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Cameroun : Le Film de la libération de Mamadou Mota aux premières heures de la matinée du 5 février 2021

MM Libre

Le premier vice-président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun(Mrc) a franchi la muraille de la prison centrale de Yaoundé vers une heure du matin et respire l’air de la liberté. Après avoir passé près de deux ans dans le principal pénitencier du Cameroun, le jeune leader politique se dit prêt à continuer le combat de la résistance.


MM Libre
Mamadou Mota savourant sa liberté – capture photo

Après plusieurs heures d’attente hier (jeudi, 4 fevrier 2021) nuit, c’est à 1heure et 5mn que Mamadou Yacouba Mota a été libéré des geôles de la prison centrale de Yaoundé. Vêtu d’un costume bleu sombre surplombant une chemise blanche assortie d’une cravate bleue, le premier vice-président national du Mrc est accueilli, à sa sortie, par des cadres du parti et quelques avocats au rang desquels figurent Me Hyppolite Meli et  Emmanuel Simh. A cette heure avancée de la nuit, pas moyen de faire un bain de foule sur le champ surtout que ses nombreux camarades, massés, au départ, devant la façade principale de la prison, ont choisi, de manière délibérée, de se diriger, quelques instants avant, vers le cortège conduisant au cabinet de Me Meli, chef de file du conseil du Mrc. Arrivé à ce lieu, Mamadou Mota se réjouit  de retrouver ses camarades et amis. Une déclaration publique est faite en présence de quelques hommes de médias. Celui qui se fait appeler « le lion du Sahel », la mine sereine, est sobre et peu dissert dans son allocution. Il rend hommage à quelques membres du conseil disparus en 2020. « Je voudrais rendre hommage à certains de vos confrères qui ont été, pour moi, des amis et des aînés qui, malheureusement, n’ont pas pu être là parce qu’ils nous ont devancé. Je pense à Me Souop, Me Kankui. Je leur en serai toujours reconnaissant ».

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Ravi de la libération de son client, Me H. Meli qu’assistent E. Simh, Christopher Ndong Mveh et Fabien Kengne, n’hésite pas, au premier abord, à souhaiter la bienvenue à Mota et à fustiger la manière dont se sont déroulés les procès des militants du Mrc ces dernières années. « C’est un soulagement pour le collectif parce qu’il a traversé des étapes très dures qu’il a qualifiées lui-même, pour des audiences  suivies à la cour d’appel, de la torture. Après la traversée de la haie d’honneur et de la torture (torture à la fois policière, torture administrative et torture judiciaire), il se trouve, enfin, libre. You are welcome Mr President! ».

Tout au long de sa déclaration, l’homme en robe noire bat en brèche la procédure en appel que le conseil a diligentée ces derniers mois à la cour d’appel du Centre et critique la négligence des référentiels linguistiques par les juges. « Dans sa procédure en appel et avant l’ouverture des débats, explique Me Meli, nous avions posé la question à la cour d’appel, et entre-temps, est intervenu le conseil supérieur de la magistrature et nous avions constaté qu’on n’a affecté aucun juge de culture anglo-saxonne au siège de la cour d’appel du Centre. Ce qui fait que le jugement ne pouvait être instruit et rendu par des juges qui ne s’expriment qu’en langue française. Nous pensons que cette procédure a eu ce vice et que, ayant fait un pourvoi en cassation, nous pensons que la cour suprême va annuler tous les actes des procédures qui sont faites en langue française ».

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Le vendredi, 5 février 2021, il était prévu que 166 détenus du Mrc soient, dans la même veine, libérés relativement au même procès. Me Meli fait aussi allusion à ce cas non sans faire le plaidoyer pour le respect des droits linguistiques de tous les prisonniers-fussent-ils anglophones ou francophones. Ainsi que l’affirme l’avocat : »C’est un point d’honneur, pour le collectif, de défendre les droits linguistiques. C’est un point d’honneur, pour le collectif, aujourd’hui satisfait de sa libération. Je dois dire que le cas de Alexis Kouam et bien d’autres anglophones qui bénéficiaient de la condamnation de 18 mois, qui devaient sortir aujourd’hui (vendredi, 5 février 2021), que ceux-là n’ont pas été libérés nuitamment comme le vice-président, Mamadou Mota. Et le régisseur, au sortir de la prison centrale, nous a indiqué que c’est à huit heures que ces cas seront traités ». Signalons qu’Alexis Kouam et bien de ses congénères ont été libérés cette matinée. A. Kouam a d’ailleurs, fait parvenir un message à Me Meli qu’il a été chassé de la prison centrale de Yaoundé à 6h du matin.

Serge Aimé Bikoi


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