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[Tribune] La France – Afrique : de la colonisation au profitisme

Dans un texte publié sur Facebook, le juriste et analyste politique, Amedé Dimitri Touko Kom parle de la relation France-Afrique. Il pense qu’on n’est passé de la colonisation au profitisme. Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

Touko Kom Amedee tribune
Amédée Dimitri Touko Tom, Analyste politique - DR

La fin institutionnelle de la colonisation française a laissé place à une coopération de l’assujettissement et de la prédation de l’Afrique, dont la monnaie, le franc CFA, est aujourd’hui le corollaire.

Les ferments de cette « politique africaine de la France » sont l’autoritarisme, la dictature ou l’absence de liberté. L’ancienne puissance coloniale a donc largement encouragé, maintenu, soutenu et imposé des régimes autoritaires ou dictatoriaux, dans ce qu’on appelle jusqu’ici son pré-carré. Pour durer, cette rapacité économique, politique et diplomatique s’est accompagnée d’une gigantesque entreprise de communication ou de désinformation.

Mais l’émergence de nouveaux moyens de communication et notamment les réseaux sociaux, démocratisent l’accès à la parole, à la connaissance et contribuent à la diffusion d’idées en rapport avec les « Affaires Africaines » de la France, qui jusqu’ici n’étaient que le privilège d’une élite de sachant.

L’opinion Africaine se trouve ainsi surabondamment informée, sensibilisée, sur les travers d’un partenariat qu’elle qualifie de Gagnant – Perdant, une coopération d’exploitation, du Profitisme…

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Parallèlement, l’entrée en scène d’autres partenaires de l’Afrique, aide les Peuples à faire des comparaisons, à exprimer leurs préférences, à faire des choix.

Paradoxalement, obèse de ses privilèges en Afrique francophone, la France officielle manque d’intelligence et d’agilité pour s’adapter à la nouvelle donne qu’impose désormais à ses dirigeants, un Peuple qui mesure son retard démocratique et économique sur une autre Afrique, d’expression Anglaise…

Pire, dans cette Afrique Francophone, subsistent des images, des clichés, des symboles, qui outrageusement sécrètent  dans le Peuple, un profond sentiment d’inégalité,  de mépris, d’inconsidération… La gravité de ce propos m’impose une brève motivation : les ravages des services consulaires français, sur l’image de la France en Afrique, qui contraste avec la qualité dite « historique » des relations avec ce continent, sont extraordinairement expressifs. Les autorités françaises n’ont toujours pas trouvé judicieux de mettre en place  dans ses services consulaires, un dispositif administratif permettant par sa taille et sa qualité, de traiter les usagers étrangers avec dignité… Venir en France par exemple, est devenu même pour les plus « éligibles » au visa le plus sélectif au monde, un véritable chemin de croix, qui commence avec les difficultés de prise des rendez-vous…

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C’est malheureusement souvent dans le détail que se révèle le tout communicationnel et politique.

La France ne peut plus faire l’économie d’une déconstruction de sa politique africaine qui n’a sécrété que des dictatures, des violations des droits de l’Homme et la pauvreté.

(é) Amedee Dimitri Touko Tom


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