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Cabral Libii s’adresse à Louis Paul Motaze : « Quand vous parlez de transformation structurelle, est-ce que vous êtes vraiment conséquent ? »

Cabral Libii
Cabral Libii lors d'une conférence de presse

Sur le pupitre de l’Assemblée nationale, le député du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale (Pcrn) a tenu un discours à l’endroit du ministre des Finances relativement à certains investissements qui concernent l’exercice budgétaire de cette année ou qui perdure depuis plusieurs années. Cabral Libii a ensuite rendu public sa lettre à Louis Paul Motaze dans la soirée du 6 juillet 2021.

Capture Cabral Libii
Cabral Libii (c) Droits réservés

Comment naissent les « éléphants blancs »

Question orale – Monsieur le Ministre des Finances, vous venez de recevoir les félicitations de notre collègue Joshua Osih, en rapport avec l’eurobond. Mais il se passe que la dernière fois où vous étiez ici, c’était notamment pour la rectification d’une ordonnance qui devait notamment ouvrir cette voie. Donc je voudrais que lorsque vous prendriez la parole tout à l’heure, que vous nous fassiez le point sur la moisson que vous avez engrangée. C’est vrai que par les médias nous avons appris et lu des choses. Mais il est bon que de votre voix, nous sachions ce qu’il en a été, comment ça s’est passé et ce qui a été fait là-bas.

En parcourant rapidement le document, j’ai noté la reconduction d’une orientation stratégique. C’est une constante. La transformation structurelle. Je reviens toujours dessus comme l’an dernier, parce que la transformation structurelle en politique économique s’oppose au big push. En termes simples, plutôt que de tout faire – nous référant au dicton « Qui trop embrasse mal étreint », nous optons pour la priorisation des secteurs porteurs, des secteurs productifs. Comme je le disais l’an dernier, autant vous affichez des ambitions intéressantes notamment avec l’import-substitution dont parlait l’honorable Ngo Issi tout à l’heure.

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Je découvre ainsi que d’ici 2024, nous allons passer, pour le riz, de 108 000 tonnes à 406 000 tonnes de produits ; le maïs de 2 458 000 tonnes à 4 200 000 tonnes. Ce sont des projections très ambitieuses pour les deux à trois ans qui viennent. Il n’y a pas de doute.

Mais dites-moi.

Prenons le cas du secteur de l’énergie. Vous allez travailler sur le mix-énergétique : l’hydroélectrique, le photovoltaïque, le thermique, la biomasse… On est toujours dans la transformation structurelle, donc, on n’embrasse pas tout. Et je vois que, en parcourant le document sur la Stratégie nationale de Développement (SND), sur dix ans (2020-2030), vous allez faire le barrage de Nachtigal (420 MW), de de Bini à Warak (75 MW), de Menchum (72 MW), de Song Ndong (270 MW), de Grand Eweng (1 800 MW), de Katsina (485), de Makaï (350 MW), de Kikok (450 MW), de Ndjock (200 MW), etc. Là c’est environ dix barrages que vous allez faire en dix ans !

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Évidemment, vous dites que vous allez le faire avec des partenariats public-privé. Sauf que Memve’ele est un petit éléphant blanc que nous traînons depuis exactement dix ans. Mekin est un autre éléphant blanc que nous transportons depuis. Vous avez même parlé de la réfection des lignes de transport alors que la Sonatrel traîne toujours.

Je vous repose donc la question : quand vous parlez de transformation structurelle, Monsieur le Ministre, est-ce que vous êtes conséquent ? On a toujours l’impression que pendant que vous affichez la transformation structurelle – ce qui est plutôt une perspective rassurante dans un contexte comme le nôtre, vous peinez à muter véritablement. Il y a un décalage entre ce que vous affichez philosophiquement et ce que vous projetez faire dans la réalité.

Et en partant, Monsieur le Président, je voudrais qu’il soit noté dans les minutes de l’Assemblée nationale, qu’aujourd’hui, nous avons fait l’objet d’une violation flagrante et scandaleuse d’une loi de la République qui est le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.


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