Au pays des aveugles…
« Tsimi Evouna n’est pas mieux que Luc Messi Atangana. Ses critiques, l’ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé peut les garder pour lui. S’il était le grand maire qu’il prétend et qu’on veut imposer à la mémoire collective, la ville de Yaoundé ne serait pas dans le sa.le état dans lequel elle se trouve en ce moment, seulement trois ans après son départ. Certains nids de poule existaient déjà du temps de sieur Tsimi Evouna. (C’est le cas par exemple sur l’image qui illustre ce texte. Il s’agit de l’entrée de Nkol Bisson.)
De quelle grande réalisation Tsimi Evouna peut-il vraiment se prévaloir dans la ville de Yaoundé pour être complaisamment érigé en Haussmann camerounais ? Le banal bois Saint Anastasie ? Ses routes étroites, non matérialisées, sans trottoirs et qui sont truffées de nids de poule à peine cinq ans après leur livraison ? Les parkings payants qui encombrent les rues étriquées de Yaoundé ? Les boutiques construites partout et dont l’attribution faisait l’objet d’un incroyable marchandage ? Les arbres qu’il a remplacés par du béton au moment où la tendance dans les grandes villes du monde est à la végétalisation ? Franchement de quoi peut-il se vanter ?
Monsieur Tsimi Evouna n’est considéré comme un grand maire que parce qu’on nous a appris dans ce pays à nous contenter de très peu. A la célébration du minimum et à la canonisation de l’inconsistance, du néant. Le dicton est bien connu : « Au pays des aveugles, le borgne est roi. »
Le fait est que Yaoundé n’est pas une grande capitale, ni une grande ville. C’est un VILLAGE URBAIN. Tout le replâtre habituel et annoncé ne réussira pas à changer fondamentalement le visage d’Ongola.
Une grande capitale est une vision et un projet porté par l’exécutif. Cela va au-delà de la responsabilité des maires de ville. C’est un grand projet, parce que la capitale est avant tout la vitrine d’un pays. Qui a été à Dakar, Nairobi, Abidjan, le Caire, Kigali, etc. peut le comprendre.
Le prochain président du Cameroun, s’il veut laisser son nom dans l’histoire, n’aura pas d’autre choix que de construire une nouvelle capitale, futuriste, probablement sur les bords de la Sanaga.
Mais s’il veut rester dans la médiocre continuité, il se contentera de cette tâche sisyphéenne de bouchage de nids de poule qui dure depuis 41 ans »
Par Jean Bruno Tagne, Journaliste