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Doctorat Honoris Causa de Samuel Eto’o : Marlène Emvoutou adresse un droit de réponse à votre journal, Le Bled Parle

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Le 20 mars 2021, notre rédaction publiait la réaction de Marlène Emvoutou où elle donnait son point de vue sur l’invitation annulée de Nathalie Koah à l’UCAC, le doctorat honoris causa décerné à Samuel Eto’o et le cas du professeur Gervais Mendo Zé, professeur émérite des lettres, écroué à la prison centrale de Kondengui et dont l’état de santé est préoccupant.  

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Marlène Emvoutou (c) Droits réservés

Dans son droit de réponse que nous publions l’intégralité, la défenseure de la cause féminine et infantile estime que ses propos auraient été mal compris aussi bien par notre rédaction que par nos lecteurs et apporte des précisions à ceux-ci.

Dans son récit, Marlène dénonce d’entrée de jeu le caractère « haineux » et « l’appartenance idéologique » de votre journal, avant de revenir sur son texte en cause.

Retrouvez ci-dessous, la réaction de Marlène Emvoutou après la publication de son texte intitulé « C’est le visage du Cameroun, oui, Eto’o peut ! »

« Un phénomène qui pousse la jeunesse à insulter l’église, les enseignants, et les journalistes, est une gangrène que toute société consciente doit extirper pour éviter le chaos ». Marlène Emvoutou

 Mon cher ami, promoteur du journal le bled parle.

 J’aurai bien voulu faire la une de votre journal de la semaine dernière, lorsque j’organisais un dîner débat, pour parler de la condition des femmes camerounaises en milieu carcéral. Je faisais des propositions concrètes au gouvernement de la république en ce qui concerne la protection des enfants mineurs et des femmes prisonnières.

Mais, c’était sans compter sur la haine tenace que votre appartenance idéologique vous impose, vis à vis de toutes celles et ceux qui critiquent certains comportements qui fragilisent le vivre ensemble au Cameroun …

Votre objectif principal étant de me jeter à la vindicte de la cohorte d’illettrés que l’école camerounaise forme aujourd’hui. Afin que je me taise, mais je ne me tairais point. Je suis la bouche de ceux qui n’ont plus de bouches dans ce pays.

J’aimerais rendre mon propre plus accessible à la compréhension de la meute animale, mais je sais que c’est peine perdue.

Mon nom rend mon propos indigeste à ceux qui aiment mettre de l’huile rouge partout pour que ça glisse… Vous ne m’avez pas compris, je me suis exprimée dans un style littéraire inaccessible aux profanes. Je ne m’adressais pas à la masse, même si j’ai utilisé la photo d’un homme du peuple…

Pour approfondir :   Cameroun : Cabral Libii courtise Modestine Tchatchouang Yonzou

Mon message était un billet à l’endroit des dirigeants de mon pays d’une part. D’autre part, je les invitais à promouvoir d’autres talents si nous voulons être pays émergent en 2035…

Je voulais qu’il centralise les priorités dans notre pays. Je voulais leur apprendre qu’en France, pays qui a déjà gagné 2 coupes du monde, pays qui a légalisé le mariage homosexuel, il était inadmissible d’inviter Zahia Dehar, la jeune fille qui est devenue star et femme d’affaires grâce à un scandale sexuel avec un footballeur à l’ENA de paris parler aux étudiants. Pour leur dire qu’ailleurs, il existe encore des institutions qu’on ne désacralise pas à cause des vues sur Facebook. Je leur disais aussi qu’en France, un footballeur n’est qu’un athlète…

S’agissant de Monsieur Samuel Eto’o, je n’ai rien contre sa distinction honorifique, je suis même convaincue qu’il était temps, que ses efforts, ses actions et son impact auprès de la jeunesse africaine soient reconnues à leur juste valeur.

Je voulais simplement attirer son attention sur le fait qu’un docteur honoris causa nétait pas un enseignant d’université …

Mais, un ambassadeur des causes sociales, humanitaires et sociétales. Qu’il pouvait plaider en faveur de la dépravation des mœurs au Cameroun comme l’avait fait le professeur Mendo Ze à une époque.

Dont l’œuvre littéraire très riche et dense reste très méconnue de la jeunesse camerounaise. Tout ce qu’elle sait et retiendra de lui, est qu’il est un voleur de la fortune commune, qu’il a hypothéqué leur avenir. C’est la raison pour laquelle, je milite pour la nation camerounaise protège ses icônes, dans tous les domaines qui font honneur à notre pays.

Voltaire avait été condamné pour escroquerie, mais l’intelligentsia a tout fait pour le réhabiliter… Faire porter une   réputation dégradante à un intellectuel de haut vol est un crime contre l’humanité. Je voulais attirer l’attention de Samuel Eto’o sur les dérives liées à la désacralisation de certaines institutions dans notre société, et aux conséquences très néfastes sur la jeunesse camerounaise.

Pour approfondir :   Cameroun : Paul Biya révoque de ses fonctions, un magistrat en service à la cour d’Appel du Nord-Ouest

Je suis mieux placée que vous, pour savoir que Samuel Eto’o a atteint les sommets dans sa discipline, mais c’est grâce aux modèles comme   Roger Milla, Abega Theophille que notre société lui a présenté. Du haut de mes 38 ans, je n’ai jamais attendu le nom de Milla ou de Mbida associés à des scandales.

Mais comme ils ne sont pas milliardaires, vous essayez de les gommer de nos esprits. Cette société camerounaise qui valorise l’avoir que l’être nous autres n’en voulons pas.

 Lady Ponce, une artiste de Bikutsi chante que « celui qui n’a rien, n’est rien ». Elle dit que celui qui n’a rien à manger ne doit pas insulter un Feynman ou un footballeur. Ce qui sous-entend qu’on peut insulter le prêtre et l’enseignant, qui n’ont rien au pays…

Face à une actualité qui nous apprend que les jeunes élèves préfèrent s’entraîner à faire des partouzes aux heures de cours, nous autres avons l’obligation d’interpeller celles et ceux que la société camerounaise à ériger en modèles pour cette jeunesse. La jalousie que j’éprouve envers vos stars n’est pas mon unique motivation.

Je suis convaincue qu’un docteur honoris causa dont le nom revient souvent dans le scandale sexuel le plus percutant du siècle au Cameroun, à tort ou à raison, doit prendre la parole pour s’expliquer voire s’excuser et   condamner publiquement cette dérive sociétale.

Doctorat honoris causa est un grand honneur mais aussi une lourde responsabilité. Mon rôle en tant qu’intellectuelle est de vous montrer ce que vous ne voulez pas voir. Quitte à payer le prix de l’impopularité, d’ailleurs aucune société au monde n’a adoubé les intellectuels de leur vivant.

La providence m’a ouvert l’œil qui déchire le voile de l’obscurantisme. Je ne m’identifie jamais à un titre, car pour moi, un titre est un cache sexe, un vrai docteur produit des thèses tous les jours c’est en cela qu’on le reconnait. La connaissance est une quête permanente et non un acquis.

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