C’est depuis la fin d’année 2019 que le maire d’Akonolinga dans le département du Nyong-et-Mfoumou, région du centre a initié les travaux de réfection de la sépulture de l’humoriste Jean Miché Kankan alors dans un état de dégradation avancé dans son village natal à Nkom.
« Ceux qui sont morts ne sont jamais partis/Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire /Et dans l’ombre qui s’épaissit/Les morts ne sont pas sous la terre/ Ils sont dans l’arbre qui frémit/Ils sont dans le bois qui gémit/Ils sont dans l’eau qui coule/Ils sont dans la case/ils sont dans la foule Les morts ne sont pas morts », ainsi déclamait Birago Diop dans son recueil intitulé Leurres et lueurs.
Tenant en compte ces vers de l’écrivain et poète sénégalais du mouvement de la négritude, Dieudonné Afana Ebogo Alias Jean Miché Kankan, serait à présent content.
Une bonne initiative
En effet, 22 ans après sa mort, la tombe de l’une des figures emblématiques de l’humour camerounais du 20 siècle était déjà quasiment dégradée.
La restauration de la dernière demeure de cet illustre homme parti à 41 ans s’est faite sous l’impulsion de la municipalité d’Akonolinga certainement avec l’appui des forces vives et élites de la localité.
Rendu à ce 28 mai 2020, le sépulcre du « mari de mama Hélène » présente les signes d’un monument, idéal de ceux qui ont entamé l’œuvre visant à immortaliser l’homme outre ses chefs-d’œuvre.
C’est une tombe totalement refaite. Y est apposé, le nom et le pseudonyme de l’artiste qui, dit-on souvent, ne meurt jamais, il dort. JMKK dort désormais sous un joyau couvert d’une toiture à la tôle ondulée de couleur rouge.
Posté sur la toile, le monument en voie de devenir suscite des réactions diverses. Pour certains, c’est une bonne action vu le talent et ce qu’a laissé Jean Miché Kankan à la postérité même s’il aurait été meilleur de couler la dalle.
Pour d’autres, l’argent collecté aurait dû servir aux vivants plutôt qu’aux morts. Cette tendance cite en exemple, la maison en terre battue à côté du cénotaphe, visiblement construite il y a un peu près de cinq décennies.
Quoi qu’il en soit, « le véritable tombeau des morts c’est dans le cœur des vivants », rappelait Jean Cocteau.
Evocation de l’œuvre de Jean Miché Kankan
De mémoire, ce fut le 13 février 1997 que l’enseignant de français Dieudonné Afana Ebogo quittait le monde des vivants des suites de maladie. Il a inscrit son nom dans le panthéon de l’humour camerounais tant ses sketchs sont atemporels.
« La vérité de Malam », « La fille du bar », « Le permis de conduire », « La carte d’identité » ou encore « L’élève international » pour ne citer que ceux-ci, ne pourraient ne pas arracher du sourire, du rire à gorge déployée à quiconque, des décennies après car, les thèmes y évoqués restent d’actualité.
Qu’il était avangardiste cet artiste humoriste victime d’un sort triste!