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Echauffourées de Sangmélima : Anne Féconde Biloa tire à boulet rouge sur l’élite politique

Biloa Pcrn

Fille de l’aire culturelle Ekang, Anne Féconde Biloa n’a pas sa langue dans sa poche quand elle révèle le calvaire dont souffre la jeunesse, partant des échauffourées observées à Sangmélima du 9 au 10 octobre 2019. 

Biloa Pcrn
Anne Fécondee Noah Biloa (c) Droits réservés

Sur sa page Facebook, le porte-parole du Parti camerounais pour la Réconciliation nationale(PCRN) commence par condamner les tensions qui ont mis en mal le vivre ensemble dans la ville de Sangmélima, département du Dja-et-Lobo, région du Sud il y trois jours.

Pour la camarade de Cabral Libii, ces tensions ne sont que l’expression du mal-être dont est victime la jeunesse Ekang, pourtant faisant partie de la même aire géographique que le numéro 1 de la Nation.

Seulement, le fer de lance de la Nation se trouve face à un « dilemme » car si jamais la jeunesse restait bouche bée, la situation irait de mal en pis. Si par contre elle revendiquait, l’on se retrouverait, face à des situations pareilles à celle qui fait les choux gras de la presse au Cameroun en ce moment ; les violences intercommunautaires.

Face à cet état de chose, Anne Féconde Biloa se lâche dans une tribune libre laissée sur sa page Facebook. Un message teinté de déception, de revendications mais qui s’achève sur une note d’espoir avec Cabral Libii qu’elle veut bien prescrire aux jeunes.

Ci-dessous l’intégralité de la publication du porte-parole du PCRN.

Le dilemme de la jeunesse Ekang

Je ne saurais commencer ce propos sans condamner fermement les débordements de la jeunesse Ekang du Dja et Lobo qui a fini par craquer.

Nous avons unanimement condamné la méthode employée par les compatriotes anglophones pour poser leurs revendications légitimes, il est donc totalement incongru et contre-productif d’user de méthodes similaires. Le problème n’est pas les « autres », mais plutôt les manquements des politiques de développement locales de nos élites et l’échec de la politique d’Intégration nationale du renouveau.

Revendiquer c’est bien, mais la manière et la cible doivent être préalablement définies.

LE DILEMME

Parmi les plus miséreuses du pays, une interdiction tacite de se plaindre s’impose à elle. Les politiques de développement jeunes ont montré leurs limites depuis fort longtemps et des voix s’élèvent pour le dénoncer, mais toute plainte de la jeunesse Ekang est perçue comme de la trahison envers le Président de la République, notre père. Il est alors rappelé tout le temps à la jeunesse Ekang que « c’est nous qui avons le pouvoir ». Mais quel pouvoir ? Appartenir à la même communauté que le chef de l’Etat confèrerait quel avantage particulier ? Cette jeunesse souffre de chômage, vit dans la précarité, subit les mêmes injustices sociales que toutes les autres, mais elle doit se taire.

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Sauf qu’à un moment, il devient difficile de se voir traverser sa propre vie sans là vivre au nom d’un lien de « famille ».

Il arrive donc quelques fois que la jeunesse Ekang décide de prendre son destin en main, de déposséder son droit de revendiquer, celui d’exprimer son mal-être pour aspirer à des conditions de vie meilleures.

Elle s’ouvre à d’autres appels, prête attention à de nouvelles alternatives. Mais c’est à ce moment que se met en branle la seconde partie du drame. Elle est rejetée et stoppée net !

En effet, dans l’imagerie d’une catégorie d’esprits aux appréciations périphériques, la jeunesse Ekang n’a qu’à bien se tenir, « ON L’ATTEND AU TOURNANT ». Extermination, punition, mise en minorité, sanction, vengeance lui sont promises après Paul BIYA. Les positions privilégiées d’une poignée de familles Ekang sont imputées à une jeunesse abandonnée. Pourtant comme dans toutes les régions du Cameroun, il y’a bien des familles érigées en boss, qui profitent des avantages licites et illicites, au détriment de la majorité.

