in

Un jeune architecte accuse le milliardaire Victor Fotso d’escroquerie

Victor Fotso
Fotso Victor (c) Droits réservfés

Fatigué de se heurter à des impasses que ne cesse d’ériger sur son chemin le milliardaire Fotso Victor, Guy Bertrand Temba son ex- architecte a choisi de porter sur la place publique, leur différend.

Sa conférence de presse du mercredi 09 octobre dernier, énormément courue du reste, a attristé plus d’un. Où l’on découvre les manœuvres dolosives qu’un homme fort de sa puissance financière et de son entregent, peut en user et abuser à souhait pour rendre la vie impossible à un jeune entrepreneur qui ne demandait qu’à s’affirmer et rayonner de par ses réalisations.

Tout commence par un contrat d’affaires entre le milliardaire Fotso Victor et ETB CAM Sarl, la jeune entreprise de l’architecte Guy Bertrand Temba qui, à l’issue d’un appel d’offres lancé pour la réalisation de la seconde œuvre de construction de l’hôtel de ville de Bandjoun et de la paroisse Christ-Roi de Mbouo, a été retenue sur plus d’une centaine de soumissionnaires pour conduire le marché. Nous sommes bien le 06 janvier 2007. Jusque-là, tout baigne. L’euphorie est à son comble pour le jeune architecte qui entrevoit là une belle opportunité pour mettre en exergue son talent et son savoir-faire.

Le père Fotso, commanditaire des œuvres et l’architecte s’accordent sur le modèle du futur hôtel de ville de Bandjoun qui devra être plus beau que celui de Bana dont, il s’inspire et dont les photos sont présentées à l’entrepreneur. Mieux, un modus operandi est même consigné dans leur contrat, lequel prévoit en son article 14, une avance de l’ordre de 20% du montant du marché pour assurer le démarrage des travaux. Et même d’autres clauses de garantie y sont également insérées pour ce chantier dont la réalisation court sur un délai de 10 mois.

Premier couac qui va retarder les choses, (entrepreneur qui a réalisé les premières œuvres de construction), refuse de libérer le chantier parce qu’il réclame le paiement de son travail. Après d’âpres tractations, le chantier est libéré deux mois plus tard. Survient alors un deuxième couac des plus inattendus. N’écoutant que son humeur, le milliardaire au mépris des engagements pris, n’honore pas l’avance de 20% du montant du marché pour le démarrage des travaux. Qu’à cela ne tienne, son co-contractant va faire des pieds et des mains, s’endetter pour engager le chantier.

Il y va de sa réputation et du respect des grands principes moraux qui régissent les contrats de cette nature. Le chantier est donc engagé malgré tout. Les travaux sont prometteurs et nécessitent un bref déplacement auprès des fournisseurs étrangers afin de faire acheminer des matériaux d’importance sur place. Pour rappel, ce chantier consiste pour les travaux à faire, à décorer le lieu de culte, construire le gros œuvre, finir la barrière mais aussi aménager la cour de l’hôtel de ville. Il se pose à ce niveau d’avancement des travaux, un problème sérieux de disponibilité des fonds.

Pour approfondir :   Lady Ponce : «Tenor est devenu millionnaire à 16 ans…nous ne l’avons pas soutenu»

Le milliardaire et sa commission qu’il a créée pour le suivi du chantier, sont approchés. Au regard de l’évolution des travaux et de la nécessité d’appuyer cette démarche de voyage, le maître d’ouvrage qui est Fotso Victor va ordonner le paiement des premiers attachements de l’ordre de 52 millions puis consentir sur demande insistante un acompte de 80 millions sur les travaux supplémentaires évalués à quelques 249 millions de Fcfa. Soit un total de 132 millions de débours.

