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Opinion : Au Cameroun, « le management global n’est pas proactif »

Paul Biya Pekin mars

Siméon Roland Ekodo Mveng, politologue a publié une tribune sur son mur Facebook, le vendredi 18 octobre 2019 dans laquelle il fustige la gouvernance camerounaise. Selon lui cette gouvernance n’est pas proactive, au regard de nombreuses crises qui secouent le pays dont la plus récente est l’émeute de Sangmélima. Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.


Paul Biya Pekin mars

(Le président Paul Biya à Pékin, le 22 mars ). LINTAO ZHANG/AFP

« La survenance des crises en cascade, l’effondrement chaotique de l’État et le pourrissement de certaines situations au Cameroun montrent que le management global n’est pas proactif. Que les réponses institutionnelles sont inefficaces et que la connaissance des cas et l’évaluation stratégique sont biaisées. Peut-on raisonnablement se fier aux rapports tronqués d’un entourage opportuniste ou toujours prendre des décisions adéquates, documentées et éclairées quand on est soi-même cramponné dans son cocon présidentiel ou beaucoup plus prompt à aller chercher l’adoubement légitime de l’Élysée qu’à descendre à Bamenda, à kolofata, à Ngaoui ou bien à Sangmélima ? Gouverner aujourd’hui, pour un visionnaire Homme d’État charismatique, loin des simples calculs politiciens de conservation du fauteuil et de commande publique, c’est comprendre empiriquement et théoriquement la dynamique de l’État et l’évolution psychologique des citoyens et acteurs internationaux. C’est anticiper sur les questions sociétales majeures. C’est connaître les grands problèmes latents et contemporains qui emporteraient des changements notables sur l’équilibre du système politique ou sur la configuration du marché. C’est se concerter avec le chaînon d’acteurs en conflit ou en tractation. C’est s’assurer de la disponibilité de certaines ressources économiques, informationnelles, relationnelles et décider selon les référentiels juridiques, politiques, culturels, environnementaux les plus crédibles et soutenables. C’est toujours suivre méthodiquement la mise en œuvre de ses ordonnances quand la délégation de contrôle et d’exécution à des collaborateurs véreux ou incapables nous a souvent fait défaut. C’est au demeurant sanctionner et parfois prendre des décisions républicaines et audacieuses qui ne répondent pas toujours à la contingence de l’agenda électoral, à la pression des bailleurs ou à la séduction clientéliste des réseaux occultes de pouvoir. Gouverner une société complexe d’Afrique aujourd’hui c’est savoir gérer les conflits identitaires. C’est créer et distribuer les richesses matérielles et symboliques à toutes les générations d’âge et à toutes les classes sociales et groupes communautaires ».

Pour approfondir :   Le problème de Muriel, la Reine blanche

Siméon Roland Ekodo Mveng, Politologue


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