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Tribune : Mathias Eric Owona Nguini est une chance pour le Cameroun

owona nguini eric mathias

Dans une tribune publiée sur les réseaux sociaux, Oscar Njiki, observateur et analyste politique couvre Mathias Eric Owona Nguini d’éloges. Pour lui, le socio-politiste est une chance pour le Cameroun et qu’il a compris le rôle d’un intellectuel. « De mon point de vue (limité bien sûr, je ne suis pas un omniscient), MEON a plutôt compris le rôle d’un intellectuel », écrit Oscar Njiki.


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Mathias Eric Owona Nguini – capture photo

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

MATHIAS ERIC OWONA NGUINI : UNE CHANCE POUR LE CAMEROUN.

Pour les néophytes camerounais, MEON est un suppôt du régime Biya, un intellectuel faussaire ou alimentaire dont seules l’inconsistance et l’incompétence pourraient le portraiturer.

Ont-ils oublié que MEON, plus que quiconque, a critiqué ce régime par le passé ? Ont-ils oublié que MEON a attiré l’attention de notre gouvernement sur les crises actuelles pendant que certains « opposants actuels » faisaient partie dudit gouvernement ? Pour MEON, tout était réuni pour que le Cameroun traverse une grande crise le « chaos lent ». MEON a pendant longtemps été considéré comme opposant de Biya et, à sa création, le MRC voyait en lui le futur ministre de l’éducation supérieure par excellence. Personne et surtout pas ceux qui le trouvent  » nul » ne remettaient en cause l’immensité de son savoir.

Mais que s’est-il passé pour que MEON cesse d’être aussi critique envers le Régime ?

Certains, notamment ceux qui le voulaient dans leur parti, estiment qu’ayant lamentablement échoué au concours d’agrégation, il lui a été proposé de passer par un « colloque » qu’ils qualifient eux-mêmes de « chantallisme » pour devenir agrégé. Ils vont plus loin encore pour dire qu’on lui aurait proposé des postes dans le gouvernement à condition qu’il soutienne le régime et déstabilise l’opposition.

De mon point de vue (limité bien sûr, je ne suis pas un omniscient), MEON a plutôt compris le rôle d’un intellectuel.

En effet, en période de « paix » MEON voyait la crise que personne ne voyait, il critiquait ce régime et on lui disait que le régime nous permet au moins d’avoir la paix. Il y avait la paix, la majorité voyait la paix, il voyait la crise qui n’était pas encore là. La science est toujours cachée. MEON voyait ce qu’on vit aujourd’hui, il voyait ces différentes crises mais à l’époque nous avions la paix.

La question qui doit tarauder votre esprit en ce moment est celle de savoir pourquoi a-t-il nié l’existence d’une crise anglophone lorsqu’elle s’est matérialisée alors qu’il l’avait prédite. On doit également être en train de se demander pourquoi se retrouve-t-il aujourd’hui entrain de « défendre » nos institutions alors que hier, il les trouvait mauvaises. On doit se demander pourquoi lui, qui portait l’idée d’un changement radical semble être pour le « maintien » de Biya et son régime.

Nous avons tendance à croire que l’intelligence consiste à dire des vérités, posséder des savoirs et les défendre en tout temps, à tout lieu.

MEON est plus conscient de la situation du Cameroun que la plupart de ceux qui caquettent. Il ne nie pas la réalité, il sait qu’il y a une crise profonde, il l’avait prédite, il est conscient que cette classe politique est à changer, ce sont les idées qu’il avait en « période de paix ».

Mais aujourd’hui, nous sommes en crise, en guerre sur plusieurs fronts. Aujourd’hui, le Cameroun est victime de complots qu’ils soient internes ou externes.

CE N’EST DONC PAS LE MOMENT POUR FRAGILISER NOS INSTITUTIONS, CE N’EST PAS LE MOMENT POUR FAIRE TOMBER L’ETAT.

La vraie intelligence c’est l’intelligence de situation, de contexte. Le Cameroun fait face à la guerre de sécession, il est en guerre contre Boko Haram, nous avons des preuves qu’il y a une volonté manifeste de déstabilisation du Cameroun. Un intellectuel digne de ce nom, dans un tel contexte, doit souhaiter que l’État soit fort, il doit contribuer à le rendre fort puisqu’il s’agit désormais de choisir entre être ÉCRASÉ PAR UN ETAT FORT, ou de PÉRIR SI L’ÉTAT EST FAIBLE.

Un intellectuel, bien qu’étant contre toute forme de barbarie et de violence ne saurait critiquer l’armée en couvrant les terroristes d’éloges. Un intellectuel doit protéger son pays dans cette situation, il doit réfuter des thèses qui pourraient servir de prétextes pour d’éventuelles interventions dans son pays. Il doit tout faire pour préserver l’intégrité et la souveraineté de son pays.

Lorsqu’on n’a donc pas encore de preuves que l’armée a tué des civils, on commence par défendre l’armée puisqu’elle est en guerre. Si sur 100 éléments, un seul dédouane l’armée, on s’appuie sur cet élément pour défendre l’armée.

L’erreur que commettent certains, c’est qu’ils pensent que les ONG et les Médias propagandistes recherchent la vérité. Ils ne se soucient pas des droits de l’homme nécessairement. Ils recherchent des prétextes pour satisfaire leurs clients.

C’est pourquoi dans un tel contexte, il vaut mieux s’être trompé en défendant les institutions que d’avoir raison d’avoir donné raison aux terroristes, aux ONG prédatrices. Les institutions, dans ce contexte, doivent toujours avoir raison, on doit souhaiter qu’elles aient raison que l’armée n’ait pas tiré sur des civils par exemple).

Il faut être candide pour faire la promotion des terroristes et des ONG qui incriminent nos institutions. Certains souhaitent que l’armée soit coupable, qu’elle ait tiré sur les civils, ils souhaitent de toute leur force la fragilisation de l’État. Ils le font soir par ignorance, soit par coopération. Autrement dit, il faut soit être ignorant, soit faire partie déstabilisateurs pour faire la promotion des terroristes et des ONG qui visent là l’affaiblissement de l’État. L’Etat doit toujours être fort car Biya n’est pas l’État.

Pour finir, MEON est dans la démarche d’un patriote, d’un intellectuel de situation qui, malgré les tares du Régime, malgré le désir profond du changement, trouve que l’urgence c’est la stabilisation du Cameroun et des institutions. Quand on aurait vaincu Boko Haram et tous les terroristes, quand nous aurions neutralisé les déstabilisateurs internes et externes, on reviendra prendre la hache de « guerre » entre nous pour faire partir Biya par les urnes, nous lutterons pour obtenir un code électoral consensuel etc… Autrement dit, les luttes internes ne doivent pas servir de prétexte pour fragiliser l’État et faire de lui une proie pour les prédateurs qui sont dans l’ombre. Toutefois, on peut lutter mais sans perdre de vue que le plus important c’est le Cameroun, sa stabilité, sa souveraineté.

Tout ce qu’on reproche à MEON c’est, me semble-t-il, son patriotisme, son intelligence qui tient compte du contexte et par conséquent des enjeux. Pour moi, il est une chance pour le Cameroun.

OSCAR NJIKI

Pour approfondir :   Wilfried Claude Ekanga : « J’aime tellement la mort »

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