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François Aurelien Nguendia : « En Afrique, avant tout évènement important, les initiés se réunissent »

I belong to Jesus

L’article de RFI sur le mysticisme dans le football en Afrique continue d’alimenter les réactions au sein de l’opinion publique. Dans une tribune sur son compte facebook, François Aurelien Nguendia, rédacteur en chef du journal « Le Témoin » donne son point de vue. « En Afrique, il est de coutume qu’avant tout évènement important, les initiés se réunissent dans un endroit sacré pour invoquer les esprits des ancêtres afin que ces derniers se joignent aux vivants et mettre ensemble leurs forces et leurs efforts pour venir à bout dudit événement », écrit-il.

Ci-dessous, le texte intégral.

Mysticisme ou spiritualité

Ce soir en regardant un match de football qui se joue entre européens, ma surprise fut grande de voir un joueur faire un signe de croix lors de son entrée au stade. Mon frère et ami curé qui est assis à mes côtés me fait rapidement comprendre que ce joueur est un homme pieux et son geste démontre qu’il confie son jeu, tout au long du match, à Dieu.

Drôle de coïncidence avec cette chronique diffusée sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) relative à l’équipe nationale fanion du Cameroun. Chronique dans laquelle, l’auteur s’insurge du fait que, les joueurs camerounais, à la veille de la coupe du monde qui s’annonce, fréquentent les marabous : « Comme la coupe du monde approche, plusieurs joueurs des Lions indomptables ont recours à de la sorcellerie, à de la magie, au marabouts avec pour but, de déstabiliser leurs adversaires. Chacun veut être sélectionné, ou être titulaire… ».

Si l’objectif principal de ces propos est de dénigrer l’équipe nationale du Cameroun dont les capacités athlétiques sont réduites au mysticisme et aux pratiques occultes, il n’en demeure pas moins qu’ils remettent à la lumière du jour, la plus grande ignorance occidentale qui leur fait croire qu’il y’a de dieu que celui prôner par le christianisme et qui sont aujourd’hui au cœur de la guerre de civilisations.

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En effet, d’entrée de jeu il convient de dire que le « mysticisme » ou le « déicisme » ont toujours été au cœur du football qui allient qui à lui seul allie la dextérité physique et la spiritualité. Et il n’y’a pas qu’au sport que cela existe. Partout où il y’a de la concurrence, l’être humain de manière naturelle, fait appel à des forces exogènes, quel que soit le nom qui leur donne pour compléter ses capacités physiques jugées, à un moment donnée, insuffisantes.

En outre, sortie du football où il est clair que tous les joueurs de champs invoquent leurs dieux respectifs pour eux et pour l’équipe, l’autre problème que pose cet article est celui de l’ignorance séculaire des cultures et des traditions africaines. Des cultures et des traditions que certains opposent à tort, à celles occidentales devenues par la magie des choses, modernes.

En Afrique, il est de coutume qu’avant tout évènement important, les initiés se réunissent dans un endroit sacré pour invoquer les esprits des ancêtres afin que ces derniers se joignent aux vivants et mettre ensemble leurs forces et leurs efforts pour venir à bout dudit événement.

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Ces rituels qui ont guidé les pas de plusieurs africains, aujourd’hui, trempés dans l’ignorance de l’acculturation n’ont jamais été des scènes de mysticisme ou de maraboutisme. Mais plutôt, une interaction perpétuelle, entre le visible et l’invisible, entre le monde d’ici et le monde d’ailleurs, entre les vivants et les morts. Et cette interaction a la même valeur et même peut-être plus, que le signe de croix ou la confession fait par un chrétien.

Et c’est par mépris des cultures africaines que plusieurs chercheurs et intellectuels tombent constamment dans l’erreur qui leur donne subitement le visage des ignorants. Certainement qu’il aurait fallu que les joueurs de football camerounais fréquentent les chapelles et les églises.

Il convient à ce niveau de dire que les chercheurs occidentaux feront avancer la recherche quand ils intégreront l’idée selon laquelle, toutes les cultures se valent et que, ce qui est appelé modernité aujourd’hui, n’est que la continuité d’une tradition longuement entretenue.

En somme, s’il est avéré que les faits contenus dans cet article diffusé sur les ondes de RFI sont réels, il conviendrait de dire qu’il ne s’agit aucunement des pratiques mystiques au sens péjoratif du terme, mais de la manifestation d’une culture qui renseigne sur la spiritualité des Africains et du rôle que les ancêtres jouent dans le maintien de la paix sociale et de l’équilibre sociétale.

François Aurelien Nguendia

 


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