Mais comment réagir face à l’abandon « en famille », concomitamment avec une adversité grandissante, nourrie par des apôtres du chaos et de plus en plus manifeste ?

Il faut choisir.

Les velléités de libération de la jeunesse Ekang s’estompent ainsi progressivement

Par instinct de survie, elle retourne dans les bras du renouveau… Au moins, si déjà elle souffre comme d’autres, mais doublement du fait de ce dilemme, le renouveau ne la menace pas d’extermination. Les jeunes Ekang n’ont pas à demeurer sur le qui-vive. « Papa nous laisse dans la misère, mais il nous laisse la vie sauve ».

Au fur et à mesure, le vase se remplit, et les conséquences sont imprévisibles.

Mais je suis porteuse d’un message d’espoir à l’endroit de cette jeunesse.

Jeunes Ekang des régions du Centre, du Sud et de l’Est, chers frères et sœurs, nous ne sommes plus contraints de nous positionner entre les extrêmes.

Nous avons désormais le choix !

Depuis 2017, il existe dans le champ politique camerounais

« LA FORCE DU MILIEU ».

C’est le centre, la position d’équilibre, le choix de l’équité.

Chers frères et sœurs, le soutient aux gouvernants basé sur la communauté, nous a montré ses limites. Déjà parce qu’ils sont des humains soumis aux limites humaines et que nous serions tentés de trop leur demander du fait de la proximité naturelle qui nous lie, mais aussi parce que dans le cas du Cameroun, ils ont clairement échoué à mettre en œuvre une politique de gestion de la cité, tenant compte des spécifiés. Soutenir le village en politique, c’est donc complètement inutile.

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N’est-il pas plus intéressant d’avoir une classe gouvernante au-dessus des clivages, capable de servir les intérêts spécifiques de tous, sans relents identitaires péjoratifs ?

Chers frères et sœurs Ekang, le renouvellement de la classe politique au Cameroun est imminent. D’une manière ou d’une autre, « notre père » prendra sa retraite.

 Si au pire, vous autres de la classe moyenne, des familles pauvres, de la « populace », ne prenez pas vos responsabilités maintenant, nous risquons fort de nous retrouver dans un système de succession comme au village. Une fois encore, les concessions des chefs et notables vivront toutes seules de générations en générations, sous nos regards passifs.

 

 LEVONS-NOUS.

La période de transition de fait, est une occasion ultime de changer de paradigmes, et principalement celui du choix de nos leaders.

Nous avons l’opportunité d’avoir la voix d’un homme qui nous ressemble.

Il est de la même classe sociale que 90% d’entre nous. Il se fond dans toutes les communautés du Cameroun, il est chez lui partout.

Nous connaissons Cabral LIBII et Cabral LIBII nous connait.

Que faut-il attendre de plus pour s’engager aux côtés du candidat qui trouve sa légitimité, non dans un grand bloc communautaire ou sectaire, qui défendrait des intérêts partisans, mais qui trouve un brin de légitimité partout à l’échelle nationale ?

Chers compatriotes, chers frères et sœurs, Cabral LIBII est le candidat d’une alternance apaisée, qui intègrera les camerounais de tous les horizons, sans aucune forme de discrimination, ni de chasse aux sorcières.

 Il ne viendra régler de comptes à personne, ni à nos pères, ni à nos frères et sœurs, ni à qui que soit de quelques origines.

Il travaillera pour tous les camerounais, y compris pour nous.

Son discours est rassembleur, c’est l’homme de la réconciliation.

Sortez des kankans pseudos familiaux et prenez position maintenant pour le présent et l’avenir. Nous resterons une famille dans nos villages, mais sur la gestion de la République, faisons le choix le plus juste pout l’intérêt général.

Cabral LIBII est l’alternative la plus objective pour conduire notre pays dans cette transition de tous les dangers.

Je vous remercie chers frères et sœurs pour votre aimable attention.

Anne Féconde


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