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Shanda Tonme écrit au Premier ministre pour décrier un phénomène dans les villes camerounaises

Selon un tribune de l’homme politique parvenue le 14 décembre 2023 à la rédaction de Lebledparle.com, il a dénoncé l’instauration des « jeudi propres » dans de nombreuses villes au Cameroun.

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Shanda Tonme compare les « jeudi propreté », aux villes mortes décrétées dans les régions anglophones par les séparatistes Ambazoniens. « Les villes mortes sont en train d’être généralisées au Cameroun, pas du fait des injonctions des Ambazoniens ou des Boko Haram mais des fonctionnaires locaux qui assassinent ouvertement l’économie en paralysant les activités créatrices de richesses au nom de journées de propreté », dénonce-t-il.

 Lebledparle.com vous propose l’intégralité de son texte

Jeudi de ville morte à Douala, un crime

Monsieur le Premier ministre,

En vous renouvelant mes compliments et mes encouragements, je vous décris une image de la ville de Douala, capitale économique du Cameroun, poumon central des affaires de la sous-région et producteurs du tiers de la masse monétaire engrangée dans Le budget.

« Magasins fermés, dans le centre-ville comme dans les quartiers ; populations déambulant dans l’ennui ; bureaux au ralenti ; services publics contrastés ; circulation à petits trots ; discussions et plaintes sur le comportement des pouvoirs publics qui ne comprennent rien à l’économie et au commerce et se fichent des engagements et des souffrances des opérateurs économiques ». 

Bref, ville morte ce jeudi.

Mais qui est le responsable de cette situation ? La réponse est brutale : C’est le Maire, ces gens qui ne savent pas que nous sommes endettés auprès des banques et des fournisseurs, auprès de l’école des enfants, auprès des tontines. Après ils vont nous forcer à leur donner l’argent, le tchoko, à payer des taxes et des impôts dont certains sont imaginaires qui vont dans leurs poches. Ils nous parlent de propreté, mais c’est de la méchanceté, ils veulent nous couler, ils veulent couler notre vie, même si en même temps le pays tombe en ruine. Ils se fichent que l’économie tourne au ralenti, car ils savent voler comme des souris.

 J’ai entendu le même discours et les mêmes plaintes un million de fois dans toutes les villes du Cameroun. Un indien m’a dit à Douala que « Le Cameroun est un pays bizarre où ses propres citoyens veulent à chaque instant, à chaque pas et à chaque acte, tuer, couler et ruiner complètement les affaires. Ils ne veulent pas le progrès du tout du tout ».

La tête baissée comme un chien contrarié, j’ai gardé un long silence avant de m’éclipser au plus vite, avec une honte indescriptible. Son collaborateur était au commissariat, en cellule, pour avoir livré par l’arrière du magasin, un produit à un client pressé de prendre la route pour des obsèques au village, et on a fait venir le patron pour payer cent mille Francs CFA, dont 50 pour le chef et 50 pour les agents de la mairie. Non, nous devons en finir. Le gouvernement ne saurait de lui-même et par lui-même organiser les villes mortes.

Monsieur le Premier ministre,

 Je ne fais que mon travail de citoyen alerté, avisé et patriote. Les villes mortes sont en train d’être généralisées au Cameroun, pas du fait des injonctions des Ambazoniens ou des Boko Harams, mais des fonctionnaires locaux qui assassinent ouvertement l’économie en paralysant les activités créatrices de richesses au nom de « journées de propreté ».

 Il s’agit, excellence, d’une source voire d’un motif légitime de révolte, et il est urgent de faire quelque chose avant que le pire ne nous arrive. Je vous fais tenir une copie de la correspondance adressée ce jour-même au Ministre de la décentralisation, et il me souvient que je vous ais récemment mobilisé en vain sur le même sujet. Le médiateur doit-il abandonner et désespérer ?

En dépit de tout, je demeure confiant sur votre sursaut. IL faut arrêter ces dérapages pour éviter le discours tribal et sectaire qui commence à se profiler dans certains cercles comme explications, où l’on voit certains qui travaillent et d’autres qui cassent le travail et l’économie.

Dans l’attente, assuré de votre prompte, rapide et diligente réaction, je vous prie d’accepter, Monsieur le premier ministre, la manifestation renforcée et qualifiée, de ma très haute et profonde considération fraternelle./.


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