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Marche du MRC du 22 septembre : Le gouvernement durcit le ton

Maurice Kamto et Paul Biya

Dans un communiqué daté du 25 septembre 2020, servi à l’opinion publique nationale et internationale, le gouvernement de République revient sur la manifestation populaire organisée par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) le 22 septembre, et annonce un certain nombre d’actions régaliennes à l’endroit de cette formation politique.  

Maurice Kamto et Paul Biya
Maurice Kamto et Paul Biya (c) Droits réservés 

 « À la suite des opérations de maintien de l’ordre lancé pour barrer la route à ce projet insurrectionnel, un certain nombre d’arrestations ont été effectuées », lit-on dans la mise au point du gouvernement, qui précise que certains manifestants, « dont l’implication dans le projet insurrectionnel du MRC a été jugée dérisoire », ont été relâchés et que d’autres pourraient l’être au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête judiciaire en cours.

« Certains meneurs et organisateurs de cette aventure insurrectionnelle ont été arrêtés et répondront de leurs actes devant la justice. D’autres sont activement recherchés par les services de sécurité aux mêmes fins », informe René Emmanuel Sadi.

Pour ce qui est de Maurice Kamto, président du parti, sa « situation fait l’objet d’un examen attentif par les instances judiciaires compétentes », indique le porte-parole du gouvernement. Le Mincom ajoute que la situation du parti de Maurice Kamto, à qui les autorités reprochent des « activités attentatoires à la paix », fait également « l’objet d’un examen attentif par le ministère de l’Administration territoriale ».

La réaction de Kamto

Dans un communiqué publié ce 26 septembre, le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) estime qu’il est retenu « en otage » en son domicile par le régime de Yaoundé. Maurice Kamto dénonce aussi le maintien « sous pression » des dirigeants des organisations alliées et « des arrestations massives avant, pendant, et après les marches pacifiques du 22 septembre 2020 ».

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Selon le MRC, quelque 600 personnes ont été interpellées à ce jour par les forces de l’ordre, dont son trésorier national Alain Fogué Tedom et Olivier Bibou Nissack, le porte-parole de Maurice Kamto.

Face à cette pression et « l’échec » l’initiative du 22 septembre, Maurice Kamto appelle les autres forces politiques, organisations de la société civile et religieuses encore en retrait à rejoindre le mouvement de protestation pour renverser « pacifiquement » le régime. « Chaque acteur qui considère que la paix dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, à l’Extrême Nord et au Cameroun en général, d’une part, et la réforme consensuelle du système électoral, d’autre part, sont des conditions préalables au redressement du pays, doit prendre ses responsabilités devant l’histoire et devant le peuple souverain qui sera, en définitive, le principal acteur de sa propre libération », lance Maurice Kamto.

« D’où que puisse venir la solution idoine, y compris de la part de citoyens ordinaires, nous serons du mouvement pour réaliser ensemble le changement dans l’intérêt supérieur de notre cher et beau pays et des générations futures. Cela est et demeure possible, car un peuple déterminé à lutter pour sa liberté est invincible », poursuit le président du MRC. En face, le gouvernement affirme sa détermination à « mettre en échec toutes les tentatives de déstabilisation intérieures et extérieures ».

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Appel au départ de Paul Biya

Au lendemain de la convocation du corps électoral en vue des élections régionales, le MRC avait appelé à des « marches pacifiques » le 22 septembre pour exiger notamment le départ du chef de l’État, Paul Biya, la résolution du conflit anglophone, et la réforme consensuelle du Code électoral. Les autorités avaient interdit ces manifestations, les assimilant à des « appels à l’insurrection ». Elles ont par ailleurs prévenu que « toutes les mesures nécessaires » seront prises pour « assurer fermement le maintien de l’ordre public » et que « tous ceux qui s’associent à un tel projet devront s’attendre à en répondre devant les instances judiciaires compétentes ».


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