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Travaux publics : L’ancien ministre Messengue Avom, tance Paul Biya

    

Dans un ouvrage qui vient de paraître, l’ancien ministre des Travaux publics estime que la réfection de 9 axes routiers décidée par le chef de l’Etat, pour un montant de 100 milliards, n’avait rien d’urgent comme l’a prétendu ce dernier.

1er Février 2012. En vue d’engager 9 chantiers routiers, le président de la République, Paul Biya, décide de débloquer dans l’urgence, 100 milliards de Fcfa. Une urgence qui nécessite la passation des marchés de gré à gré. Une initiative que conteste l’ancien ministre des Travaux publics, Bernard Messengue Avom. Dans un ouvrage de 552 pages paru récemment aux éditions Kilimandjaro et intitulé « La gouvernance des marchés publics au Cameroun », le ministre, débarqué du gouvernement le 9 décembre 2011, estime que « les mobiles du choix de la procédure de gré à gré dans ce contexte précis semblent plus politiques » et que « l’urgence impérieuse (de ces chantiers ndlr), ne se justifie point, aucun des 9 axes routiers n’étant sous la menace d’une catastrophe ».

Toujours concernant la procédure de passation de marchés de gré à gré, Messengue Avom, dans son œuvre dont la postface est signée de Jean Nkuete, secrétaire général du Rdpc, le parti au pouvoir, fustige le système des « 4.9 » (ce sont des marchés évalués à moins de 5 millions de Fcfa et qui ne nécessitent pas le lancement d’un appel d’offres). Pour lui, ce système favorise « toute sorte de relations clientélaires » entre les acteurs du marché. L’ancien inspecteur d’Etat au contrôle supérieur de l’Etat regrette que « la circulaire du président de la République régulant la passation des marchés [soit] muette » sur les marchés publics de type « 4.9 » qui, selon Messengue Avom, met en évidence « la connexité des relations sociales entre décideurs et entrepreneurs »

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Black-out sur la route Ayos-Bonis 

A en croire l’auteur de « la gouvernance des marché publics au Cameroun », les marchés publics représente 80% des sources d’évasion des fonds publics du fait des marchés fictifs, du clientélisme, des trafics d’influence et autres fractionnements dans le système des marchés publics. Aussi propose t-il de sensibiliser « les acteurs du processus de passations des marchés (…) ; de fixer les obligations de performance aux maîtres d’ouvrages lors de la passation des marchés », etc.

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Cependant, dans l’ouvrage, Messengue Avom n’évoque pas le marché de construction de la route Ayos-Bonis pour lequel il a été épinglé en novembre 2011 par le rapport de la Commission nationale anti-corruption. Mais à sa décharge, le préfacier et propriétaire de la maison d’édition de l’ouvrage, l’enseignant d’université Magloire Ondoua, répond qu’il n’était point question de s’expliquer ou de se justifier, mais de faire une étude scientifique du système des marchés publics au Cameroun.


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