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Médias : « Le Messager doit mettre le paquet sur le tout numérique »

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La société civile critique a publié une tribune le mardi 5 janvier 2021 au sujet de la crise que traverse le quotidien privé Le Messager, dans laquelle, elle propose des solutions pour la réinvention de l’un des premiers quotidiens privés camerounais.


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Journal Le Messager – DR

Dans une lettre adressée à ses collègues, le Directeur de la Publication du quotidien Le Messager, Jean-François Chanon, laisse transparaître un malaise financier au sein du journal du feu Pius Njawe.

« Chers amis, chers collègues. Bon dimanche à tous. Je n’ai pas eu l’occasion de vous présenter les vœux les meilleurs pour cette nouvelle année. Ni d’ailleurs avant, un Joyeux Noël.  J’avais le cœur meurtri face aux difficultés immenses qui nous ont forcées à partir à la trêve sans au moins un mois de salaire. C’est vraiment frustrant pour tous. Et certainement démotivant. J’ai une pensée pour tous qui sont déjà à l’épreuve qui doivent encore subir avec nous, ces moments difficiles. Je pense particulièrement  à mon conseiller, notre merveilleux collègue Souley Onohiolo, qui malgré sa situation que nous connaissons tous reste présent au travail et nous envoi chaque fois sur ce forum des messages de paix et d’encouragements. Je prie pour lui et sa famille afin que l’épreuve qu’il continue de traverser le donne toujours d’être croyant en Dieu. Il nous donne à tous l’exemple de courage dans l’épreuve. Je pense aussi à Alain Njipou donc la santé est précaire. Et je m’en veux beaucoup de n’avoir pas pu lui apporter le soutien que j’espérais, en ce temps critique pour lui. Hélas l’homme propose Dieu dispose. Tout comme notre aîné. Edouard Kingue reste dans nos cœurs. C’est pour nous tous le premier jour de travail. Comment y aller alors que nous avons tous les cœurs en peine. Nous devons pouvoir pourtant y aller. Afin de montrer chacun à même que le Messager doit continuer  d’exister pour chacun parmi nous qui avons cru à la continuer de ce projet de société de société depuis le départ de notre Père, notre illustre fondateur, Pius N.Njawe. Je remercie de tout cœur le rédacteur en chef, et le rédacteur en chef délégué, qui m’ont assuré  que nous pouvons reprendre même si les difficultés qui sont les nôtres actuellement ne doivent pas rester sans trouver des solutions pérennes. Pour ma part, j’ai, avec le soutien de la gérante fait tout ce qui était de mon pouvoir que la situation connu avant, et pendant la trêve ne soit pas celle-là. Je rends grâce à Dieu si les résultats n’ont pas été atteints comme je le pensais. Lui seul sait pourquoi il n’a pas voulu que ‘nous ayons ces petits sourires en famille. Lui seul saura aussi, et je continue ma prière, nous donner même par miracle la solution. J’envisage une réunion de toute la rédaction en mi-janvier 2021. Pour qu’on se parle déjà, et c’est bien ce qui nous a manqué ces derniers jours. Pour cela, il l nous faut des moyens pour nous rassembler. Je m’y atèle dès ce jour à voir des amis et soutiens personnels. Je vous demande donc de mettre en prière cette intention. Essayons de rester tous debout et digne dès ce jour. Ne nous laissons pas abattre. Restons soudés autour de nos difficultés. Parlons-nous. Ne laissons l’extérieur nous diviser. Je vous souhaite donc, une bonne et heureuse année 2021, et une bonne reprise du travail et que Dieu vous bénisse tous selon son cœur aimant et dans nos présentes difficultés et espoirs », a écrit le journaliste.

Pour approfondir :   [Tribune] Louis-Marie Kakdeu : « La Compagnie Fermière camerounaise ne vient pas être la plus grande ferme industrielle du Cameroun »

Face o cette situation, Me Christian Bomo Ntinbane propose au journal privé de suivre le vent du numérique. « Je propose donc citoyennement au journal le Messager de mettre le paquet sur le tout numérique pendant une période de 06 mois minimum et tirer les conclusions », suggère-t-il.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du texte.

