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Chronique: quel avenir pour le cheveu crépu ?

Cheveu crepu
Chronique: quel avenir pour le cheveu crépu ?

Cheveu crepu

Les puristes militent pour un retour à l’authenticité et affichent fièrement leurs « dreadlocks » ou leur tête crépue à la « Black Panther ».

Du point de vue de la majorité, authentique ne rime pas avec esthétique, ces dernières années la chevelure des Martiniquaises a pris de la longueur et du volume (tout comme leur silhouette).

Historiquement, pour être en phase avec l’idéal féminin imposé, le cheveu crépu en a vu de toutes les couleurs !  Ainsi après une période relativement longue où il était devenu droit, mais informe (le défrisage n’en était qu’à ses balbutiements), notre petit cheveu crépu (en créole « grennen ») s’était transformé par ce qu’on nommait « l’Art du défrisage » en blond vaporeux (La science, toujours prête à réparer les erreurs de la nature)… L’adage selon lequel il faut souffrir pour être belle revêt ici tout son sens, car enfin, le but ultime de l’opération est bien d’avoir l’immense privilège de relever la mèche tombée négligemment sur les yeux!

L’or noir de la Chine

La Chine est devenue leader mondial du commerce en matière de postiches et extensions capillaires 100 % d’origine humaine. Un reportage de l’émission « l’Effet papillon » sur canal plus diffusé le 11 octobre 2014 montrait une entreprise qui emploie pas moins de 10 000 salariés et exporte dans le monde entier. La majorité part vers les salons de coiffure américains et africains . Ce business est estimé à 1 milliard de dollars et est en progression de 20 % chaque année. Un négociant nigérien venu s’approvisionner sur place s’émerveillait du fait que, selon lui, « 80 % des Africaines portaient des perruques et qu’il était très difficile de voir une femme avec des cheveux naturels… »

Le « bonheur » des unes fait le malheur des autres. S’il est plutôt bien vu en Chine de travailler dans ce domaine, vendre ses cheveux est une honte, il est synonyme de pauvreté. La plupart des Chinoises qui s’y soumettent viennent de régions reculées dans les campagnes ; toutes les classes d’âge sont concernées, des plus jeunes aux plus vieilles;  les filles ne veulent pas pour la plupart se couper les cheveux, mais les parents les y obligent. Leurs acheteurs reviennent de ces régions avec des sacs remplis de crinières et les revendent aux négociants sur le trottoir, au poids,  selon la longueur et la qualité de la chevelure entre 150 et 650 dollars le kg.

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Nature ou Culture ?

Entre les crèmes éclaircissantes, la chirurgie nasale et les chevelures de nos nouvelles amazones, le type négroïde est en voie de disparition. En Martinique, à l’heure où les professionnels du tourisme cherchent désespérément à faire revenir les croisiéristes américains, on peut imaginer un symbole qui deviendrait notre spécificité, un musée qui retracerait l’histoire du cheveu « grennen » jusqu’à son extinction. L’apport à notre patrimoine pourrait également se décliner en érigeant une statue à la mémoire de nos cheveux crépus, derniers vestiges d’un passé à jamais révolu ?

 


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