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Un avocat du MRC relate les déboires dont il a été victime au SED

Maurice Kamto et le college davocats

Sother Menkem, avocat au collectif maître Sylvain Souop, dans une sortie sur les réseaux sociaux hier 13 octobre 2020, a dénoncé l’entrave dont il a été victime au SED dans l’exercice de sa fonction alors qu’il rendait visite à Olivier Bibou Nissack et au professeur Alain Fogué. Lisez plutôt.

Maurice Kamto et le coll%C3%A8ge davocats
Maurice Kamto et un collège d’avocats (c) Droits réservés

Dénonciation de la violation du droit à l’exercice de ma profession d’avocat

 Je n’ai jamais été aussi humilié depuis que je défends les droits des plus vulnérables. Je n’ai jamais vu ma qualité d’avocat foulée au sol de la manière que je vous décrirais ci-après.

En effet, tout commence le Jeudi 08 Octobre 2020 quand je décide de rencontrer une douzaine de mes clients gardés dans les cellules du Service Central des Recherches Judiciaires logé au sein du Secrétariat d’État à la Défense.

Je suis arrivé à l’entrée dudit service à 15 heures 40minutes précisément. Le gendarme en service au poste m’a fait savoir que je ne pouvais pas voir mes clients après 15 heures 30minutes. J’ai rebroussé chemin et le lendemain je suis venu un peu plus tôt à 8 heures 30 minutes. Après les formalités d’identification, le gendarme de service m’a indiqué que je ne peux voir mes clients qu’après avoir reçu l’autorisation de sa hiérarchie.

J’ai patienté près de deux heures de temps sans rencontrer ladite hiérarchie. Une fois de plus je suis rentré sans voir mes clients.

Ce jour, 12 Octobre 2020, j’ai encore pris sur moi de rencontrer mes clients, parmi lesquels Monsieur Olivier Bibou Nissack et le Professeur Alain Fogue pour une séance de travail.

J’ai franchi cinq postes de contrôle pour obtenir les autorisations requises pour avoir accès à ces infortunés. Je n’ai eu que l’autorisation d’échanger avec mes clients pour 10min comptant en présence de deux gendarmes. Bien que violant le secret professionnel de communication entre l’avocat et ses clients, j’ai tout de même accepté. Au vu du temps très court alloué à l’échange, j’ai pris sur moi de dresser une fiche de travail pour résumer nos échanges.

A l’issue de nos échanges entre avocats et clients en présence constante des gendarmes, j’ai vu ma fiche de travail brutalement arrachée et empochée par un certain Lieutenant Ngangso.

J’ai prêté serment, de conseiller, défendre les plus faibles, en toute indépendance avec dignité, conscience, probité et humanité, conformément aux règles de ma profession et dans le respect des Cours et Tribunaux et des lois de la République. Les règles de ma tendre et chère profession rendent inviolable les communications entre avocats et clients. Ces règles de confidentialité, si cher à tout Avocat sont inscrites dans les dispositions de l’article 20 de la loi Organique régissant la profession d’Avocat.

J’ai vu mon droit de correspondre avec mes clients, contenus dans les articles 239, 240 et 242 du Code de Procédure Pénale impitoyablement violés par un gendarme. Je suis resté sans recours. Cela dénote la torture morale et psychologique que ces gardés à vue, sous un régime d’isolement, subissent au quotidien dans cette unité d’enquête sans titre de détention connu. Je me suis demandé pourquoi servir la justice ? 


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