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[Point de vue] On peut vivre décemment du journalisme au Cameroun, si les journalistes le veulent

Un débat animé au sein du forum SNJC Littoral a récemment mis en lumière l’obligation perçue par de nombreux journalistes de se reconvertir ou de chercher des activités parallèles pour joindre les deux bouts. Charles Ngah Nforgang, journaliste chevronné, partage sa perspective sur cette question délicate, soulignant que le journalisme peut être un métier décent au Cameroun si les journalistes sont prêts à lutter pour des conditions de travail dignes et une rémunération appropriée.

Charles Nforgang journalisme
Charles Ngah Nforgang, Journaliste - DR

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« J’ai suivi avec intérêt sur le forum SNJC Littoral un débat passionnant sur l’obligation des journalistes de se reconvertir ou de s’investir dans des activités parallèles n’ayant rien à voir avec le journalisme pour survivre.

Cela a sonné pour moi comme un aveu d’échec de notre capacité à œuvrer pour l’éclosion des conditions de travail décentes et une rémunération digne pour les journalistes.

Cela m’a d’autant plus écœuré que le débat avait cours dans un forum syndical et d’ailleurs soutenu avec force, argumentaires et exemples par des cadres syndicaux. J’ai ressenti comme une insulte à l’intelligence des journalistes et une négation de leur capacité de se remettre en cause. J’ai vu des journalistes solliciter même des formations, qui au final répondent à la question de « comment bien s’y prendre pour quitter le journalisme ».

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Eh bien oui, la reconversion de tout journaliste vers un autre métier plus porteur, plus rentable, au détriment du journalisme équivaut à un abandon de ce dernier. On se retrouverait donc dans une configuration où chacun aurait pour deuxième choix automatique le journalisme.

On n’y aurait au final qu’une poignée de journalistes au sens de la loi française qui ne reconnaît cette qualité qu’à ceux qui en tirent plus de 50 % de leur revenu. Si dans des pays africains francophones, les journalistes vivent de leur métier alors au Cameroun, cela est possible.

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Au lieu de s’arcbouter derrière de faux fuyants, nous devons faire notre propre autocritique et questionner toutes les actions entreprises à ce jour pour les résultats que nous connaissons. Au sein de nos organisations et en dehors, chacun doit faire son agiornamento et ensemble dans une sorte d’États généraux », nous devons nous retrouver pour tirer toutes les leçons et engager les actions qui s’imposent. »

Charles Ngah Nforgang, Journaliste

 

 


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