Dans une dépêche numéro 009/Cf/minetat/mj du 3 février 2021, le ministre d’État, ministre de la Justice Garde des Sceaux, Laurent Esso autorisait le procureur général près le Tribunal de céans de procéder à l’arrêt des poursuites engagées contre dame Assiatou Boullo Bouba. Le 2 mars 2021, le Tribunal criminel spécial (TCS) a acté cette décision, et ordonné dans la foulée, la main levée de détention provisoire en faveur de l’accusée.
La décision du Tribunal criminel spécial (Tcs) a été prononcée au cours d’une audience le 2 mars, tel que requis la veille par le ministère public : « Le Tribunal, statuant publiquement et contradictoirement à l’égard des parties, donne acte au procureur général près le Tribunal criminel spécial de sa décision d’arrêter les poursuites ; ordonne la main levée de détention provisoire ordonnée le 4 mai 2018 contre l’accusée… », a indiqué le président de la collégialité qui note que la restitution est intervenue avant le renvoi de l’accusée devant le tribunal de céans. Par conséquent, « il n’y a donc pas lieu de prononcer la déchéance. »
Chef de la cellule du Système informatique de gestion intégré des personnels de l’État et de la Solde (Sigipes) au ministère de la Communication, Assiatou Boullo avait été impliquée dans l’affaire qui oppose le ministère public, l’État du Cameroun (Minfi), contre Leubou Emmanuel, Amadou Haman, Lefang Célestine Nkeng, Mefiro Pempeme Inoussa.
Les mis en cause sont poursuivis pour les faits présumés de détournement de biens publics, coaction et complicité de détournement de biens publics.
Le Tribunal reprochait à dame Assiatou d’avoir : « Obtenu ou retenu frauduleusement la somme de 6 millions 504 mille 907 FCFA au moyen de l’octroi des avances des soldes et pensions indus. »
Sa libération fait suite à l’instruction du ministre de la Justice au procureur général, près le Tribunal criminel spécial d’acter la mise en liberté de l’accusée, après que cette dernière ait restitué le corps du délit.
Aïssatou Boullo Bouba recouvre sa liberté après avoir passé 4 ans de détention à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. L’instruction de la cause à l’égard des autres parties se poursuit.