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[Chronique] : La CPI, « un nouveau moyen de fragilisation de l’État post colonial » ?

Simeon Roland Ekodo Mveng 1

Dans une chronique publiée, ce lundi 14 janvier 2019, Roland Siméon Ekodo Mveng, politiste revient sur l’acquittement et demande de libération de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour  interroger cette institution judiciaire internationale.  L’analyste politique et des questions internationales  ressort les tares de la CPI. Toutefois, il souligne le rôle que joue cette cour judicaire dans la régulation des mœurs politique dans les pays autocratiques africains. LeBledParle.com, vous propose cette chronique des relations internationales.


Simeon Roland Ekodo Mveng 1
Roland Siméon Ekodo Mveng – DR

Libération de Laurent Gbagbo. Le Droit international, entre justice à géométrie variable, épée de Damoclès et filet panafricaniste. L’acquittement en perspective de l’ancien président ivoirien comme nombre de procès récemment vidés par cette institution laisse finalement un arrière-goût de manipulation d’une norme légale par des enjeux économiques colossaux et des réseaux provincialistes du capitalisme rentier en Afrique. Certains y voient dans les lunettes complotistes du crime organisé en Afrique, un nouveau moyen de fragilisation de l’État post colonial ou de déstabilisation des élites porteuses de développement et surtout soucieuses de la libération continue du continent. Par dévers tout avantage comparatif, cette analyse suspicieuse n’y voit qu’un simple instrument judiciaire de dissuasion des politiciens nationalistes, radicaux ou intellectuellement éveillés par, une magistrature infiltrée, et pistonnée pour mieux ouvrir le boulevard électoral aux suppôts locaux de la françafrique en occurrence. Par là même,  les souverainistes et les défenseurs attitrés du berceau l’humanité crient haro en suggérant une sortie illico presto d’un gros « machin »néo-bourgeois à la solde de l’impérialisme. D’autres polémiques plus affinées comparent souvent ce prétoire à ces toiles d’araignées qui n’attrapent que les mouches les plus faibles du continent en épargnant au passage les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés par certains dirigeants haut placés dans des pays Occidentaux. Toutefois, au-delà du calibrage géopolitique du droit international par des intérêts stratégiques situés, Il faut dire que cette cour joue un rôle symbolique de régulateur des mœurs politiques et de civilisateur des autocrates tentés par l’épuration ethnique ou par la criminalisation des opposants expérimentant l’alternance par voie électorale. Le vœu d’un abandon ou d’une sortie expresse et définitive des pays africains de La Cour pénale Internationale ferait foi et assentiment général si et seulement si les tribunaux des chambres africaines de Dakar et les conseils constitutionnels internes fonctionnaient autrement qu’une justice aux ordres. Laisser les populations africaines à la merci des couperets despotiques au motif que certains jugements de la CPI sont entachés d’irrégularités serait aussi faire le pari de l’impunité. Certaines dictatures en mal de légitimité et de conservation du pouvoir contre la volonté de leur peuple n’attendent d’ailleurs que ce paradis judiciaire pour expérimenter le génocide et d’autres violations de droits de l’homme. Mais avant le prochain épisode des exactions et les futures jérémiades de la veuve et de l’orphelin martyrisés, parions d’abord que l’enfer c’est toujours autrui et non nous-mêmes (souscripteurs aux traités mais contrevenants aux lois, esclaves volontaires de l’ailleurs, petits colonisés, quémandeurs des aides publiques et des brevets, internationaux,hypocrites,lâches,calculateurs,complexés,traîtres hésitants etc).Osons croire aussi que l’homme noir est prêt à sortir de toutes les formes d’aliénation et de manigances indépendamment de la cause politique, de la couleur ethnique et du lieu géographique de son bourreau. Osons croire que l’Afrique noire de Paul Biya, de Sassou Nguesso, d’Idriss Déby, d’Obiang Nguéma, d’Ali Bongo et d’Alassane Dramane Ouattara sauront un jour réinventer la noblesse attachée à l’esprit des lois républicaines. Osons espérer que sous les mandats de ces derniers fleuriront un jour, l’État de droit, la compétence active et l’indépendance du juge judiciaire, administratif, et électoral.

Pour approfondir :   Laurent Gbagbo demande le divorce à Simonne Gbagbo

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