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Cameroun : ces filles et garçons de l’heure

Prosttitution afrique

Voilà une curieuse habitude qui se développe au sein de notre société et plus précisément en milieux jeunes que celle de la création de nouveaux concepts.

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Illustration: (c) Droits réservés

Désormais, les appellations telles que garçon ou fille n’existent plus dans le vocabulaire déjà poreux et pauvres des jeunes. Ces appellations ont été remplacées par des expressions au combien flatteuses telles que « panthères » pour les filles et « lions » pour les garçons. Ces expressions sont également  mises à jour. On entend parler de plus en plus de « guépard », d’ « araignée » en ce qui concerne les filles et en ce qui concerne les garçons. A croire que la jeunesse renie désormais son appartenance à l’espèce humaine et ne tire sa jouissance et sa valorisation que dans l’espèce animale. Mais allons-y au fond voir à quoi renvoient ces différents qualificatifs. 

Si l’on s’en tient à la logique de la jeunesse qui emploie ce type d’expression, on se rendra malheureusement compte que ce qualificatif est réservé aux filles et garçons qui versent dans la pale et abjecte copie des valeurs set comportements occidentaux et qui pourtant ont conduit l’occident où l’on sait. Jetons un regard froid dans nos rues et voyons qui est celle qu’on appelle « fille androïde ». Et même quel sacré amalgame au niveau de la sémantique. A titre de rappel « androïde » n’est pas un adjectif qualificatif et pire encore un androïde, c’est un automate, un robot de forme humaine. Comment donc une fille qui appartient déjà à l’espèce humaine peut être dite androïde ? Les « filles de l’heure » ou les « garçons de l’heure » : d’une part encore appelés « bilingues » sont pour certains ceux et celles qui versent dans les pratiques sexuelles d’un autre genre et que je ne souhaite pas nommer ; d’autre part ces groupes de mots désignent ceux et celles qui ont le vent en poupe et un ancrage dans notre société de part leurs accoutrements et habitudes vestimentaires  également d’un autre genre, accompagné pour les filles du port de la « chaine de cheville » qui laisse planer l’équivoque et la possession des options technologiques de l’heure avec à la clé une nouvelle mise à jour en termes d’appellation, les « filles ou garçons troisième génération ou 3G, voir même 3G+ ».

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Que se soit l’un ou l’autre le problème avec acuité, voilà donc notre société camerounaise, notre jeunesse que nous voulons émergente à l’horizon fixé par ceux qui ont en charge de présider à la destinée de cette nation. En fait nous sommes passés des valeurs de références aux contre-valeurs sans faire escale à l’école de réflexion qui nous aurait permis de discerner afin de savoir ce qui est bien ou mauvais pour nous et pour notre jeunesse. Comme  le dit un adage populaire « comme on fait son lit on se couche ». Nous sommes devenus par notre manière de faire et par le snobisme qui nous caractérise une véritable poubelle, une grande décharge à ciel ouvert. Le « nous » dont il est question ici n’a pas été utilisé pour marquer le respect qu’on peut avoir à l’endroit des jeunes. Ce « nous » est non seulement pour la jeunesse mais pour les adultes donc les parents qui pour certains ont abdiqués de leur rôle, de leur mission de contrôle, d’encadrement, de conseil et pointent désormais absent et avec une certaine complaisance à l’école des causeries familiales, oubliant que même si notre société forme et éduque l’enfant son premier cercle d’éducation reste la famille. A coté de la famille, il y’ a l’Etat qui a un regard impuissant face à cette situation et laisse sa jeunesse s’enliser dans ce phénomène importé. D’aucun me diront ; l’Etat a mis en place des structures pour les problèmes sociaux. C’est vrai, mais on ne voit pas l’impact de ces structures dans notre société. Si le phénomène des bébés volés semble être un véritable caillou dans la chaussure des dites structures, il serait donc utopique de penser qu’ils peuvent faire bouger les lignes par rapport à l’exhibitionnisme notoire, infâme, ignoble, avilissante qui caractérise la jeunesse. Les dirigeants sont obsédés par l’idée de rendre le Cameroun prospère économiquement, mais ils semblent avoir oubliés le volet social. Il ne faut pas construire seulement le Cameroun économique, mais il faut construire également le Cameroun social pour le piège dans lequel l’occident se trouve actuellement. Oui pour le Cameroun prospère économiquement, davantage favorable pour un Cameroun socialement prospère, parce que les deux vont de paire et ne sauraient être séparés.

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Cependant, il faut apporter un bémol à cette situation qui sévit en milieux jeunes. Tous les jeunes ne sont pas heureusement de mauvais copistes. Qu’il s’agisse des garçons, des filles androïdes ou de l’heure, ou même bilingues, tous les jeunes ne le sont pas  et ne partagent pas cet univers de dépravation. Ceux là sont à encourager. Le révérend père Engelbert Mveng disait la chose suivante : « l’Afrique commettrait un crime, si elle abandonnait totalement sa culture, avant de chercher la culture des autres, il faut d’abord  s’approprier sa culture. » Avec le phénomène de mondialisation, ils savent prendre ce qui est bien chez les autres pour ajouter à la leur et s’enrichir positivement. Par ailleurs ils utilisent plutôt les NTIC (Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication) pour faire connaitre leur propre culture et non pour se détruire. Ce qu’il faut dire aux autres, c’est la chose suivante : aucune société du monde ne s’est construite sur les ruines des valeurs d’une autre.

© Chancelin WABO, LeBledParle.com

 


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