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Eric Lingo répond à Luc Sindjoun : « Les exigences de la démocratie s’imposent même à « Paul Biya » »

Eric Lingo

Luc Sindjoun, conseiller spécial de Paul Biya a publié le 8 mars 2020 sur ABK Radio, une tribune sur les débats au sujet des élections municipales et législatives de février 2020. Le professeur des universités dans cette tribune libre déconstruisait un certain nombre d’idées avant, pendant et après le double scrutin.


Eric Lingo
Eric Lingo – DR

En commentaire, sur la publication d’ABK Radio le dimanche dernier, Eric Lingo ; citoyen camerounais, observateur politique et acteur de la société civile a promis de répondre au Professeur agrégé de sciences politiques. Trois jours après, il a tenu sa promesse et a utilisé le même canal que l’universitaire Luc Sindjoun pour publier sa tribune. « La rue n’est pas une urne ; les slogans ne sont pas des bulletins de vote ; les applaudissements des manifestants ne sont pas des suffrages. La démocratie a ses exigences qui s’imposent à tous. » Que de vérités ! Que personne n’a d’ailleurs contestées… », a déclaré Luc Sindjoun dans sa chronique. « Tout comme : la rue n’est pas interdite, les slogans non plus, encore moins les applaudissements des manifestants, et les exigences de la démocratie s’imposent même au maître du jeu… », Répond Eric Lingo.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune d’Eric Lingo.

Lettre ouverte à Luc Sindjoun

Professeur, cher aîné,

J’aurais pu utiliser l’affectueux « tonton » que cela ne vous aurait point surpris, j’en suis persuadé…

3399 mots ! Ce beau chiffre est le volume d’une tribune libre intitulée « À propos des débats sur les élections législatives et municipales : le crépuscule de l’imposture » signée par vos soins et publiée le 8 mars 2020 par les canaux d’ABK Radio, tribune dans laquelle vous avez tenté de déconstruire un certain nombre d’idées qui, manifestement, d’après vous, se sont installées à tort dans la conscience publique, du peuple camerounais. Une belle plume, vous nous avez une fois de plus servie là ! Mais qui devait en douter ? Votre érudition ne souffre de rien ! Tout au plus pouvons-nous (et allons-nous) nous poser la question de savoir au service de qui vous l’exploitez…

Il m’est cher de préciser que cette réponse à votre pamphlet s’inscrit, tout autant que ce dernier, dans une logique claire d’éveil des consciences, et se veut participer de l’évolution positive de la culture politique dans notre pays, notre cher Cameroun. C’est la réponse d’un simple citoyen, observateur intéressé et averti de la société civile que, je l’espère, vous aussi souhaitez critique pour assurer un développement sensé de la démocratie. Le voilà, le mot-clé ici, démocratie… Ne devrais-je pas, à la lecture de votre abondant texte, dire plutôt « notre démocratie » ? Peut-être est-il aussi important de préciser que l’auteur n’était pas un partisan absolu du boycott électoral, comme il l’a indiqué dans une tribune il y a quelques temps, mais dont il a bien compris – et accepté – les motifs présentés par ses défenseurs.

Une fois n’étant pas coutume, permettez-moi de commencer par une des multiples conclusions auxquelles je suis arrivé : vous avez répondu à tellement de questions non posées qu’on est en droit de se demander si l’objectif ultime n’est pas justement de les installer par là-même avec subtilité dans la conscience publique, ou plutôt dans le subconscient de la population. J’essaierai d’expliciter de manière aussi concise que possible ci-après, point par point, tâche relativement complexe ici…

1-

Vous commencez en 1) par décréter que « Le débat sur l’opportunité de la tenue des élections législatives et municipales était un faux débat », la tenue desdites élections ayant « été conforme à la Constitution et au Code électoral ». Mais, qui avait contesté cela ? Vous poursuivez en disant que « La prorogation des mandats qui est une exception, ne pouvait pas devenir la règle, comme le souhaitaient certains… », Suscitant de nouveau mon interrogation. Quelqu’un au Cameroun aurait souhaité que la prorogation du mandat des élus du peuple devienne la règle ? Ou bien est-ce une manière, j’allais dire poliment, effrontée d’incriminer vos adversaires de méconnaissance honteuse du jeu politique et de son cadre réglementaire ? Non, permettez-le moi, il s’agissait purement et simplement d’une requête/exigence de report des consultations électorales afin de créer par voie de consensus des conditions idoines sur lesquelles, par ailleurs, vous revenez en détail dans votre plaidoirie. C’est bien, généralement, le contenu notamment du Code électoral qui était pris à partie, et non le fait que son application était impossible, puisqu’il a déjà été appliqué. Lorsque cela se mue pour vous en complot pour fragiliser la démocratie avant de déboucher sur ce que d’aucuns auraient bel et bien dûment « convoqué les circonstances exceptionnelles pour demander le report des élections législatives et municipales », on se perd, vous nous perdez dans un labyrinthe savamment construit.

