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[Tribune] Chef traditionnel vs Autorité administrative : Célestin Bedzigui apporte son soutien à Sa Majesté Sokoudjou

Bedzigui Sokoudjou

L’homme politique et chef traditionnel a signé une tribune dans Le Jour et Mutations de ce 25 Janvier 2021 pour dire sa solidarité par rapport à son collègue, Chef des Bamemdjou, après la deuxième mise en garde du Préfet des Hauts-plateaux, Yampen Ousmanou, au sujet de ses sorties publiques dans les médias traditionnels et médias sociaux.


Bedzigui Sokoudjou
Célestin Bedzgui et Fo’o Chendjou – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

*Affaire du Chef Sokoudjou: Laisser mourir… la bêtise*

J’ai croisé sur mon chemin le Chef Sokoudjou il y une quarantaine d’années, à Bafoussam où j’étais  un tout jeune Chef des Services Commerciaux  des Brasseries pour l’Ouest et le Nord-Ouest. J’en ai gardé le souvenir d’une personne à l’énergie débordante et d’un  patriotisme impétueux.  C’est d’ailleurs cette dernière qualité qui l’avait emmené à mon bureau ce jour-là car il avait appris à Bamendjou qu’un jeune Camerounais avait été porté à la tête des Services Commerciaux de la SABC à Bafoussam, un apanage jusque-là exclusif des Blancs.

C’est la manière remarquable de le faire qui m’a profondément marqué. Il s’est fait recevoir par le Directeur d’Agence avec qui il entretenait une relation cordiale en lui  disant être venu s’assurer de ce qui lui était revenu. Et    d’entendre frapper à ma porte et voir entrer le Directeur suivi d’un colosse qui d’une voix tonitruante s’exclama:  » mais c’est un enfant!!! » . Le temps de me lever surpris et entendre mon patron dire me désignant dire : « M. Bedzigui, le nouveau CSC »,  et désignant son compagnon: « Sa Majesté Sokoudjou,  Chef Supérieur de Bamendjou’.

*Le dernier grand patriote nationaliste vivant*

 Dans un élan enthousiaste, ce dernier me prit les deux épaules en me disant devant mon patron de blanc:   » Les félicitations,  cher compatriote « !!! Mon patron s’éclipsa en nous souhaitant bonne conversation.

Le temps que je désigna le siège à ce visiteur qu’il me renouvella ses félicitations et me demanda : « Tu es d’où « ? Je lui répondis que j’étais Eton né à Yaounde. Et il se passa la chose à laquelle je m’attendais le moins. Dans un ewondo pur et parfait d’accent,  le Chef Bamendjou me dit:  » Me ne nkukuma ngelafis to ne Ewondo bo be nga na le ma » … Traduction: « Je suis Chef Bamileke mais c »est les Ewondo qui m’ont élevé »… La suite de la conversation s’est déroulée en langue Beti, lui parlant Ewondo et moi parlant Eton. Je lui dit que j’avais grandi à Mokolo au milieu des Bagangte dont je parlais la langue et que j’avais une épouse Bandjoun…. Et le Chef Sokoudjou de s’écrier de sa voix de stentor : *C’est ça le Cameroun de demain *!!!

Pour approfondir :   Haïs au sujet de sa relation avec Lady Ponce : « C’était une très belle histoire...»

Voilà le Chef Sokodjou que le destin m’a honoré de croiser, un patriote exalté  à  en mourir du Cameroun… Sans nul doute, après la récente  disparition de Woungly Massaga, il est  le dernier grand patriote nationaliste vivant  qui mérite d’être célébré et non fustigé ou vilipendé comme s’y essaient certains inconscients.

Je deviendrai moi-même Chef Traditionnel  des années plus tard et du souvenir que  j’ai gardé du Chef Sokoudjou, j’ai toujours pensé que ce statut devait m’aider à magnifier mon amour pour mon pays.

*ChefTraditionnel ou   Citoyen à droits limités*

Au Chef Traditionnel, il  est reconnu deux rôles : gardien de la tradition et auxiliaire de l’administration. A ces deux rôles qui se joue sur deux champs, il convient d’ajouter un attribut commun et inaliénable à tout citoyen de ce pays qui est celui de la jouissance du droit constitutionnel fondamental qu’est la la liberté d’opinion et d’expression.

La fonction d’ « auxilliaire de l’administration » amène le Chef à suppléer à la présence de l’État , celui-ci ne pouvant techniquement pas être omniprésent dans la vie de tous les jours et  de tous les instants dans nos communautés. Ce rôle porte sur deux domaines: la justice et la sécurité. 

L’ autorité traditionnelle administre une justice de conciliation entre les membres de la communauté.  Par ailleurs, usant du seul instrument qu’est le respect   de ses populations, il veille à sécurité des personnes et des biens en rappelant quand cela est nécessaire l’observance des règles de la convivialité clanique et de parenté. Voilà les deux champs exclusifs et limités dans sur lesquels se définit et s’exerce la fonction   » d’auxilliaire de l’administration ». Cette dénomination ne saurait absolument légalement déborder sur les d’autres champs comme veulent l’imposer certains zélés carriéristes en mal de voies et moyens de se faire remarquer par leur hiérarchie.

Le champs de ce premier rôle ne saurait empiéter celui des traditions dont l’autorité traditionnelle est réputée  être le gardien.

Il ne peut non plus absolument pas déborder sur celui de l’exercice des droits  constitutionnels reconnus à chaque citoyen. Être autorité traditionnelle ne peut se traduire par un statut spécial limitatif  de la jouissance et de l’exercice du droit citoyen essentiel qu’est la liberté  d’opinion et d’expression.  Les initiatives et actes pris dans le sens d’une telle limitation  sont en violation flagrante des principes constitutionnels.

Les remontrances et autres invectives dont est victime le Chef Sokodjou, prétexte pris de ce qu’il est « auxilliaire de l’administration », quelque soit le niveau dont elles émanent relèvent de rotomontades qui déshonorent ceux qui sont aux rennes de l’État.

Pour résumer  notre pensée, la question finale est donc:

« auxiliaire de l’Administration « , rôle que l’on confere au Chef traditionnel,  constitue-t-il un statut spécial de limitation du droit de citoyen à la libre opinion et expression ??? La réponse est ABSOLUMENT NON.

Je le dis comme j’agis.

 Et en tant que « Chef Traditionnel Ekang » et  » Opposant  » , je ne me suis jamais imposé la moindre restriction dans mon discours militant. En prime, j’ai même infligé une défaite au RDPC dans un de ses fiefs et l’administration n’y a pu rien faire. Et lorsque le Préfet de la Lekie  a signé un arrêté d’interdiction du don de Survie Cameroun au prétexte qu’il venait de Maurice Kamto, je suis passé  OUTRE… parce que comme l’indique la posture de S.M. Sokoudjou, l’intérêt du peuple passe avant tout.

Leçon de l’histoire: Passer outre aux rotomontades de ceux qui s’en prennent à Sa Majesté Sokoudjou.  Et la bêtise s’éteindra d’elle d’elle-même par un pschiiiit!!!

Courage Chef   Sokoujou, Nous sommes avec toi. Le peuple avant tout.

Sa Majesté Célestin Bedzigui

Chef Traditionnel Ekang

Président du PAL


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