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Litige foncier à la Vallée du Ntem : Marlène Emvoutou demande à ses frères de céder leurs terres aux Bamileke

Marlene Emvout

«Je crois pour ma part, que cohabiter avec les Bamileke restera toujours la meilleure option au lieu de subir la spoliation et l’ingérence occidentale», dixit la candidate déchue à la présidence de la Fédération camerounaise de football dans une sortie effectuée le 31 juillet 2020 sur Facebook.

Marlene Emvout
Marlène Emvoutou (c) Droits réservés

L’actualité du Cameroun de ces derniers jours est orientée vers la Vallée du Ntem où un invraisemblable litige foncier oppose l’homme d’affaires Emmanuel Neossi aux populations de ce département. En effet, ce dernier s’est procuré pour 99 ans d’exploitation, près de 70 000 hectares de terrain incluant des propriétés appartenant aux populations locales.

Réagissant à cette querelle qui a récemment pris des proportions inimaginables, l’activiste Pro Biya Marlène Emvoutou invite ses frères Fang, Ntumu et Mväe, autochtones des lieux à laisser faire.

Lebledparle.com vous propose ci-dessous l’intégralité de sa publication

J’ai reçu un message audio devenu viral sur les réseaux sociaux dans lequel, je suis interpellée par un ressortissant du département de la vallée du Ntem …ce messager de l’ombre m’invite à me prononcer sur la question d’un éventuel achat des terres par des allogènes dans cette partie de ma région natale.

A mon avis, la situation géographique de la vallée du Ntem, à la lisière de la Guinée équatoriale et du Gabon, fait de ce département un lieu stratégique du Cameroun, qui a pour vocation à devenir un carrefour du vivre ensemble.

Ce département s’est toujours illustré par sa capacité à créer une véritable osmose entre les Bamoun, Bamileke, foulbe, les Fang Ntumu etc. seul département de la région du sud qui donne les sueurs froides au RDPC pendant les échéances électorales.

Il bénéficie de l’un des meilleurs tronçons routiers que comptent notre pays, fruit de la coopération sous régionale. La Vallée du Ntem est la plaque tournante des échanges commerciaux, notamment la vente des produits vivriers entre notre pays et ses riches voisins.

Ce qui a suscité une forte implantation de populations allogènes dans nos villages. Ceci a malheureusement engendré des frictions entre nos frères Fang de la Guinée équatoriale et les Bamoun.

Ces derniers ont préféré ériger un mur pour éviter une éventuelle contamination de la mentalité Bamoun. Mais, on ne se développe pas en érigeant des murs.

Je suis souvent peinée devant les images de tracteurs abandonnés depuis des lustres dans les encablures de la ville d’Ebolowa tout en faisant l’amère constat que tous les produits vivriers qui sont vendus dans les marchés d’Ambam et Kye-ossi proviennent de la région de l’ouest.

Nous sommes des hommes de la forêt, nous vivons de pêche et de cueillette. Cette foret, notre matrice nourricière est notre plus grande richesse. Nous devons la protéger, et en faire usage avec parcimonie.

La déforestation intensive est un danger pour nos populations. Cependant, à l’ère de l’industrialisation de l’agriculture, les Ntumu doivent relever le défi de l’autosuffisance alimentaire en créant des coopératives agricoles.

Ce projet de développer une agriculture de troisième génération, rentre dans le cadre de la stratégie des grandes réalisations initiée par le président Paul Biya. Je sais pertinemment que rien ne peut se faire dans cette région, chère au chef de l’Etat, sans son assentiment.

En ma qualité de Biyaiste convaincue, je préfère me référer à la clairvoyance de notre guide. Cependant, nous sommes face à un choix cornélien…subir l’implantation des multinationales agricoles comme celle du français Bolloré ou alors donner l’opportunité à nos concitoyens Bamoun et Bamileke de cultiver nos terres.

Je crois pour ma part, que cohabiter avec les Bamileke restera toujours la meilleure option au lieu de subir la spoliation et l’ingérence occidentale. La déstabilisation du Cameroun et même de la sous-région toute entière dépendra du choix opéré par la vallée du Ntem.


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