« Ce message s’autodétruira dans dix secondes »: suivant l’exemple de la série Mission impossible, le Pentagone s’est lancé dans la recherche de composants électroniques éphémères
, capables de disparaître d’eux-mêmes afin d’éviter qu’ils ne tombent dans les mains ennemies.
La Darpa, l’Agence américaine pour les projets de recherche avancée de défense, a octroyé ces deux derniers mois pour plus de 17 millions de dollars de contrats à des industriels pour qu’ils mettent au point des composants électroniques destructibles à distance ou dégradables dans l’environnement.
S’il ne s’agit pas de simplement détruire la bande magnétique contenant des ordres de mission en dégageant une fumée blanche, comme dans la célèbre série télévisée des années 1960, reprise depuis au cinéma, l’objectif est bien de garder secrètes les données contenues dans ces composants.
Composants biodégradables
Lors d’opérations militaires, les appareils ou composants électroniques sont « souvent retrouvés éparpillés sur le champ de bataille et peuvent être saisis par l’ennemi, reprogrammés ou étudiés pour compromettre l’avantage technologique du département de la Défense », expliquait la Darpa en lançant le projet début 2013.
« La Darpa cherche un moyen pour que l’électronique ne dure pas plus longtemps que nécessaire. La décomposition de ces composants pourrait être déclenchée par un signal envoyé par une commande ou des conditions environnementales, comme la température », explique la responsable du programme, Alicia Jackson, citée dans un communiqué.
Les applications sont potentiellement « révolutionnaires », selon l’Agence. Elles pourraient aller de différents senseurs, capables de collecter et de transmettre des données pendant un temps déterminé, à des outils de diagnostic médical insérés dans le corps et biodégradables.