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11 ans après, Vanessa Tchatchou rend un vibrant hommage à sa fille «volée»

Tchatchou Vanessa
Vanessa Tchatchou - capture photo

Vanessa Tchatchou a célébré la naissance de sa fille « volée » en 2011 à l’hôpital gynéco-obstétrique de Ngousso, le 20 août 2022, sur son compte Facebook. 

11 ans après le vol de son bébé à l’hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé, Vanessa Tchatchou ne démord pas. « Ma fille, en  te volant, les ravisseurs, dans leur ignoble besogne croyaient t’éloigner de moi mais ils nous ont plutôt rapprochés car il n’existe pas de distance dans le lien de sang, dans l’amour et dans l’attachement d’une maman à sa fille L’amour, la détermination l’abnégation ont continué à régner en moi depuis ce 20 aout 2011 …le fait que ces malfrats t’aient soutiré ne m’a aucunement  affaibli, tout au contraire ! ….. », peut-on lire.

Cet évènement malheureux a changé sa trajectoire. En lieu et place d’un parcours de formation, elle a finalement opté pour le droit. C’est ainsi qu’elle a soutenu un Master professionnel en droit de l’Homme avec pour thème : « La promotion du droit à a formation professionnelle de la femme déplacée interne par le WILPF dans la région de l’Ouest : Cas du Département  de la Menoua ». C’était le vendredi 22 juillet 2022, qu’elle a soutenu son Master 2 professionnel qu’elle a dédicacé à son bébé à la salle 4 du campus de l’université de Dschang avec une moyenne de 18,50/20 qui lui a permis d’avoir la mention « Excellent ».  « Pour toi, J’ai choisi  de faire des études en droit de l’Homme pour apporter le réconfort aux personnes sans voix, en effet je t’ai dédié mon mémoire, je t’ai aussi gardé une copie afin que le grand jour de notre grande rencontre Où  on se prendra dans les bras, je pourrais te faire lire les belles pages de cet ouvrage et je pourrai aussi te raconter notre belle histoire …. », écrit-elle.

« Aujourd’hui je couperai ton gâteau d’anniversaire  en ton honneur,  à ton prochain anniversaire je le ferai avec toi …..Dieu est merveilleux. Ma fille je t’aime », conclut-elle.

Le 20 août 2011, Vanessa voit disparaître son bébé peu après son accouchement à l’hôpital Gynéco-Obstétrique et Pédiatrique de Ngousso à Yaoundé. A cette époque, Vanessa Tchatchou était âgée de  17 ans. Elle était une lycéenne issue d’un milieu défavorisé, dont la petite fille a mystérieusement disparu entre la salle d’accouchement et la couveuse où elle devait être placée.

Pour approfondir :   Selon Transparency international, le Cameroun est le 153e pays le plus corrompu au monde

Persuadée d’être victime d’un réseau de trafiquants d’enfants, elle saisit le procureur de la République. Le combat de Vanessa prend une autre tournure avec l’entrée Issa Tchiroma Bakary, alors ministre de la communication qui déclare en début février que l’enfant est décédé, signifiant ainsi le classement de l’affaire.

Pour s’indigner contre le vol du bébé  de Vanessa, le professeur Alain Fogue du MRC aujourd’hui incarcéré à la prison de Kondengui à Yaoundé avait manifesté  devant l’hôpital général de Yaoundé à Ngousso pour qu’on lui restitue sa progéniture. Il avait alors été arrêté par la police,  conduit au commissariat central numéro 1 de Yaoundé, en compagnie de Vincent Sosthène Fouda, Thierry Okala Ebodé et d’autres.

L’homme politique Vincent-Sosthène  Fouda, dont la candidature à la présidence avait été invalidée lors du scrutin d’octobre 2011 est placé en garde à vue pour avoir participé à une manifestation de soutien à Vanessa, le 10 février 2012.

En octobre 2012, Jocelyne Ngbwa est condamnée pour vol et meurtre du bébé de Vanessa.

Ci-dessous, le texte intégral de Vanessa Tchatchou.

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20/08/2011 – 20/08/2022
11 ans de long sommeil
11 ans de rêve jamais réalisé
11 ans d’amour brisé
11 ans de séparation inexplicable
11 ans de galère permanente
11 ans de vie misérable
20 Août 2011, à l’hôpital gynéco-obstétrique de Ngousso
Je l’ai vue, je l’ai sentie, je l’ai embrassée,
Près de deux heures plus tard, comme par enchantement ou comme un mauvais cauchemar ou mieux encore une blague de mauvais goût elle est déclarée disparue de la couveuse ou elle avait été supposée être couchée. Voilà le film dramatique que je vis depuis 11 ans…..
Aujourd’hui, pendant que les enfants de son âges s’appellent Francine, claire, ecc je l’appelle tout simplement ma fille car je n’ai pas pu lui attribuer le prénom qui était dans ma pensée….les ravisseurs m’ont arraché le droit de mère, le droit de donner l’amour d’une mère à sa fille ,de transmettre les valeurs à ma fille ,d’apprécier ses premiers pas, de l’entendre m’appeler maman de l’accompagner à l’école ,de partager avec elle les moments de peine ,de difficulté, de joie ….
Ma fille, en te volant, les ravisseurs, dans leur ignoble besogne croyaient t’éloigner de moi mais ils nous ont plutôt rapprochés car il n’existe pas de distance dans le lien de sang, dans l’amour et dans l’attachement d’une maman à sa fille
L’amour, la détermination l’abnégation ont continué à régner en moi depuis ce 20 aout 2011 …le fait que ces malfrats t’aient soutiré ne m’a aucunement affaibli, tout au contraire ! …..Avec ce vol, ma fille, tu m’as montré le chemin qui était le mien, car initialement je désirais faire des études de médecine mais ta disparition de mes bras m’a permis de voir combien les opprimés sont davantage privés de leur droits et d’aucuns se voient voler leur enfant sans savoir à qui faire recours et à quel Saint se vouer …j’ai pu me rendre compte qu il existe et la justice humaine et bienheureusement la justice divine…. le temps nous le demontrera
Pour toi, J’ai choisi de faire des études en droit de l’Homme pour apporter le réconfort aux personnes sans voix, en effet je t’ai dédié mon mémoire, je t’ai aussi gardé une copie afin que le grand jour de notre grande rencontre Où on se prendra dans les bras, je pourrais te faire lire les belles pages de cet ouvrage et je pourrai aussi te raconter notre belle histoire ….Rendons grâce au Seigneur pour ses merveilles
…….aujourd’hui je couperai ton gâteau d’anniversaire en ton honneur, à ton prochain anniversaire je le ferai avec toi …..Dieu est merveilleux.
Ma fille je t’aime »

 

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