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Shanda Tomne : «  Le roi Soukoudjou prend des positions qui s’apparentent de mieux en mieux à la démarche d’un chef de l’opposition politique »

shandaaa tomnee

Dans une interview exclusive accordée à nos confrères du magazine Défis Actuels édition du lundi 25 janvier 2021, le Pr Shanda Tomne membre fondateur de l’Association des dignitaires traditionnels de la région de l’Ouest, s’exprime sur les différends entre certains chefs traditionnels aux autorités administratives dans la région de l’Ouest Cameroun.

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Shanda Tomne (c) Droits réservés

Selon le président national du Front Populaire pour la Réconciliation et la Relance (FPR) 317e autorisé au Cameroun, les affrontements entre les autorités traditionnelles et administratives ne devraient pas se produire, « compte tenu de la personnalité du Roi, de l’auréole qui l’entoure et du symbole, voire des symboles qu’il incarne ».

« Peut-être devrais-je déjà, vous rappeler que les Rois sont des Rois parce qu’ils sont reconnus, adulés, respectés et protégés par leur peuple. Pourtant ils sont aussi Rois aujourd’hui ou dorénavant, parce qu’ils sont autorisés et légalisés par le pouvoir d’État. Je tiens donc, avant de vous apporter une réponse claire, par rappeler que la chefferie n’implique pas seulement l’ouest quand on l’évoque, il en existe dans toutes les régions du Cameroun, dans toutes les cultures, dans toutes les civilisations, avec un même train de dignité, de révérence et de rapports multiformes avec des tiers institutionnels publics et privés.Je pense au Roi Bell, je pense au Roi René Désiré Effa, je pense au Sultan Mbombo Njoya, je pense au Fon Ngwafor, je pense au Rey Bouba », contextualise le président du Laakam.

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Revenant au cas spécifique du Roi Bamendjou, Fo’o Soukoudjou dont les sorties sont n’émeuvent pas le pouvoir en place, Shanda Tomne déclare que ce dernier « est connu pour ses élans d’indépendance, de liberté de pensée et de liberté un peu trop avancée voire excessive par moments. Depuis un temps, il prend la parole de façon inattendue, exprimant des positions qui s’apparentent de mieux en mieux à la démarche d’un chef de l’opposition politique ».

C’est un trait de caractère constant, mais dans le contexte actuel, note l’homme politique, « cela pose problème, surtout que le sentiment ou l’impression c’est qu’il y a là une volonté ouverte d’attaque frontale contre le Chef de l’État, contre les institutions, contre le gouvernement. Je crois qu’en tant que fils, et je vous l’affirme, fils proche et très proche même, puisque j’ai avec lui des contacts et des rapports très courants, je me suis senti embarrassé, effrayé il faut le dire, et au point d’avoir à le faire savoir publiquement. Ma considération et ma révérence à son égard n’en restent pas moins intacts, car consacrées, soutenues et scellées par des coutumes sacrées pour le respect desquels je demeure tenu voire très radicalement obligé », formule-t-il.

Parlant de la place des autorités traditionnelles vis-à-vis des autorités administratives le président national du FPR reconnait qu’il existe un problème résultant de la coexistence de deux socles de valeurs et de références.

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Pour lui, l’intégration voire l’implication active de la chefferie traditionnelle dans le processus de gouvernance politique, « a banalisé, subordonné, amenuisé et relativisé gravement le pouvoir, le prestige et le commandement traditionnel ».

Toutefois, il estime que ceux qui s’expriment sur cette affaire « n’ont pas tous perçu le problème dans sa substance absolue. Nous sommes en présence d’un rappel fort, de ce que le commandement traditionnel est une pure tolérance, par certains aspects, et qu’il n’existe ou ne continue d’exister, que pour autant qu’il est conforme aux exigences ou aux conditionnalités du pouvoir d’État. La chefferie traditionnelle est devenue un auxiliaire, un obligé et un serviteur explicite ou implicite de l’État dont il ne peut, ne saurait et ne devrait pas contester, défier, opposer, dénoncer ou renier l’autorité sans courir le risque d’une annihilation pure et simple, ou à défaut d’une réclusion au silence. Voilà l’analyse froide, différente des élans émotionnels et passionnels inutiles qui enchantent les esprits simples », a-t-il soutenu.


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