Dans une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique, le Secrétaire général des nations unis a rappelé que la crise sociopolitique qui continue de sévir dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest camerounais préoccupe grandement l’organisation onusienne.
António Guterres estime que la résolution définitive de la crise sécuritaire dans la partie anglophone du Cameroun passe par l’organisation d’un nouveau dialogue inclusif auquel assisteront les parties prenantes absentes lors du précédent.
Le Cameroun préoccupe l’ONU
«Le Cameroun est un pilier important en Afrique centrale. Le pays est un hôte généreux pour des milliers de réfugiés et j’estime que la communauté internationale devrait s’impliquer davantage pour soutenir la réponse dans ce domaine. Le Cameroun joue aussi un rôle important dans la lutte pour éradiquer le terrorisme et l’extrémisme violent dans le bassin du Lac Tchad. L’ONU est également préoccupée par la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun», relève-t-il d’entrée de jeu.
«Le dialogue national tenu à l’automne a conduit à l’adoption de mesures importantes, notamment en ce qui concerne le statut spécial attribué à ces deux régions. C’est un pas important mais il est aussi essentiel d’initier un dialogue avec les parties prenantes qui n’y ont pas pris part. L’ONU encourage les parties à s’engager et continuera son plaidoyer pour une résolution de la crise à travers un dialogue inclusif. Nous rappelons sans équivoque, à ce stade, que l’ONU insiste sur l’intégrité territoriale et la souveraineté du Cameroun», argumente le portugais.
En ce qui concerne le double scrutin local de dimanche, le patron de l’ONU souhaite que le processus se déroule de manière pacifique.
«Mon représentant spécial pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, s’est rendu à Yaoundé en janvier, avec le secrétaire général de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Je me joins à leur appel afin que le processus électoral menant aux élections législatives et municipales prévues le 9 février se déroule dans le calme et la sérénité», ajoute António Guterres.
Les questions humaines ne sont guère en reste
L’ONU veut également mettre du sien pour assurer la protection des personnes en situation permanente de danger. Notamment, dans l’Extrême–Nord avec les attaques répétées de la secte terroriste Boko Haram et dans la zone anglophone avec les mouvements sécessionnistes.
«Les efforts de l’ONU se poursuivent également pour chercher des solutions sur les questions des droits humains ainsi qu’à la dégradation de la situation humanitaire, suite aux violences et attaques enregistrées dans le sud-ouest, le nord-ouest et le nord du pays», indique le successeur de Ban ki Moon avant de conclure,
«des efforts accrus sont nécessaires pour protéger les civils, en particulier les femmes et les enfants, ainsi que pour répondre aux besoins urgents des réfugiés et des personnes déplacées. Tout acte de violence doit être fermement condamné et des investigations transparentes doivent avoir lieu afin que justice soit rendue».