Thierry Batoum a passé mercredi sa deuxième nuit de détention au commissariat central de police n°1 de Yaoundé pour avoir tenté d’organiser une marche contre la vente illégale de la carte d’étudiant
Le président national de l’Association pour la défense des droits des étudiants du Cameroun (Addec), Thierry Batoum, a passé mercredi, 17 novembre 2015, sa deuxième nuit de détention au commissariat central de police n°1 de Yaoundé, la capitale du pays, pour avoir tenté d’organiser une marche silencieuse de ses membres contre la vente illégale de la carte d’étudiant.
C’est ce même mercredi que l’intéressé devrait être présenté au juge d’instruction du parquet du centre administratif pour répondre des faits de «troubles à l’ordre public et incitation à la révolte».
Thierry Batoum a été interpellé lundi en fin d’après-midi par des agents civils de «Police campus», un dispositif de veille mis sur pied par le recteur de l’université publique de Yaoundé I, alors qu’il tentait de mobiliser ses congénères à l’extérieur campus pour une manifestation pacifique prévue mercredi à 10 heures.
L’Addec entendait en effet protester contre le commerce de la carte d’étudiant, réputée gratuite mais dont les frais d’établissement imposés se situent aujourd’hui entre 2000 et 3000 FCFA la pièce.
Qualifiée d’«escroquerie», cette pratique instituée par les dirigeants s’étend aujourd’hui dans toutes les universités d’Etat du Cameroun.
C’est depuis 2013, apprend-on, que l’Addec, à travers plusieurs interpellations écrites aux autorités publiques, dénonce ce «commerce abject».