Le simple fait que les différents mandats aient déjà été prorogés dans des conditions exceptionnelles suffit pour attester de ce que cette voie est légitime. Quitte alors au Président de la République, que vous conseillez avec d’autres, de réfuter le caractère exceptionnel des motifs évoqués pour la requête et à nous d’en prendre acte. Fustiger la démarche au demeurant prévue par le bon sens et la Loi ne peut servir que des intérêts partisans.

Nous attendons en outre que vous nous expliquiez en quoi un report des élections aurait constitué une violation du principe de la périodicité des élections ainsi que du droit de chaque citoyen de voter et d’être élu selon les textes réglementaires internationaux que vous avez cités pour nous édifier.

2-

Vous nous apprenez ici, Professeur, que toute formation politique qui se dit « démocratique et républicaine » ne peut faire usage de certains droits … démocratiques comme celui de ne pas prendre part à une élection. Pas moins que ça ! Vous pouvez peut-être vous imaginer ma surprise ! Ainsi, participer aux élections serait selon vous une obligation ! Constitutionnelle ? J’ose penser, courte parenthèse, que vous ne convoquez pas ici le fameux Article 3 de la Constitution camerounaise que même des présumés érudits ont réussi à mal interpréter lorsqu’ils étaient à court d’arguments pour contrer le boycott menaçant. Je sais de bonne source votre niveau supérieur ! Ceci est d’autant plus surprenant que vous écrivez vous-même plus loin, en totale contradiction de ce qui précède, « sans préjudice de la liberté de chacun de prendre part ou non aux élections… » !

Mais alors, pourquoi l’élection serait-elle « le seul jeu politique possible » ? Les passations de pouvoir de gré à gré hors élections comme nous avons pu le vivre chez nous, par exemple, le 6 novembre 1982, seraient-elles donc anticonstitutionnelles ? Ou bien ne participeraient-elles pas du jeu politique ?

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Sauf grossière erreur de ma part, je ne suis probablement pas le plus outillé en la matière, le Premier Ministre de la République Biya n’est pas élu lorsqu’il hérite du pouvoir du Président de la République Ahidjo pour, à son tour, devenir garant de la conduite saine de ce « jeu politique » qui, à compter de 1990, s’attellera cahin cahan à devenir « démocratique »…

Je ne m’appesantirai pas sur les conseils en matière de tenue politique que vous donnez dans la suite à vos adversaires et concurrents politiques. Il y a certainement mieux placé que moi, eux-mêmes en l’occurrence, pour vous indiquer s’ils sont viables.

Par contre, vous excuserez que je rappelle à l’attention du public intéressé qu’appeler au boycott d’élections signifie appeler à s’abstenir de voter pour les élections en question pour des raisons précises, mais en aucun cas à ne jamais voter quelle que soit la situation. C’est en ce sens que j’ai grand mal à comprendre le parallèle que vous avez voulu tirer avec le droit de vote acquis de longue lutte par les Noirs aux États-Unis le 26 août 1965 ou le fait que des Noirs d’Afrique du Sud « se sont battus jusqu’au sacrifice suprême pour que soit admis le principe « un homme, une voix » », tant et si bien que le droit de vote n’a jamais été une obligation de vote. Tout au moins quand on se veut en régime démocratique. J’ai aussi eu beaucoup de difficultés, qui persistent, à ne pas y voir une tentative de convoquer l’émotion qui, surtout pour ceux ne jouissant pas d’une culture politique affirmée, est réputée prendre le dessus sur la raison chez le Nègre. Je ne vous applaudirai alors pas !

3-

Vous nous avez conduits en 3) à des avis absolument remarquables ! Ainsi, le fait que des élections aient pu se tenir ailleurs avec, parmi les vainqueurs, des candidats qui avaient contesté le Code électoral en vigueur, serait raison suffisante pour qu’on arrête de s’en plaindre… Penseriez-vous de même si le seul objectif d’un candidat et de sa formation politique n’était pas de gagner les élections, mais, plus généralement, d’améliorer les conditions de concurrence pour tous ? Ceci n’étant qu’un exemple… Nous trouvons dommage que l’adage « la fin justifie les moyens » soit érigé ici, au plus haut niveau, en maxime.

