Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle s’accompagne d’une aggravation des inégalités économiques. L’enquête révèle que les 20% les plus riches de la population consomment environ 10 fois plus que les 20% les plus pauvres, illustrant un fossé grandissant dans la répartition des ressources. L’indice de Gini, bien qu’en légère baisse de 0,44 à 0,43 entre 2014 et 2021, confirme cette réalité : les inégalités de dépenses de consommation restent substantielles.
Un méthodologie méticuleuse
Ces données alarmantes proviennent du second volet d’ECam5, une enquête témoin réalisée en 2021 et basée sur la méthodologie de l’ECam4. Elle permet de suivre l’évolution de la pauvreté au Cameroun depuis 2001. Le premier volet d’ECam5, quant à lui, est basé sur une nouvelle approche de mesure de la pauvreté, conforme à la méthodologie de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM) de la Banque mondiale. Cette méthode, déjà implémentée dans d’autres pays d’Afrique centrale, permet une estimation plus précise des conditions de vie des ménages en tenant compte de leur consommation réelle et de la saisonnalité des dépenses.
Ainsi, le seuil de pauvreté pour l’année 2022 est établi à 813 FCFA par jour et par personne. Selon cette nouvelle approche, le taux de pauvreté s’élève à environ 37,7%, ce qui signifie que quatre Camerounais sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les résultats de l’enquête principale d’ECam5 sont une nouvelle série de données sur la pauvreté au Cameroun, non comparables à la série précédente. Ces données serviront désormais de référence pour suivre l’évolution de la pauvreté dans le pays et pour la comparer avec d’autres nations ayant adopté cette nouvelle approche.