L’architecte entend approvisionner son chantier en matériaux de luxe pour finir et livrer le chantier. Son voyage en Arabie Saoudite et en Egypte pour ces courses va lui être fatal. En son absence et sans qu’on sache quelles sont les motivations du maître d’ouvrage, celui-ci va brutalement se retourner contre son entrepreneur. Il lui colle un procès en escroquerie et abus de confiance, rameute huissier et autres hommes de loi qui vont sommer l’entreprise ETB CAM Sari à approvisionner le chantier.

Des saisies conservatoires sont même opérées sur le matériel de l’entreprise. Le pauvre architecte à son retour moins d’une semaine plus tard, n’a que ses yeux pour mesurer l’étendue des dégâts et pleurer. Décidé à comprendre le fin mot de l’histoire, il est cueilli manu militari chez le milliardaire auprès de qui il s’est rendu aux fins d’explications sur ce retournement subit de la situation.

Commencent alors les tourments : 40 jours de détention à la police judiciaire de la ville de Bafoussam, 08 mois de détention à la prison centrale de la même ville. Le Président Emmanuel Elanga du tribunal de première instance et sa collégialité vont au bout des différentes péripéties de l’affaire, déclarer selon le dispositif du jugement rendu, le prévenu Temba non coupable des faits d’abus de confiance et l’en relaxent pour infraction juridiquement non constituée. S’étant également constitué partie civile dans la cause, Fotso Victor essuie la décision défavorable du tribunal qui se déclare incompétent pour statuer sur l’action civile. Cette décision est rendue le 08 février 2012.

Pour approfondir :   Wilfried Ekanga rend hommage à Charles Ateba Eyene, « le seul RDPCiste encore en possession de toute sa raison. »

Main basse sur Etscamsarl

La galère pour autant n’est pas finie pour l’entrepreneur. Sa réplique en termes de procès se heurte au refus des différents officiers ministériels saisis de s’occuper de son cas. La puissance de son adversaire fait trembler tout le monde dans la localité. Aucun avocat de la région n’accepte prêter ses services au jeune Guy Bertrand qui s’est trouvé pris au rouleau compresseur du seigneur Fotso.

A son insu aussi, une autre curieuse infraction d’escroquerie est montée contre lui par devers la cour d’appel de l’ouest en 2014. Entre temps, le milliardaire a réussi le tour de force de prendre possession de l’entreprise ETB CAM Sari grâce à la diligence empressée et obséquieuse de Me Youmsi Emmanuel, huissier de justice dévoué à son seigneur. Les fournitures de bureau, machines, matériel roulant et parking, matériaux de construction entreposés sont mis à la disposition de Fotso Victor. Les machines de menuiserie bois, menuiserie métallique et la forge du fer ont été bloquées à Bandjoun, détournées pour d’autres usages dans des destinations inconnues.

Même les bureaux ont été vandalisés, le siège de l’entreprise aujourd’hui loué à une autre structure. Deux camionnettes pick-up dorénavant estampillées aux couleurs de la commune rural de Pette. Bref, une razzia en bonne et due forme sur la jeune entreprise et l’enfer pour son promoteur qui essaye autant que faire se peut aujourd’hui, de recoller les morceaux et redonner un semblant de normalité au cours de sa vie.

Dieu merci soutient-il, un collectif d’avocats s’est constitué pour lui prêter main- forte dans cette quête de justice et la bataille qu’il mène pour ré

cupérer son outil de travail et se faire payer pas moins de 15 milliards de dommages et intérêts au titre des divers préjudices subis jusque-là. On peut être sûr après (exposé des griefs faits en conférence de presse), que ce n’est qu’une nouvelle étape qui s’annonce ardue face au milliardaire de Bandjoun qui jusqu’ici, s’est muré dans un silence et ne donne aucune spite aux sollicitations de recoupements entrepris auprès de lui et de ses nombreux collaborateurs.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Jean De Dieu

Jean de Dieu Momo : « C’est quelle politique que nous faisons ? Celle de la construction ou celle de la destruction ?

Laeticia

Cameroun : Une étudiante tuée par empoisonnement à la veille de son voyage pour les USA