Vous semblez également vous baser sur tant d’exemples pour nous faire comprendre que puisque quelque chose n’a pas été fait ailleurs, il n’est pas besoin de le faire chez nous. Loin de moi l’idée de ne pas profiter de l’expérience d’autrui, mais mon avis constant sur ce point est qu’il existe plus que probablement d’autres méthodes de construction d’une identité intrinsèque. Nous constaterons tous en passant que tous ces exemples sont souvent pris à la décharge des tares observées chez nous, pas seulement dans le domaine politique. Vous conviendrez avec moi, avec un peu de chance, que la société camerounaise gagnerait plus si elle était éduquée à l’excellence…

Fort heureusement, vous trouvez simplement « curieuse la promotion du consensus (contre la majorité) comme mode de révision de la loi électorale », et non « illégale », la recherche du consensus étant un procédé démocratique reconnu.

D’aucuns diraient même que le consensus, résultat de négociations, est l’essence-même de la démocratie. S’il est vrai que « notre » démocratie est encore jeune, je n’en demeure pas moins persuadé que nous sommes déjà suffisamment matures pour assimiler ceci. J’attribue au peuple camerounais la capacité de discerner et de s’auto-déterminer, pour peu qu’il soit bien guidé.

Il peut assurément supporter des avancées démocratiques plus rapides que ce n’est le cas depuis 1992, soit pratiquement 30 ans !

4-

Vous nous dites ici que « Le débat sur la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, comme cause du boycott des élections législatives et municipales, n’est pas fondé » pour, à titre illustratif, vous appuyer sur des dispositions de l’ONU que vous dites considérer les élections « comme moyen par excellence de sortie des crises »… Je n’ai pas trouvé dans votre texte ce que préconise l’ONU pour la qualité et la consensualité des textes réglementant ces élections, et ce n’est pas faute d’avoir cherché. Je ne doute néanmoins pas que cela nous servira tout autant d’exemple le moment venu.

J’ai été agréablement surpris de constater que vous êtes aussi pour que les élections puissent se tenir dans les mêmes conditions sur toute l’étendue du territoire national camerounais, ce qui vous rapproche plus que vous ne l’imaginiez de la volonté du peuple, de tout le peuple. Seulement, la décision du Conseil Constitutionnel, siégeant dans le cadre du contentieux post-électoral sur requête courageuse du SDF, d’annuler les résultats dans 11 localités du Nord-Ouest et dans le Lebialem peut tout aussi bien être utilisée à votre charge pour démontrer que l’objectif ne pouvait être atteint que dans une constellation utopique.

Pour nous, chaque partie du Cameroun, fût-elle la plus petite, a sa raison d’être et, par conséquent, ne saurait être exclue de facto du processus électoral, de surcroît quand les élections en question sont censées contribuer à la normalisation de sa vie quotidienne foncièrement troublée.

Il devient très difficile de rabrouer ceux qui pensaient que cette situation était prévisible et qu’il aurait été de bon conseil de veiller à l’assainissement des conditions sur le terrain avant de s’aventurer dans une mission nocive pour la crédibilité du processus électoral dans son ensemble. Personne de raisonnable ne s’attendait à ce qu’il soit impossible d’organiser les élections partout dans le NO-SO. Si ainsi était le défi à relever, je crains que nous ayons déployé de l’énergie inutile.

Une fois de plus, vous avez convoqué les expériences d’autres Nations pour étayer vos propos, alors que notre propre histoire et les réalités du terrain nous fournissent suffisamment de données pour décider de manière souveraine.

S’il est vrai que l’orientation occidentale semble avoir fait son lit dans les consciences dans l’Afrique au Sud du Sahara, dont le Cameroun, il est tout aussi vrai que cela ne peut s’appliquer à toutes les brillantes et lucides « têtes » dont regorge notre cher pays.

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5-

« Le débat qui vise à consacrer la primauté de la manifestation sur l’élection, s’affranchit des fondamentaux de la démocratie et relève d’une tentative de contrefaçon et de contrebande », écrivez-vous fort bien. Pourtant, si on considère que l’élection en soi est une manifestation, cela complique la compréhension de votre hypothèse. Cela ne s’améliore pas quand vous remarquez que « la manifestation constitue un mode d’expression démocratique ». Je n’ai probablement pas été le seul à avoir de la peine à me retrouver ici. En revanche, je n’avais pas seulement de la peine, il m’est carrément impossible de vous suivre quand vous refusez la légitimité à la manifestation en démocratie. Considérant que celle-ci est le gouvernement du peuple par le peuple, toute manifestation portée par une majorité populaire s’habille de la légitimité populaire, pour le moins, dans quelque sens qu’elle s’exprime, et ne saurait raisonnablement être laissée pour compte au motif que ce ne serait pas une alternative viable aux élections. Vous seriez ainsi en train d’inoculer dans nos esprits que la démocratie ne s’exprime que périodiquement, à l’occasion des élections, et que la manifestation serait alors exclue ! Cette manifestation que vous avez reconnue être « un mode d’expression démocratique »… Très humblement, je suis d’avis que notre jeune peuple en pleine formation politique mérite meilleur enseignement. D’autre part, cela pourrait finalement expliquer l’interprétation par trop souvent insurrectionnelle et subversive de la manifestation chez nous, ainsi que la répression musclée que cela entraîne…

