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Hommage à Erica Mouliom au Canal 2’Or 2021 : Armand Okol s’en prend à Tenor : « Quel culot, quelle indécence, quel raté ! »

Tenad

La sortie de Tenor à mondovision le samedi 30 octobre 2021 continue de provoquer une levée de boucliers sur le toile. Parmi les personnalités indignées, le militant du PCRN, Armand Okol.

Tenad
Tenor (c) Droits réservés

Pendant la cérémonie de récompense des artiste, Canal 2’ Or organisée à Douala le samedi 30 octobre 2021 par la chaine à capitaux privés canal 2 international, le rappeur Ténor a été sacré meilleur artiste masculin afro urbain.

Sur le podium pour recevoir son trophée, l’artiste a exprimé sa gratitude à l’endroit de ceux qui continuent à le soutenir. Il n’est pas descendu du haut de la tribune sans rendre hommage à Erica Nfiya Mouliom, jeune étudiante décédée tragiquement dans son véhicule dans la matinée du 15 juillet 2021 dans la capitale économique du Camerounais.

Cependant, le message de Mr Le Mfiang Le Way le Yamo n’a pas reçu l’assentiment de beaucoup de Camerounais quand on sait que Georges Mouliom, le papa de la défunte Erica, déplorait qu’aucun membre de la famille de celui qui est actuellement sous liberté conditionnelle, ni lui lui-même, ne soit passé « en pays Bamoun », pour s’excuser publiquement.

Dans une publication formulée sur sa page Facebook le 1er octobre 2021, le journaliste Armand Okol n’est pas passé par quatre chemin pour faire entendre raison à son jeune compatriote. Lisons-le.

 

UN PEU DE PUDEUR QUAND-MÊME JEUNE HOMME

 

Comme plusieurs téléspectateurs, j’étais moi également devant le petit écran samedi dernier, à regarder la cérémonie de remise des awards sur la chaîne Canal 2 International. Pour le peu que je sache, cet événement a pour objectif de décerner des prix aux artistes, question de reconnaître et encourager l’abnégation au travail, le talent et le mérite afin de susciter la saine émulation entre chanteurs, comédiens, humoristes, acteurs, producteurs, metteurs en scènes, etc.

Je ne reviendrai pas sur certains couacs de la cérémonie, sachant la conjoncture dans laquelle vivent les médias Camerounais qui peinent à trouver de vrais sponsors et mécènes à même d’investir pour rendre attrayante une cérémonie comme celle-là. Toutefois, il serait intéressant tout de même à l’avenir de raccourcir ne serait-ce que la durée d’une telle cérémonie car plus de 6h de direct en télévision dans une salle exiguë, mal éclairée, à peine décorée, pleine à craquer, à la climatisation approximative et j’en oublie, c’est assez pénible à regarder. Passons…

J’aurais pu faire l’économie de ce post dont je mesure fort bien le caractère subjectif, par conséquent tout aussi critiquable, n’eût été l’apparition en pleine cérémonie de cet artiste en photo d’illustration monter à l’estrade, prendre la parole, et, passez-moi l’expression, faire sa « comédie » pour rendre hommage à sa « victime ». Quel culot, quelle indécence, quel raté !

L’image qui m’est instantanément venue à l’esprit a été celle du Papa de la pauvre jeune fille décédée qui lors d’un point de presse il y’a quelques mois déclarait le visage plein de chagrin et de tristesse que ni un membre de la famille et encore moins l’artiste n’avait daigné passer le moindre coup de fil pour témoigner à sa famille et lui quelques mots de compassion. Pour le modeste parent d’une adolescente de 15 ans que suis-je, je n’ai pas réussi à supporter le choc, j’ai craqué, j’ai éteint mon téléviseur, j’ai foncé dans ce qui me sert de lit, et évidemment, le sommeil n’était pas au rendez-vous.

À mon réveil le lendemain, je me suis un peu consolé de lire la publication du Dr. Richard Makon qui dans son style intellectuel s’offusquait de l’attitude de l’artiste qui s’était autorisé de se produire à l’estrade dans un voyeurisme innoportun. Je me suis alors permis de faire un commentaire sous son post qui m’a valu une avalanche de critiques qui raisonnement encore dans mon tympan, entre certains qui me rappelaient que l’accident qui a coûté la vie à la jeune étudiante peut arriver à n’importe qui, et ceux plus ingénieux qui me tancaient alors d’être jaloux.

À toutes celles et à tous ceux-là je réponds ceci: quand par sa faute, même de manière involontaire on a causé la mort d’un être humain, on ne s’exhibe pas, mais par respect, on se cache, on se tasse, on disparaît momentanément de la scène, on garde silence, on fait profil bas, on joue le mort. Ce, d’abord pour permettre à la mémoire de la personne décédée de reposer en paix, mais aussi pour accorder la possibilité a ses proches d’accuser le coup, de faire son deuil, de panser ses plaies, d’apprendre à vivre avec cette indicible, atroce et indélébile douleur.

Et si jamais la nécessité de rendre hommage à la victime s’avère, on n’attend pas de le faire sur une estrade au moment de recevoir un prix, mais on va le faire auprès de la famille meurtrie, ou tout au moins dans une circonstance moins festive. D’ailleurs même au pire des cas, lors de cette cérémonie, il aurait pu se faire représenter par une personne qui serait venu informer l’opinion qu’il renonce purement et simplement à ce prix qu’il ne mérite point à la suite de son homicide involontaire.

Une telle attitude aurait été un peu plus acceptable, et moins choquante.

En se présentant en chair et en os devant le pupitre, cet artiste a transmis un très mauvais message à ses congénères, à sa famille artistique, aux parents d’enfants, à ses fans, à ses futures conquêtes et au public, à savoir qu’il est pour sa part très rapidement passé à autre chose et tant pis pour les pleurnicheries à deux balles de nous autres.

Cette seule apparition dans ces circonstances à la télévision pour recevoir un award a surtout violé et représente une insulte grave aux codes de la raison, de la morale, du bon sens, de l’humilité, et du respect dû à la vie humaine.

Je m’en voudrais également de ne pas stigmatiser le rôle trouble du comité d’organisation des CANAL D’OR qui a malencontreusement contribué à remuer le couteau dans la blessure béante de la famille de la jeune Éricka. En supposant que les prix attribués le soient réellement via le vote des internautes et téléspectateurs, le jury aurait dû et devrait impérativement penser à instaurer des critères d’élimination à l’encontre des cas comme celui d’espèce. Au moins pour l’image et la décence afin que ça serve d’exemple.

On ne bafoue pas de manière aussi ostentatoire la mémoire d’une personne qui a perdu la vie dans des circonstances qui demeurent encore aussi floues, avec une procédure judiciaire encore pendante.

JE RAGE.

Armand Okol, je signe et j’assume.


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