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Cameroun : Discours de fin d’année 2020 de Dénis Emilien Atangana du FDC

Emilien Denis Atangana

Le président national du Front des Démocrates Camerounais (FDC), s’est adressé à ses compatriotes camerounais dans un discours publié sur sa page Facebook officielle le 31 décembre 2020. L’homme politique fait le bilan de 2020 et trace les perspectives de 2021.


Emilien Denis Atangana
Dénis Emilien Atangana, président du FDC – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité du discours.

*Discours de fin d’Année 2020 de Monsieur Emilien Dénis ATANGANA*

 *Président National du Front des Démocrates Camerounais (FDC* )

Camerounais,

Camerounaises

Chers Compatriotes de l’Intérieur et de l’Extérieur

Notre pays vient de traverser une année 2020 très difficile et qui a été marquée par la persistance et même l’aggravation de la crise qui meurtrit les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest, l’éclatement de la terrible pandémie du Covid19 qui retient ici encore toutes les attentions et de la vigilance comme dans la plupart des pays du monde où elle sévit avec son cortège de victimes et de contraintes sociales, économiques et sanitaires. Elle a été marquée de façon exceptionnelle par la tenue des élections régionales du 06 Décembre 2020 qui ont enfin permis de faire renaitre cette tardive décentralisation avec la mise en place des Conseils Régionaux.

Ces phénomènes ou évènements majeurs ont interpellé notre parti politique, le Front des Démocrates Camerounais (FDC) qui n’a pas tardé à dire son mot, proposé ses solutions, sonné l’alarme en particulier pour la résolution définitive de la tristement célèbre Crise Anglophone pour laquelle nos autorités ne rassurent pas. Voilà que cette crise continue à s’enliser et à provoquer des morts, des blessés, des déplacés dans ce climat de peur et de terreur qui paralyse la quasi-totalité des activités sociales, culturelles et économiques de ces régions dont on connait la contribution à la richesse nationale.

Pour ce qui est de la Pandémie du Covid19 qui a touché notre pays dès le début d’année 2020, nous pouvons simplement dire que nos populations ont développé une extraordinaire résistance quasi naturelle malgré les infections et les décès enregistrés ici et là. Ces résistances naturelles liées à une certaine immunité collective ont permis de pallier au plan de Riposte assez hasardeux et teinté de mafia que le gouvernement avait mis en place à travers ces mesures barrières et de confinement dont l’application difficile aurait pu créer plus de problèmes dans notre contexte particulier

Les autorités auraient pu défendre et promouvoir de façon significative les protocoles locaux et renforcé nos programmes de recherche qui ont des solutions éprouvées pour prendre en charge le paludisme, les hépatites, et les pandémies. Face à la résurgence d’une souche plus virale, Il est temps de protéger et de montrer la vigueur de nos solutions au monde qui veut nous imposer des protocoles sanitaires avec des vaccins qui n’ont rien à voir avec nos génomes et qui, de toutes façons, de font pas l’unanimité dans les pays de leurs découvreurs. Nos laboratoires ne sont pas équipés pour s’assurer que ces vaccins ne contiennent pas des substances handicapantes.

Mes Chers compatriotes ;

Notre jeune parti politique a participé avec bonheur et fierté au double scrutin municipal et législatif du 09 Février 2020 dans le département de la Lekié et aux récentes élections régionales du 06 décembre de la même année dans les départements du Nyong et So’o, de la Lekié et du Mfoundi. Ce fut une belle et très enrichissante expérience qui nous a permis de mesurer tout l’intérêt que les camerounais et les jeunes en particulier portent au projet et à l’offre politique que nous sommes en train de leur proposer de façon patiente et méthodique. Dans l’environnement que vous connaissez, le FDC a obtenu des résultats qui allaient largement au-delà de ses espérances. Ce scrutin régional qui est la suite logique du scrutin municipal du 09 février 2020 auquel nous avons participé, nous a permis de nous déployer et de toucher les réalités du terrain politique lors d’une campagne électorale difficile, mais toute aussi enrichissante pour notre expérience. Ce scrutin régional est sensé ouvrir la vraie phase de mise en œuvre opérationnelle de la décentralisation. Mais vous conviendrez avec moi, qu’après les élections des Exécutifs Régionaux, il est peu probable que nos autorités soient vraiment disposées à  appliquer les  dispositions assez pertinentes du Code Général des Collectivités Territoriales récemment adopté au Cameroun. Il est connu de tous qu’il est très difficile de faire du Neuf avec du Vieux, de mettre du vin neuf dans les vieilles outres qui avaient longtemps rejeté cette même décentralisation.  Pire encore, ces Exécutifs Régionaux ont littéralement fermé la porte aux femmes, au grand mépris de la femme et  l’approche genre qui aurait pu donner une petite touche d’humanité à ces organes représentatifs de nos populations.