6-

Je dois vous concéder que vous avez réservé le meilleur pour la fin ! Votre explication des chiffres de participation au double scrutin du 09/02/2020 va très sûrement convaincre les nombreux parmi nous qui n’ont des connaissances que rudimentaires en statistiques. Il est de notoriété publique qu’on peut faire dire aux chiffres ce qu’on veut, et vous en avez fait une parfaite démonstration, à coup de vérités fallacieuses, mais aussi de contre-vérités et de trivialités !

Premièrement, vous affirmez que « le taux national de participation, à savoir 45,98%, est honorable » pour appuyer ce chiffre officiel, que nous allons éviter de remettre en question, sur une panoplie d’exemples de pays étrangers eux aussi démocratiques ayant réalisé des scores inférieurs.

Pour vous, donc, des exemples médiocres mais judicieux. Soit ! Je n’arrête néanmoins pas de me demander pour quelle raison vous n’avez pas établi la comparaison la plus plausible avec le résultat de la dernière élection du même type au Cameroun, celle de 2013 avec un taux de participation de 73% environ ! Les statistiques…

Deuxièmement, le taux de participation étant par essence une moyenne, il n’y a rien de plus normal qu’il y ait des pics aussi bien vers le haut que vers le bas dans les différentes circonscriptions électorales.

7-

Que le RDPC soit la formation politique dominante au Cameroun ne saurait faire l’objet d’une discussion raisonnable. Et que le savoir-faire de Patrick Mboma ou de Samuel Eto’o (je préfère me limiter aux légendes nationales, pour faire contraste) écrase celui de l’attaquant actuel de l’Aigle Royal de la Menoua aussi… Seulement, quand ceux-ci se rencontrent sur l’aire de jeu, ils sont d’accord sur les règles du jeu et sur l’arbitre. On ne demande que cela ! Imaginez-vous un peu Magic Mboma décidé quasi-unilatéralement qui va le protéger lors du duel avec le pauvre Aigle… Sauf, évidemment, si cet Aigle feint seulement d’affronter Magic Mboma et n’a que cure du règlement et de l’arbitre…

Je vous remercie, Professeur, pour votre conclusion de ce que vous appelez « inventaire critique et non exhaustif des débats qui animent l’espace public » ! En effet, il peut être élargi en 8) pour le moins à la fraude électorale qui peut s’exprimer de diverses manières, la méthode des charters d’électeurs d’une ville lointaine à l’autre et le bourrage des urnes n’en étant que des exemples, en passant par l’intimidation présumée de candidats, électeurs et autres acteurs du processus électoral, fraude qui a aussi alimenté les discussions. Ceci est probablement juste une omission de votre part.

En conclusion, je ne peux me dérober à l’impression que, Professeur, vous avez réagi étant sur la défensive. Ce faisant, nous constatons avec une certaine surprise et amertume que vous enseignez ici au peuple camerounais une version de la démocratie peu encline à l’élever, propice à l’habituer à des travers déjà vécus sur la durée. Votre tendance accentuée à la comparaison avec l’expérience étrangère, même quand des données locales sont disponibles, ne saurait à mon avis contribuer à consolider une conscience politique positive propre au Cameroun, et même une identité auto-centrée. Curieux est que nous soulevons abondamment l’argument de notre spécificité et souveraineté quand des exemples plus positifs venant des mêmes sources sont convoqués, tel pour le développement socio-économique. Votre tribune laisse entrevoir que cette attitude des populations est encouragée depuis le sommet de l’État, et ce serait bien dommage !

« La rue n’est pas une urne ; les slogans ne sont pas des bulletins de vote ; les applaudissements des manifestants ne sont pas des suffrages. La démocratie a ses exigences qui s’imposent à tous. » Que de vérités ! Que personne n’a d’ailleurs contestées…

Tout comme : la rue n’est pas interdite, les slogans non plus, encore moins les applaudissements des manifestants, et les exigences de la démocratie s’imposent même au maître du jeu…

Nous sommes très loin de vouloir porter préjudice à votre notoriété assurément méritée, Professeur. Seulement, sauf votre respect, notre grand souhait aurait été de voir cet amas de compétences qui est vôtre servir à édifier une jeunesse avide de culture politique. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir…

Nous aurions pu nous étendre encore plus en détail dans cet échange épistolaire, mais nous considérons plus que suffisants ces quelques 2850 mots.

Respectueusement,

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