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Jean Emmanuel Pondi rend hommage à Martinez Zogo

L’universitaire à sorti sa plume pour rendre un vibrant hommage à l’animateur Martinez Zogo, dont le corps sans vie a été découvert le dimanche 22 janvier 2023, après son enlèvement le 17. L’écrivain fait un rapprochement à la fin de Martinez Zogo et celle de Patrice Emery Lumumba de la RDC.

Pondi Zogo Lumumba

Lebledparle.com vous propose le texte intégral

Martinez Zogo, une fin de vie à l’image de Patrice Emery Lumumba

« Quels liens pourraient-ils y avoir entre les deux personnalités dont les noms sont affichés plus haut ?

Comment justifier la présence « insolite » du deuxième nom dans un texte qui a pour objectif premier, de rendre hommage à la mémoire de Martinez Zogo, journaliste camerounais sauvagement assa..ssiné il y’a quelques jours, et que j’ai rencontré plusieurs fois lors de mes différentes dédicaces d’ouvrages à travers la ville de Yaoundé ?

Quelque soit ce que l’on puisse penser des prises de position parfois iconoclastes du journaliste brutalement élimi..né par des forces obscures sans foi ni loi, ce qui est arrivé à notre compatriote est, sur un triple plan humain, religieux et enfin civilisationnel Africain absolument inacceptable et totalement condamnable !

Au-delà de ces quelques rappels préalables, quatre autres raisons peuvent expliquer cette double présence invoquée pour un hommage qui reste uniquement dédié à Martinez Zogo.

Premièrement, il importe de souligner la présence d’une coïncidence chronologique qui semble avoir échappée aux analystes qui se sont penchés sur ce macabre dossier :

La date de l’assassinat de Patrice Lumumba survenu le 17 janvier 1961 à Elisabethville au Katanga en République du Congo Léopoldville, et celle du meurtre perpétré contre Martinez Zogo, un certain 17 janvier 2023 à Yaoundé, capitale politique du Cameroun.

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Au moment des faits, Patrice Emery Lumumba était le premier ministre du pays minier le plus important du monde.

Deuxièmement, des concordances troublantes sur la place de la parole dans la déchéance des deux héros. Dans le cas de Patrice E. Lumumba, c’est bien à son discours inattendu du jour de l’indépendance de son pays, prononcé le 30 juin 1960 à Léopoldville (capitale politique du pays devenue aujourd’hui Kinshasa) devant le Roi des Belges Baudouin et le président Congolais Joseph Kasavubu, qu’il faut imputer la décision prise de sa mise à mort par ses contradicteurs. Pour ce qui concerne Martinez Zogo, il ne viendrait à l’idée de personne de nier l’existence d’un lien entre les paroles prononcées tout au long de ses émissions « Embouteillage » diffusées sur la Radio Amplitude FM et le funeste sort qu’ont décidé de lui réserver celles et ceux qui se sentaient plus ou moins visés par ses dénonciations.

Ici aujourd’hui à Yaoundé comme là-bas hier à Léopoldville, c’est la puissance d’une parole téméraire, courageuse et iconoclaste qui a provoquée la décision d’éliminer ceux qui en étaient l’incarnation, à cause des effets considérés comme dangereux de leurs rhétoriques exercées sur un public de plus en plus nombreux et conquis.

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Troisièmement, l’évidence des similitudes des méthodes utilisées sur les deux victimes. Il faut noter pour le déplorer l’extrême cruauté des méthodes de mise à mort choisies par les commanditaires des deux meurtres à 51 ans d’intervalle.

Martinez Zogo, le 17 janvier 2023, a été torturé, déshumanisé, brutalisé de la pire des manières imaginables, avant d’être jeté en pâture par ses bourreaux aux asticots du coin.

L’ancien premier ministre congolais, quant à lui, a certes été tué par une balle dans la tête en début d’année 1961, mais c’est ce qui se passe après cet acte qui donne la nausée à toute personne normalement constituée : En effet, son corps longiligne est découpé à la scie électrique et plongé par segments dans un fût d’acide chlorhydrique pour le dissoudre et (espérait-on) faire disparaitre les traces de cette ignoble initiative. »

 


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