A côté de ces faits saillants de l’année 2020, notre pays a malheureusement continué à souffrir des maux aussi anciens que le régime RDPC qui les provoque depuis près de 40 ans. Vous savez qu’ils sont largement tributaires de la mal gouvernance, de la corruption rampante et endémique, de l’incompétence structurée et structurelle, de la navigation à vue dont les principaux corolaires résident dans la perte des investissements productifs, la mauvaise répartition des richesses, le chômage massif des jeunes en particulier et l’appauvrissement continu des populations. Il ne saurait en être autrement dans un régime où l’incompétence et la tricherie ont été érigées en mode de gouvernance à toutes les strates de la vie sociopolitique, administrative et économique. Les crises à caractère politique sont créées et entretenues par le régime pour divertir les populations et les éloigner des questions vitales qui engagent leur avenir. Le tribalisme et le repli tribal ont ressurgi avec une virulence nauséabonde comme s’ils étaient entretenus par des mains obscures qui s’en servent comme arme de division et de survie politique. La vie syndicale est devenue un nid à crabes où ne pataugent que des hommes sans foi ni loi. La société civile est elle-même fortement enivrée par les effluves de cette corruption généralisée et se montre de plus en plus incapable de jouer son rôle de veille citoyenne et d’interlocutrice avisée entre les populations de la base et les pouvoirs publics d’une part, et les partenaires au développement durable d’autre part.

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La nouvelle loi des finances va mettre une pression sur les contribuables sans contrepartie de la responsabilité de l’État sur la garantie de la sécurité publique, les services essentiels, (CNI, passeport, permis de conduire, carte grises, entretien des voies d’accès…) Comment nos autorités peuvent nous expliquer que nous peinons à donner des CNI et les documents usuels de base à nos populations alors qu’elles ont payé pour ?

L’école est en danger permanent en raison d’un système éducatif bancal, extraverti, corrompu et improductif. Le système scolaire doit enfin fusionner pour que le chevauchement observé dans les deux sous système anglophone et francophone ne prépare plus aux inégalités, sources des frustrations et des guerres prochaines. Le FDC appelle à la réforme de notre éducation pour que la jeunesse future apprenne à vivre ensemble et à défendre le Cameroun.

 L’université ne doit pas rester en arrière. La vie dans nos campus doit pouvoir s’arrimer à la modernité dans l’apprentissage par l’amélioration des infrastructures au sein des campus. On ne peut pas apprendre au 21e siècle sans Internet fonctionnel, dans des bâtiments moyenâgeux sans prises électriques alors que la recherche se dématérialise dans les pays sérieux.

On n’est pas non plus en sécurité dans diverses chapelles religieuses dont certaines ont été tout aussi prises en otage par des gens qui n’ont aucune crainte de Dieu et s’en servent plutôt pour traumatiser et vider les âmes faibles. L’Etat doit réguler ce secteur qui fait plus de mal que de bien dans notre pays.

 L’insécurité est galopante en ville comme en campagne où les « microbes » dictent leur loi dans les rues et quartiers. Les routes tuent encore et encore comme le 26 décembre 2020 à Ndikinimeki. Le réseau routier national vaste comporte seulement 6000 km de route que l’Etat peine à entretenir. Les mesures cosmétiques doivent laisser place à une responsabilisation corporatiste du secteur des transports sous la vigilance des populations locales.

Les hôpitaux ne sont plus un lieu de refuge et de soulagement pour les malades. Même le Sport et le Football qui donnaient une dernière fierté au Cameroun est pris en otages par des braconniers qui ont réussi  à faire glisser la CAN 2019 non sans paralyser un Championnat National de Football qui se jouait sans problème il y a 40 ans. Le pays marche vraiment à reculons et parfois à l’envers. La plupart des fameux projets prétendument structurants sont en réalité des éléphants blancs qui servent essentiellement à nourrir le grand serpent de la corruption et des détournements de nos maigres ressources publiques en termes de milliards de francs Cfa. Nos frères et sœurs de la Diaspora, dont certains ont pris des risques parfois mortels pour aller hors de nos frontières chercher le bonheur que notre gouvernement ne peut ou ne veut leur assurer sont de plus en plus dans la tourmente, tiraillés comme ils sont dans les querelles politiciennes stériles et les graves difficultés à retourner se réinsérer et investir dans leur pays natal malgré leur volonté et leur patriotisme constants. Comment peuvent-ils le faire lorsque l’environnement général des affaires décourage même les investisseurs internationaux les plus ambitieux et téméraires ?

Chers compatriotes,

L’Année 2020 est en train de s’en aller avec son cortège de malheurs et d’espoirs déçus en particulier pour nos populations et pour cette jeunesse qui sont prises au piège du chômage massif, du sous-emploi, du désespoir et de la confiscation des principaux leviers de pouvoir dans les cercles de décisions administratives, politiques, sociales, culturelles et politiques et les secteurs de production économique primaire, tertiaire et secondaire.

