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[Opinion] Charles Nforgang : « Il est temps de ne plus prêter notre plume, notre voix pour remplir les engagements « incestueux » de nos patrons »

Dans une tribune publiée sur la toile, Charles Ngah Nforgang, Journaliste revient sur la sortie de Jean Paul Choun Nyat qui encense son nouveau patron et ressort les tares de son ancienne boite, Equinoxe TV. Il estime que le journaliste doit faire uniquement son travail et ne plus se prêter aux intérêts ‘’incestueux’’ des patrons de presse. Lebledparle.com vous propose la réaction intégrale.

Nforgang Choun

Un journaliste n’est pas un pantin. Il n’écrit ni pour plaire, ni pour servir un intérêt quelconque…

« Je lis depuis quelques temps une gloriole pratiquement reprise en cœur, malheureusement par de nombreux journalistes et citoyens ordinaires pour saluer le courage d’un confrère présenté comme un modèle de   » journaliste engagé contre les injustices pour ne pas dire de journaliste syndicaliste ».

Notre confrère a eu le courage de dénoncer le traitement esclavagiste dont il a fait l’objet dans son précédent média employeur.  Le confrère a ainsi reçu le soutien de plusieurs autres journalistes, parfois anciens collègues, qui confirme ses dires. Bien plus, le confrère n’a pas manqué lui-même de magnifier les qualités de manager atypique et d’homme d’exception de son nouveau patron. Non sans en profiter pour en faire son propre éloge, bref de dire ce que le nouveau patron pense de ses grandes qualités de journaliste. Il en a et je le pense aussi sincèrement.

Seulement, le confrère a sans doute oublié comme tous ceux qui prennent sa défense que  hier, il « chantait  »  les louanges de l’ancien patron, le glorifiant, lui et son media au détriment de la déontologie et des règles professionnelles qui gouvernent le journalisme. Il  a sans doute oublié qu’il n’osait point s’afficher avec les syndicats de journalistes pour défendre la profession et des confrères en difficulté pour plaire à son ancien patron. Il a sans doute oublié que certainement sous les ordres de son ancien patron, il a commis des articles ( j’en retiens deux) dans des genres journalistiques inventés pour la cause,  pour insulter des confrères de la Crtv et ce media, qu’il qualifiait de « télévision de l’hôpital jamot avec des fous comme journalistes » ou encore qu’il n’avait pas hésité à commettre un papier au vitriol pour montrer que la banque Afriland avait été victime d’une grossière cabale, démontant le travail de certains confrères étrangers qu’il qualifiait, avec leurs médias de journalistes et médias du dénigrement.

Pour approfondir :   Samuel Eto’o demande la sécurisation du patrimoine et des locaux de la Fécafoot

Je reviens sur ces faits pour interpeler les journalistes sur le rôle qui est le leur dans la société, dans leur média respectif, vis à vis de leurs confrères et de la corporation. Plus besoin ici de rappeler les règles professionnelles, l’éthique, la déontologie et le devoir de confraternité. Nous les connaissons tous pour avoir été formés dans une l’école ou sur le tas.

L’article 6 du code de déontologie de l’union des journalistes du Cameroun, s’inscrivant en droite ligne avec la charte universelle des journalistes de Munich précise en ses  articles 6 et 7 que :

– En toute circonstance, le journaliste a le devoir de refuser de prêter son concours à la promotion des intérêts contraires au bien être général

-il doit promouvoir la confraternité et la solidarité professionnelle en

1-se prêtant assistance dans les tâches de collecte de l’information ;

2- refusant de calomnier un confrère, de médire de lui ou de se faire l’écho des propos de nature à lui nuire dans l’exercice de sa profession ;

3- s’engageant à défendre individuellement et collectivement, un confrère injustement attaqué dans l’exercice de sa profession.

Il est temps,  pour éviter de plus en plus des dérapages de dénoncer nous-mêmes les actes, les productions journalistiques et les comportements de nos confrères qui font déshonneur à la profession. Il est temps de ne plus se laisser embarquer dans des combats d’arrière garde, de prêter notre plume, notre voix pour remplir les engagements « incestueux » de nos patrons.

Pensons à servir le public et le journalisme. N’oublions pas qu’aujourd’hui, avec les TIC,  nos écrits, nos productions audiovisuelles nous suivent comme une ombre dans le noir. Ils continueront, bien plus tard, de nous témoigner quand bien même nous ne serons plus de ce monde.

Faisons gaffe. »

 


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