En visite vendredi 12 juillet 2019 en terre gabonaise, le président de la République de Guinée Équatoriale, Teodoro Obiang Nguéma, s’est dit partisan d’une future monnaie forte en zone CEMAC qui remplacera le FCFA.
« De mon point de vue, nous devons préalablement négocier avec la France. Certaines difficultés que nous avons aujourd’hui au sujet de la couverture que la France fait de notre monnaie », a déclaré Teodoro Obiang Nguéma.
L’homme politique n’a pas manqué de souligner la difficulté qu’il y a à s’asseoir autour d’une table et décider de créer une monnaie : « Il y a des problèmes pour lesquels il est difficile de prendre des décisions. C’est le cas de notre monnaie. On a appris que l’Afrique de l’Ouest va peut-être changer de monnaie. Ici en Afrique centrale, on a échangé les points de vue », a-t-il avoué.
L’homme fort de Malabo ne s’est pas foncièrement opposé à l’idée de créer une monnaie unique dans la CEMAC. Il a cependant insisté sur l’efficacité et la pertinence d’une telle aventure.
« On doit avoir une monnaie forte, une monnaie qui peut faire la concurrence avec les autres économies », a-t-il conclu.
De mémoire, le FCFA en Afrique centrale est utilisé par six pays, tous membres de la CEMAC : le Cameroun, la Centrafrique, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée Équatoriale et le Tchad.
De ces six pays, seule la Guinée Équatoriale n’a pas été colonisée par la France. Ancienne colonie espagnole, la Guinée Équatoriale a adopté le FCFA comme monnaie ainsi que le français comme seconde langue officielle après l’espagnol.
La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) qui gère le FCFA en Afrique centrale a récemment lancé un appel d’offres invitant toute société compétente à soumissionner pour battre cette monnaie. Ce communiqué met fin au monopole de fait qu’exerçait la France sur la fabrication des coupures et pièces du FCFA.