Mais il n’est pas question de se décourager. L’Année 2021 qui commence demain ouvre une nouvelle décennie qui ne doit pas nous échapper. C’est une nouvelle décennie d’espoir, de volonté, de détermination et d’opportunités que les nouvelles générations doivent saisir pour redresser ce magnifique et riche pays, cette Afrique en miniature pleine de promesses de bonheur mérité pour tous. Il nous est interdit de céder à la peur, au désespoir ou au découragement. Chacun de nous doit pleinement jouer son rôle et sa partition dans ce Changement qui est imminent. Il ne peut en être autrement quand on connait notre capacité de résilience et notre volonté de résister aux chocs endogènes et exogènes les plus violents. Notre peuple peut plier, mais ne va jamais rompre. Il le démontre dans les situations dramatiques orchestrées par les folies extrémistes et meurtrières  de la secte Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord et face aux velléités séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest. Le peuple camerounais démontre tous les jours cette résilience face à la gabegie et au pillage sur fonds de corruption de ses ressources par une élite gouvernante et administrative prédatrice. Il le montre face aux politiciens manipulateurs et corrompus qui jouent avec son destin et surfent sur ses souffrances pour récolter les miettes d’une politique néocoloniale destructrice.

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 La politique est peut-être un jeu, mais c’est un jeu trop important pour être pratiqué par des personnes sans foi ni loi. Les budgets successifs votés par nos députés continuent à servir ce néfaste fonctionnement improductif d’années en années, au détriment des politiques éclairées d’investissements durables et bénéfiques pour nos populations. Ces écrans de fumée entretenus par le pouvoir jacobin hyper-centralisé ne doivent pas nous aveugler au travers de cette décentralisation de façade que le régime de Yaoundé vient encore de nous servir.  Je ne me prêterais pas à un jeu de chiffres et de calculs officiels qui sont, comme vous le savez depuis des années, loin de tout encrage sur la vie quotidienne des Camerounais.

Chers frères et Sœurs Camerounais d’ici et de la Diaspora,

N’attendez point que quelqu’un vienne se battre pour vous. Il le fera certainement sans Vous et contre Vous ! Prenons nos destins en mains dès maintenant. Nous devons le faire dans les cadres associatifs, socioculturels, professionnels, syndicaux et même politiques appropriés et tournés vers le Changement sous toutes ses formes. Il s’agit d’un Engagement Citoyen qui va au-delà de notre diversité et de nos différences qui fondent notre spécificité camerounaise. Notre jeune parti politique, le Front des Démocrates Camerounais (FDC) se propose depuis sa création d’être un de ces cadres idoines où les Camerounais de divers horizons peuvent réfléchir, s’exprimer, penser, se mobiliser et se projeter dans les trajectoires du Vrai Changement dont chacun de Nous doit absolument être Acteur. C’est la raison d’être du Front des Démocrates Camerounais. Nous savons que l’environnement et le passé plus ou moins récent peuvent prêter au découragement et au désengagement idéologique et politique des forces vives et des jeunes en particulier. Que NON ! C’est le piège dans lequel les ennemis de notre grande Nation veulent nous enfermer. Engagez-vous, quel que soit le degré de votre participation consciente et structurée à l’avènement du Changement. Soyons le Changement que nous espérons et pour lequel nous devons nous battre au quotidien. Je vous le dis et je l’espère. La décennie qui commence demain sera celle du Changement ou ne le sera pas ! Et ce sera nous qui le ferons. Personne ne le fera à notre place.

Nous allons travailler pour l’avènement de la Nouvelle République promise par tous ceux qui se sont battus et sacrifiés pour la Liberté et l’Indépendance de notre cher et beau pays le Cameroun. C’est notre Mission historique et nous ne devons pour rien au monde la trahir. Les problématiques liées à la Réforme Consensuelle du Code électoral camerounais, l’inscription massive sur les listes électorales, la création des richesses dans nos campagnes et régions seront au centre de nos actions politiques, non comme une fin, mais plus comme un moyen de réalisation du Changement que le Front des Démocrates Camerounais. Notre parti sera plus que jamais sur les chantiers de la promotion et de la Défense des Libertés individuelles et collectives, de la Lutte acharnée contre la Corruption et les détournements des ressources publiques, la Promotion de la Bonne Gouvernance en particulier au niveau local, l’Engagement Citoyen des jeunes en particulier, l’Engagement politique des Camerounais de tous les horizons socioprofessionnels, la Promotion de l’Approche Genre, la lutte contre le Tribalisme, la promotion de la Citoyenneté et des valeurs d’Ethique et de Morale Publique, la promotion de l’entrepreneuriat et des investissements productifs au Cameroun. Nous serons ensemble sur ces chantiers pour préparer l’avènement de ce Changement certain et incontournable !  Demain nous appartient à  partir d’aujourd’hui. Nous serons plus que jamais au Rendez-vous de l’Histoire !

Mes Chers compatriotes ;

Le Front des Démocrates Camerounais (FDC) me charge de vous souhaiter Très Bonne et Heureuse Année 2021.

Que Dieu vous bénisse !

Vive le Cameroun !


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