La société nationale d’investissement du Cameroun était le premier fond souverain de l’état en Afrique.
La SNI était une idée lumineuse de Fonds souverain d’investissement et de participations au Cameroun. Une première en Afrique.
Le Maroc s’en était inspiré et le Roi avait créé la SNI Royal qui contrôle des pans entiers des firmes et multinationales marocaines. Cette confidence m’a été faite par un haut dignitaire marocain croisé lors d’une réunion de CGLU à Casablanca.
Le Cameroun avait une longueur d’avance en créant la Société nationale d’investissement avec un bâtiment imposant à l’image des ambitions du Pays. Cette société a été à la base de programmes d’industrialisation du Cameroun dans les années 70. On peut regretter que la disparition des entreprises publiques du portefeuille de l’Etat aient contribué à tuer la SNI qui n’a aujourd’hui que Quelques Hôtels et de petites participations dans certaines entreprises d’Etat. Les cadres de cette structure qui ne demandent qu’à s’investir sont payés à ne rien faire sinon à participer aux conseils d’administration des entreprises publiques encore viables.
Elle est aujourd’hui moribonde avec une Directrice Générale Mme Yaou Aissatou qui gère depuis plus de 20 ans cette Entreprise. Certaines informations rapportent qu’un projet de réhabilitation pour la mettre au niveau des fonds souverains est bloqué au Sommet de l’Etat. Mais notre constat et mon avis personnel est que cette entreprise n’a plus d’ambition, ni vision pour développer les participations de l’Etat dans des Entreprises rentables de tous les secteurs économiques. Si j’étais Manager d’une structure importante comme la SNI et que mon projet de développement et de rayonnement de la structure est bloqué, je démissionnerais de mes Responsabilités.
Pourtant des opportunités sont encore plus importantes. Une Structure comme la SNI devrait être le premier contributeur du Trésor public avec des dividendes et des impôts issus des sociétés et des placements sur des marchés financiers. Pourquoi le projet de restructuration de cet organisme aussi important pour la République est bloqué depuis des années ? Que voulons-nous pour notre pays et pour les générations futures ?
Il n’est pas tard de lancer un audit fiduciaire pour renforcer la structure et la mettre aux normes internationales de sociétés d’investissements. Il faut revoir sa gouvernance qui est inadaptée aux enjeux de l’heure et surtout orienter les lignes 94 et 65 du budget de l’État pour recapitaliser la structure et renforcer chaque année ses capacités d’intervention et de prise de participation dans les secteurs minier, énergétique, de travaux publics, d’immobilier et de nouvelles technologies.
Le Cameroun a les moyens financiers et humains pour développer une importante société d’investissement. Mettons-nous au boulot car d’autres avancent sans nous et j’ai peur que demain qu’ils avancent contre nous.
Kemajou Baudelaire