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[Tribune] Wilfried Ekanga : « Paul Biya doit rencontrer Tema Biwolé »

Tema Biwole

Cité en exemple de modèle de jeunesse lors de son adresse à la nation le 10 février 2021, l’analyste politique Wilfried Ekanga estime que Paul Biya doit recevoir son compatriote au palais de l’unité. C’est la trame de fond d’une tribune qu’il a publié le lundi 22 octobre 2021.


Tema Biwole
Tema Biwolé et Wilfried Ekanga – DR

( le texte entier )

Des sciences ou des stades

BIYA DOIT RENCONTRER TEMA BIWOLÉ

L’année dernière (30 juillet 2020), depuis la base de lancement numéro 41 de Cap Canaveral en Floride, les États-Unis ont lancé une sonde spatiale vers Mars, la planète rouge. A bord de cet engin, ils ont embarqué un rover (robot roulant) d’environ 1 tonne, dont le rôle sera de se poser sur le célèbre corps céleste et de l’explorer.

Le nom de ce rover :  » Perseverance. »

Aussi audacieux que sublime, il est piloté à distance, vu qu’aucun humain ne peut pour l’instant se rendre ou survivre sur cet astre lointain. Chargé de receuillir des images de la surface de Mars et de les envoyer par voie électronique pour analyses, son objectif le plus fou consistera cependant à récolter des échantillons de roche du sol martien, afin qu’ils puissent être ramenés vers la Terre, pour études approfondies.

Car l’homme désire savoir s’il a un jour existé de la vie sur Mars, et si l’on peut en retrouver des traces, même des milliards d’années plus tard. Et pour le découvrir,, une analyse chimique et organique des composés de la planète est indispensable.

Alors Perseverance va gratter , ramasser la carotte rocheuse et attendre une prochaine sonde qui décollera de la Terre d’ici 2031, pour récupérer ces minéraux et les ramener dans notre monde. L’engin actuel n’étant pas conçu pour revenir, y restera donc pour l’éternité. C’est le prochain appareil, développé actuellement par une coalition entre la NASA (National Aeronotic and Space Administration) et l’ESA (agence spatiale européenne), qui s’y rendra dans une décennie, doté de la capacité technologique d’aller-retour.

En attendant, c’est ce jeudi 18 février 2021 que, Perseverance a brillamment réussi son atterrissage sur notre planète voisine, après 6 mois de trajet à travers le vide sidéral, où elle aura parcouru 471 millions de kilomètres (Car Mars aussi se déplace autour du Soleil, et sa distance par rapport à la Terre varie fortement au cours de l’année). D’un coût total de 2,44 milliards de dollars, le projet est pour l’instant une réussite phénoménale.

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Conçu par le Jet Propulsion Laboratory (JPL), centre de recherche de la NASA basé à Passadena en Californie, l’engin est déjà le résultat d’une collaboration internationale, puisqu’il dispose notamment d’un microphone de haute volée conçu à Toulouse en France, et capable de résister aux quelques 200 degrés celsius d’amplitude thermique (différence entre la température minimale nocturne : soit -140°C, et le chaudron journalier : soit +60°C) qui règne sur Mars.

Et tout ceci s’est passé pendant que tu disais :  » Même aux USA il y a les inondations » et  » Un Bamileke ne sera jamais président. »

DEZOMBIFIER LES ESPRITS

Arsène Tema Biwolé, le génial physicien qui a récemment fricoté avec la NASA dans le cadre d’un travail sur les turbulences et les courants autogérés dans les plasmas thermonucléaires, a été cité (et félicité) par Paul Biya lors de son hypocrite discours à la nation le 10 février dernier, aux côtés de la très talentueuse Amadou Amal Djaili, lauréate du prix Goncourt des lycéens.

Fidèle à la bonne vieille tradition de l’esbroufe politique camerounaise, il s’agissait pour Biya de faire belle impression en lisant les deux ou trois noms glissés sous sa feuille par Ferdinand Ngoh Ngoh, afin d’amener ses adeptes hypnotisés à scander :  » Regardez, le président s’intéresse à la jeunesse ! », et à se taire jusqu’au prochain discours.

Sauf que dans un pays sérieux qui rêve d’émergence, on ne se développe pas en moissonnant là où on n’a pas semé. Le Cameroun a enfin l’occasion de faire parler de lui à l’international autrement que par la corruption et l’amateurisme. Et puisque nous parlons de sciences, ce dont Biwolé et ses semblables ont besoin, c’est d’un financement notoire et concret de leurs travaux, loin des abstractions budgétivores dont on ne voit jamais la suite.

Ici il s’agit de la recherche, la vraie, pas de l’agitation des fouilleurs qui n’ont jamais rien trouvé.

Par ailleurs, la création d’un laboratoire de physique équipé de matériel scientifique conforme au XXIe siècle serait la bienvenue à mon sens, de même que les Américains créaient le JPL en 1936 jusqu’à leur excellence actuelle. Car pour fournir de l’électricité au monde (et donc au Cameroun), Biwolé souhaite ni plus ni moins recréer sur terre le mécanisme de fusion nucléaire qui se passe à la surface du Soleil, et qui permet à celui-ci de briller. Un projet encore plus ambitieux que le rover Perseverance.

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Et un camerounais en fait partie !

Le soleil existe depuis 4,5 milliards d’années et nous envoie sa lumière et sa chaleur grâce aux réactions colossales qui se produisent chaque seconde en son sein : des atomes d’hydrogène (l’élément le plus présent dans l’univers) entrent en collision à très grande vitesse pour donner des éléments plus lourds, notamment des atomes d’hélium, et libèrent ainsi une énergie faramineuse. Ce n’est donc pas une comédie musicale ou un débat de quartier. C’est de la.mecanique stellaire.

Quand certains disent  » Perseverance  » d’autres disent  » Jouissance « . Chacun son truc.

EN SOMME

Le travail d’un président ne se résume pas à recevoir des ambassadeurs étrangers et à poster les photos sur Facebook, tout en ignorant vertement d’accueillir les génies nationaux. La SuperCam du rover a été conçue sur l’idée d’Agnès Cousin, une jeune astronomme française de 36 ans, et Macron ne la mettra jamais de côté pour recevoir l’ambassadeur du Cameroun à Paris à sa place. C’est de la pure sorcellerie !

 Ailleurs on célèbre et on finance les fortes têtes, pour la gloire du pays.

Il faut donc oublier Christophe Gilhou. Biya doit recevoir Tema Biwolé s’il lui reste encore un gramme de bon sens. Il doit écouter de ses propres oreilles le projet soumis et débloquer les fonds pour sa progression. Seul un pays hors-sujet peut claquer 55 milliards (après 200 milliards) pour un stade inachevé en 10 ans, pendant que ses jeunes prodiges crient à l’abandon. Seul un État voyou voit le budget des frais de mission et de champagne augmenter de 12 milliards pour 2021, pendant que la matière grise de sa jeunesse est en pleine ébullition.

 L’archétype même d’un dirigeant à l’esprit débranché, qui a tout raté !

Il est temps de se rattraper avant la fin : ça s’appelle le baroud d’honneur.

EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED

( Les dés en sont jetés ; maintenant, place au jeu ! )


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