut redéfinir notre avenir, c’est ça notre priorité absolue. Nous allons travailler au Nord, dans l’Est et partout dans les villages du Cameroun. Nous sommes présents partout dans le Grand Nord. Le SDF s’est lancé à la perspective de la conquête du pouvoir depuis le 26 mai 1990.
Interview parue dans Mutations du 04 décembre 2023