Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a reçu en audience mercredi dernier, sur sa demande et dans la plus grande discrétion, le goléador Samuel Eto’o Fils, ancien capitaine de la sélection de football et qui s’est volontairement mis en réserve pour
dénoncer »l’inorganisation et l’improvisation’ entourant les «Lions indomptables», a appris APA samedi de sources introduites.
L’entretien entre les deux hommes, selon des indiscrétions recueillies au cabinet civil de la présidence de la République, a porté non seulement sur la posture du sociétaire d’Anzhi Makachkala (Russie) vis-à-vis de son pays, mais également sur la situation générale de l’équipe nationale dont la qualification à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2013 a été compromise avec la défaite de samedi dernier en déplacement contre le Cap Vert (0-2).
«Le tête-à-tête a duré près d’une heure, et il n’a pas été possible de savoir ce qui s’est dit entre le président et Eto’o.
De même, consigne a été donnée de ne point faire publiquement état de cette rencontre», a précisé à APA, sous anonymat, un haut responsable du palais présidentiel.
Toujours est-il que, affirme la même source, le ministre des Sports (MINSEP), Adoum Garoua, a lui aussi été appelé quelques heures plus tard au secrétariat général de la présidence de la République pour des consignes de travail.
Le résultat de ces tractations aura ainsi été, jeudi soir, le limogeage du sélectionneur Denis Lavagne par ce chef de département, remplacé par le duo Jean-Paul Akono/Martin Ndtoungou Mpilé, des techniciens locaux qui étaient sur le banc lors de la victoire du Cameroun aux Jeux olympiques de Sydney (Australie) en 2000.
Le même jour, apprend-on, la fédération nationale de la discipline (FECAFOOT) tenait un conclave à Garoua (Nord) destiné à faire le diagnostic de l’échec du pays à Praia.
Selon une source généralement bien informée, les responsables de cette institution se sont alors séparés avec pour principale résolution de la mise à la touche du Français Lavagne et son remplacement par un trio de locaux constitué de Bonaventure Djonkep-Pierre Njili Ndengue et Thomas Nkono).
Or, avant même qu’elle ne rende publiques ses nominations, la fédération a été prise de vitesse par le MINSEP, lui ôtant, du coup, l’initiative de la détection de l’encadrement technique ainsi que cela est de coutume.
La FECAFOOT se retrouve ainsi quasiment obligée de subir, en silence, ce revers à lui infligé par la tutelle, qui à travers la nomination d’Akono/Ndtoungou Mpilé, semble avoir gagné un round important de la bataille autour du management des «Lions indomptables».
Depuis quelques mois en effet, un camp dit de «la refondation du football camerounais», au sein duquel s’active Jean-Paul Akono, dénonce la mauvaise gestion de la fédération dont elle exige ouvertement le départ.
Comme pour confirmer cette «victoire» du camp des «refondateurs», le nouvel entraîneur national a déjà annoncé sa ferme volonté de ramener Samuel Eto’o au sein de la sélection.
Interrogé par des médias locaux, M. Akono a ainsi laissé clairement entendre qu’il allait, très rapidement, entreprendre des contacts physiques avec non seulement l’ex-capitaine, mais aussi quelques autres internationaux ayant pris leurs distances depuis des mois avec l’équipe nationale.
In fine, il n’écarte pas la possibilité de remettre le brassard de capitaine des «Lions indomptables» à Samuel Eto’o Fils au détriment de Nicolas Nkoulou, titulaire du poste il y a une rencontre seulement.