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Cameroun : André-Marie Mbida célébré par les siens

Une messe de requiem a été dite ce dimanche à Obala, à l’occasion de la 44e anniversaire du décès d’André Marie Mbida, le tout pr

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André Marie Mbida - DR

Le Premier ministre André-Marie Mbida eut l’insigne honneur et le redoutable devoir de conduire les premiers pas de son pays me Cameroun vers sa souveraineté, peut noter Lebledparle.com . Pétri de valeurs républicaines dans lesquelles il a été moulé tout au long de son parcours, André-Marie Mbida n’en était pas moins un chrétien catholique romain convaincu. Homme d’Etat, il était donc aussi homme de foi. Personnage ambivalent, il aurait eu 107 ans en cette année. A l’occasion du 44e anniversaire de sa mort, Ses proches, lui ont organisé une messe de requiem pour honorer sa mémoire, et célébrer une nouvelle fois, l’illustre homme qu’il aura été sur Terre. Cette a été dite ce dimanche, 5 mai 2024 par Mgr Sos-thène Léopold Bayemi Matjei, évêque d’Obala.

Né le 2 mai 1917, André-Marie Mbida est le premier chef de l’Etat du Cameroun. Le 23 décembre 1956, l’Assemblée législative du Cameroun (Alcam) remplace l’Assemblée territoriale du Cameroun (Atcam) et des élections législatives sont prévues. Les candidats peuvent se présenter en leur nom propre.

Mbida et son équipe (Co-cocam et membres affiliés) prennent part à cette élection législative. À l’Alcam, ils créent le groupe parlementaire nommé les Démocrates camerounais (De), lequel deviendra le 04 janvier 1958, le Parti des démocrates camerounais (Pdc). Le groupe est composé de 21 membres et Mbida est son leader. C’est ainsi qu’il va travailler à l’autonomie interne du Cameroun sous tutelle française. Le 16 avril 1957, le Cameroun devient un Etat autonome. Le 10 mai 1957, André-Marie Mbida est désigné premier président du Conseil, premier chef de gouvernement et chef de l’Etat de facto du Cameroun autonome de langue française. Le Premier ministre André-Marie Mbida y sera investi le 15 mai 1957, par 56 voix pour, 10 voix contre et 04 abstentions.

Chemin de croix

Le 16 février 1958, Marie Mbida démissionne de son poste de chef du gouvernement après un désaccord controversé avec le haut-commissaire français pour le Cameroun, Jean Ramadier. Le 1er janvier 1960, son successeur Ahmadou Ahidjo a proclamé l’indépendance du Cameroun. Le 23 juin 1962, une coalition de politiciens camerounais, dont André-Marie Mbida, signe un manifeste protestant contre le parti unique imposé par Ahmadou Ahidjo. Ils sont tous emprisonnés. Commence alors pour l’ancien Premier ministre un véritable chemin de croix. Victime de supplices, de sévices corporels parmi les plus infâmes, il est chaque jour un peu plus diminué.

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Face à la rudesse des conditions de détention, ce leader politique tombe malade. Sa santé va se détériorer suite à la torture dont il est l’objet. Il va rapidement y perdre la vue. En 1965, il est libéré de prison et reçoit l’autorisation de se rendre en France pour un traitement médical, en 1966. Après son retour au Cameroun en 1967, il est placé en résidence surveillée le 03 août 1968. Il y restera jusqu’à sa mort le 02 mai 1980. Issu de l’aristocratie Essele, connu comme un noble clan de la tribu Eton, André-Marie Mbida est le fils du notable Siméon Mombele Ongolo Nanga et de Véronique Ngono, alias Ngo Logué. Son père accueillit les premiers allemands dans le village d’Endinding non loin d’Obala, dans ce qui est alors, la région de Nyong et Sanaga.

Il mena une rébellion contre les occupants allemands qui lui valut sa déportation à Eseka. Après des études à un âge très précoce à l’école primaire de la paroisse Ste Anne d’Efok (département de la Lekie), André-Marie Mbida poursuivit son parcours scolaire au petit séminaire d’Akono de 1929 à 1935. C’est ici qu’il fait la rencontre des futurs présidents Fulbert Youlou du Congo (Brazzaville) et Barthélémy Boganda de la République Centrafricaine, tous deux petits séminaristes comme lui. Ses études terminées, le futur Premier ministre du Cameroun exerce comme professeur de mathématiques et de latin. A la suite de cette expérience, André-Marie Mbida entre au grand séminaire de Mvolye de 1935 à 1943.

André Marie Mbida, un agent d’affaires

Dans cette maison de formation, il s’initie à l’étude de la philosophie et de la théologie. Il souhaitait véritablement devenir prêtre. Mais il est évincé du séminaire par la volonté de Mgr Jean Graffin au lendemain de la disparition de Mgr Vogt en avril 1943. Immédiatement après, il exerce la fonction d’agent du trésor à Yaoundé. Ensuite il embrasse la carrière d’enseignant.

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D’abord à l’Ecole publique départementale de Yaoundé, puis comme directeur de l’Ecole rurale de Balessing à Dschang en 1943. Il quitte la fonction publique en 1945. Il rejoint peu après l’Etude de maître Léon Fouletier, avocat à Yaoundé. C’est là qu’il va compléter sa formation de juriste.

Il s’installe donc à son propre compte à Ebolowa en 1946 comme agent d’affaires, jusqu’en 1952. Ses revenus mensuels varient entre 500 000 et 800 000 Fcfa. Il abandonne son cabinet d’agent d’affaires pour embrasser la carrière politique. En mars 1952, il est élu conseiller à l’As-semblée représentative du Cameroun (Arcam) qui est devenue (Atcam) dans la foulée. L’année suivante, en 1953, il est élu conseiller de l’Union française. Le 14 août 1946, avant d’entamer ces joutes électorales, André-Marie Mbida se marie avec Marguerite Embolo, fille de Fabien As-siguena de la bourgeoisie Mvogkani de l’époque, à Efok. Chef de tribu en pays Eton et grand propriétaire de plantations, il était l’un des plus grands producteurs de cacao du département de la Lekié.

Fabien Assiguena avait pour épouse Marie Mbono, ancienne infirmière accoucheuse, Mvog-Betsi de la tribu des Ewondo à l’actuel quartier Mbankolo à Yaoundé. Marie Mbono est l’une des petites filles du grand chef Omgba Bissogo, l’un des farouches résistants à la pénétration coloniale allemande au Cameroun. Avec son épouse Marguerite, André-Marie Mbida eut six enfants, quatre fils et deux filles, dont l’actuel président du Parti des démocrates camerounais, Louis-Tobie Mbida, Simon Pierre Omgba Mbida, diplomate camerounais et Alphonse Massi Mbida, chef d’entreprise.


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