PROPOSITION CITOYENNE DE SORTIE DE CRISE AU JOURNAL LE MESSAGER.

Je viens de lire avec un grand pincement au cœur, la sortie du journaliste François  Chanon, directeur de publication  décrivant l’agonie de son  journal, Le Messager.

Il est un fait, qu’on ait été, ou, soit opposé, à sa ligne éditoriale, le journal Le Messager restera un des acteurs clé de l’histoire de l’éveil démocratique au Cameroun.

 Il est dès lors est un héritage camerounais. C’est un bien  du domaine national  moral.

Ainsi  le laisser aller à la mort sans un sursaut citoyen, serait tout simplement de l’antipatriotisme.

Il pourrait  même venir à l’idée de lancer une quête nationale pour sauver ce journal citoyen, que cela serait tout à fait loyal.

Mais une telle action serait de courte vue.

Il faut plutôt appeler ce journal à des réformes drastiques comme l’ont fait  les grandes parutions du monde, confrontées à l’avènement d’un nouvel mode de vie social, tueur silencieux du journal papier à savoir internet et  le numérique.

Par exemple, face à une baisse drastique de ces ventes, le célèbre journal français  Le Monde, a décidé de ramener sa production de print à 35% contre 65% de numérique.

Ce qui fait qu’aujourd’hui ce mythique journal se porte bien, contrairement aux journaux comme Libération qui ont continué à miser sur le journal papier par résistance à la modernité.

Pour approfondir :   Crise anglophone : Un inspecteur de police abattu à Bamenda

 Résultat des courses : des baisses de 40% qui s’accentuent d’ailleurs.

Je propose donc citoyennement au journal le Messager de mettre le paquet sur le tout numérique pendant une période de 06 mois minimum et tirer les conclusions.

Le tout numérique ici n’est pas le  e-kiosque, qui n’est rien d’autre que la vente en ligne d’un journal papier.

Mais plutôt de faire de courts articles, faciles de lecture et à la disposition des lecteurs camerounais des réseaux sociaux contre paiement de petites sommes  par Orange money, Mtn Money ou par Carte de crédit. Par exemple 50, 100 FCFA, 1 ou 2 euros.

L’objectif étant d’être lus par le grand nombre et susciter ainsi des publicités payantes.

En outre, avec le numérique, on pourra donc lire  à la même minute  un article du journal Le Messager à Garoua, Kousseri, Ambam, Yoko, Yaoundé, Douala, au lieu d’attendre 3 jours pour certaines de ces villes pour recevoir le journal papier et son information souvent périmée.

Il faudrait aussi sponsoriser  régulièrement certains articles sur les réseaux sociaux pour les rendre plus visibles.

De nombreux journaux le font sur Facebook, You tube et autres réseaux sociaux.

Il ne se passe de minutes sur facebook sans que des articles des journaux et médias  comme Jeune Afrique, le Monde, Rfi…apparaissent à notre vue, nous contraignant pratiquement, de par leurs titres alléchants, à ouvrir les liens et  de les lire gratuitement et pour les plus captivants à les payer.

 Vu sa notoriété, son histoire, Le Messager, comme tous ses pairs, doit  aussi être vu quand nous ouvrons nos Facebook, You Tube…

Les articles doivent être publiés à tout moment, à la moindre information, au lieu d’attendre toujours la classique réunion de bouclage tous les soirs du  journal du lendemain.

Cette façon de faire tiendra aussi compte de la forte demande de la diaspora friande d’informations sur le pays et se nourrissant, faute de mieux essentiellement des articles et posts de citoyens lambda.

Au Cameroun, nous avons l’avantage d’avoir  de bonnes compétences, à moindre coût pour concevoir la numérisation efficace et de bonne facture pour un journal  comme le Messager.

Christian Ntimbane Bomo

Société Civile Critique


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