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Christian Bomo Ntimbane : « Ce qu’il faut maintenant faire pour éviter la course tribale à la présidentielle ».

Bomo Ntimbane Christian toge

Pour l’avocat résidant en France, « le constat est clair, le tribalisme aux origines politiques a fissuré l’unité nationale, la méfiance et la suspicion tribales ont détruit le vivre ensemble », souligne-t-il dans une analyse parvenue lundi dernier à la rédaction de Lebledparle.com.


Bomo Ntimbane Christian toge
Christian Bomo Ntimbane (c) Droits réservés

Le combat idéologique doit faire place à la bataille tribale dans la course à la présidence de la République, pense Christian Bomo Ntimbane. Lebledparle.com vous propose ci-dessous, l’intégralité de de sa réflexion.

Les camerounais se regardent, se jugent désormais sous le prisme des origines tribales de l’autre, au point où d’aucuns pensent que pour essayer de sauver la paix nationale, il faudrait réorganiser l’État en procédant à de grands regroupements ethniques avec une réelle autonomie dans la gestion de leurs ressources.

Bref, pour eux, il faut laisser les gens vivre en communautés tribales pour mieux protéger leurs intérêts, sous la supervision d’un État central.

Pourtant, il suffit simplement de questionner la cause de ce désir de l’entre-soi tribal, pour arriver à constater que le problème est au niveau de du partage des richesses nationales.

C’est pourquoi avoir le représentant de sa tribu comme président de la République devient un enjeu de survie tribal.

A la veille de son 50ème anniversaire, la constitution de 1972 modifiée en 1996 et 2008 a été incapable de régler ce problème.

Il faut donc la dissoudre et adopter une nouvelle constitution qui évitera une focalisation des camerounais sur la toute puissante fonction présidentielle.

Le système politique avec un président de la République tout puissant doit disparaître pour céder la place au régime parlementaire.

Celui-ci aura le grand avantage de ramener le débat politique autour et dans les partis politiques.

Ce sont les partis qui permettront d’accéder au poste de premier ministre chef de l’exécutif et du gouvernement.

Nous aurons donc un président de la République protocolaire comme en Allemagne ou en Italie dont l’élection ne suscitera plus grand engouement et dont le rôle se limitera à recevoir les lettres de créances des Ambassadeurs étrangers, à nommer ceux du Cameroun à l’étranger, à présider le défilé du 20 mai, à recevoir ses homologues et à organiser les dîners de gala à leur honneur.

Le pouvoir de décision sera exercé par le Premier ministre issu du parti majoritaire à l’assemblée nationale.

Avec ce système, les camerounais vont s’activer dans les partis politiques et travailler à ce que leur parti puisse gagner les élections législatives, étant entendu qu’un parti, ne pourra gagner des élections que s’il a le plus grand nombre de députés dans tous les départements du Cameroun.

Il n’y aura de candidat de tel région contre celui de telle autre. Les affrontements politico- tribaux qui nous divisent vont disparaître.

Dans chaque département, ce seront plus souvent des frères de tribus qui s’affronteront chacun aux couleurs de son parti. Ici on ne parlera plus de tribus.

Les partis politiques et leurs idéologies seront donc au cœur du débat politique et la nation camerounaise sauvée parce que les camerounais d’origine diverses travailleront pour leur parti et non plus pour le frère du village soit pour le maintenir au pouvoir, soit pour l’y amener dans l’espoir qu’il défendra au mieux les intérêts de la tribu.

 


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