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Cameroun : Plus de 1 milliard FCFA blanchis au Cameroun en 11 ans

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Le directeur de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif), a révélé ce montant dans une interview accordée au quotidien gouvernemental.


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Selon Hubert Nde Sambone, les techniciens du blanchiment des capitaux ont pu blanchir près de 1 050 milliards de francs au Cameroun, au cours de la période de 11 ans, allant de 2006 à 2017.

Le directeur de l’Anif, soutient qu’en dépit des mesures prises par les autorités camerounaises pour combattre cette pratique, les techniciens du blanchiment d’argent font montre de plus en plus d’ingéniosité, afin de passer à travers les mailles des filets de l’Anif.

Cet argent blanchi provient des fonds publics détournés par des agents de l’Etat. Ces fonds publics sont souvent réinjectés dans le circuit économique, à travers des prises de participation dans des entreprises locales ou étrangères ; ou encore des investissements colossaux dans des biens immobiliers dans le pays et à l’extérieur, apprend-on.

Ci-dessous l’intégralité de l’entretien.

Quel est l’ampleur de blanchiment de capitaux au Cameroun ?

Le blanchiment d’argent suppose un crime commis au départ et qui a généré à son auteur un gain. Pour parler de blanchiment, il faut qu’il y ait eu un crime qui peut par exemple être la corruption ou le détournement de fonds. Quand on sait ce qu’il y a comme crime dans ce domaine dans notre pays, on doit pouvoir conclure que le problème de blanchiment est réel et préoccupant. De 2006 à 2017, nous avons transmis 650 déclarations de soupçons à la justice sur 3278 dossiers reçus. Un total de 1049 917 milliards de F a été blanchi. Il s’agit de montants que nous avons repérés. Ceux qu’il faut prendre en compte c’est ceux qui ressortent des juridictions. Cependant, on constate une certaine diminution du phénomène, depuis la mise sur pied par le chef de l’Etat de certaines institutions.

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Quelles sont les stratégies mises sur pied pour détecter ce crime ?                        

Nous mettons en branle trois catégories d’acteurs à savoir les institutions financières, les professions juridiques indépendantes dont les avocats et les notaires, qui au quotidien détectent les opérations douteuses et les transmettent à l’Anif sous forme de déclaration de soupçons. A notre tour, l’agence fait ses investigations et lorsque les soupçons sont confirmés elle transmet aussi les résultats aux juridictions compétentes.

Dans quels secteurs l’Anif axe plus son combat ?

L’Anif met d’avantage l’accent sur l’administration car c’est à ce niveau que nous avons le plus grand nombre de cas et où les montants en terme de blanchiment sont plus importants à travers notamment les détournements de deniers publics et la corruption. Mais il faut noter que d’autres crimes sont observés comme la fraude fiscale, le financement du terrorisme ainsi que les autres trafics comme le trafic humain et la cyber escroquerie qui prend de l’ampleur au fil du temps. Cependant, notre mission ne se limite qu’à détecter les cas de soupçon de fraude et à soumettre les dossiers à la justice qui a le pouvoir de mettre ces criminels hors d’état de nuire et même d’opérer des saisies sur leurs biens mal acquis.

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