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Tribune: Les 10 Camerounais les plus impopulaires

Les personnalités les plus impopulaires sont celles qui clivent le plus la société camerounaise. Elles se détestent, c’est leur droit. Mais elles outrepassent ce droit et montent les Camerounais les uns contre les autres.

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10 – Ayang Luc

 Combien de Camerounais connaissent le visage de cet homme? Il est pourtant le Président du Conseil Economique et Social.

Qu’est-ce que c’est ce machin? Une institution qui fait de son président la quatrième personnalité de la République. Ayang Luc a également été Premier ministre du Cameroun, il occupe sans interruption les plus hautes fonctions de l’appareil d’Etat depuis Mathusalem… Et il y a fort à parier que beaucoup de Camerounais ne feront sa connaissance que le jour de sa mort.

9 – Fame Ndongo Jacques

Jacques le magnifique est un homme d’Etat camerounais et un écrivain. Il est plutôt méconnu sur le plan littéraire (ce n’est pas faute d’avoir essayé: la reconnaissance même est d’une ingratitude!), il est en revanche un sage respecté de ses pairs, ses camarades du RDPC coterie où respect signifie crainte. Sur le plan politique, chacune de ses interventions est une démonstration de sa maîtrise de la langue.

8 – Marafa Hamidou Yaya

Il a lui décidé de faire appel de sa mise en détention provisoire auprès du peuple camerounais, au nom duquel il croit avoir été arrêté. Sans jamais se départir de sa morgue, il bidonne la réalité pour les besoins de son image, et annonce du fin fond de sa prison qu’il a un grand projet pour le Cameroun. Il est de la trempe de ceux qui croient que tout leur est dû, ceux qui croient que, s’ils sont au-devant de la scène, c’est parce qu’ils sont meilleurs que tout le monde, s’ils sont plus riches, c’est parce qu’ils ont su le mériter.

7 – Issa Tchiroma Bakary

Voilà un vrai original. En politique camerounaise, plus ils sont impopulaires, mieux ça vaut pour Paul Biya et moins facilement il pourra se défaire d’eux. Le ministre de la Communication est plutôt marrant, mais ne fait pas toujours rire les Camerounais. Chacune de ses interventions ressemble à une lutte pour sa survie et sa longévité dans le gouvernement de Paul Biya, auquel il se sent obligé de claironner sa loyauté du lever au coucher du soleil.

Pour approfondir :   Crise anglophone : Depuis sa cellule, Michèle Ndoki réagit à la condamnation d’Ayuk Tabe

6 – Amadou Ali

L’ancien ministre de la Justice a été «déclassé» lors du dernier remaniement ministériel. Ses propos anti bamiléké (le plus important des groupes ethniques du Cameroun, ndlr) l’ont disqualifié comme interlocuteur sérieux de la scène politique et ont choqué l’opinion publique. Il n’est plus qu’un fonctionnaire auquel monsieur Biya a donné des titres et un rang.

5 – Tawamba Céléstin

On le disait très proche de Polycarpe Abah Abah, Yves Michel Fotso l’a récemment cité dans une sortie médiatique où il semblait le dénoncer comme l’un des fossoyeurs de la Commercial Bank Cameroun (CBC). C’est dire s’il choisit ses amis et ses ennemis avec un égal art.

On le sait un travailleur, mais sa personnalité «impulsive», son enrichissement fulgurant en font un milliardaire que l’on se plait à détester en ce moment. Ses amis ne clament pas bien haut qu’ils sont ses amis et ses défenseurs se recrutent surtout parmi ses proches.

Son meilleur ennemi? Yves Michel Fosto: entre milliardaires, on se déteste mieux.

4 – Fotso Yves Michel

Il est perçu par l’opinion publique camerounaise comme un enfant gâté, qui a dépensé sans compter les richesses de son père, et s’est embourbé dans des affaires de montages financiers, alors qu’il n’en avait nul besoin. Il aurait engagé des luttes pour la succession dans le clan Fotso et en dehors, alors qu’il était l’héritier putatif de son illustre père.

Il aurait d’ailleurs songé à attaquer son père en justice et a d’abord refusé de voir celui-ci, quand il a été incarcéré, avant de revenir à de meilleurs sentiments…

3 – Ntsimi Antoine

Il ne vit presque pas au Cameroun, toujours entre deux avions. Mais Jeune Afrique, dont il a été l’homme à abattre dans deux éditions au moins, semble s’être spécialisé dans le journalisme à charge. Son procès a été fait par l’hebdomadaire parisien, son nom a été traîné dans la boue, à grands renforts de méthodes inquisitoriales…

Pour approfondir :   Vivant, Paul Biya reçoit un accueil des plus triomphaux dans la région du Sud (Vidéo)

2 – Fru Ndi John

Il est accusé de faire du biyatisme à l’envers. Absent partout, sauf à chaque échéance électorale présidentielle. Son costume de leader de l’opposition est taillé sur mesure et il n’entend pas le céder à quiconque, estimant qu’il est l’opposant historique de Biya. Il n’est juste pas question qu’il cède la place aux jeunes loups de son parti. On zappe naturellement en le voyant sur le plateau d’une chaîne de télé, plus naturellement que l’on ne le ferait pour Kah Walla ou Albert Dzongang par exemple. Pourtant il est bien le leader de l’opposition!

Mais celui qui bat tous les records d’impopularité, c’est jusqu’à preuve du contraire…

1 – Iya Mohammed

Il est le président de la FECAFOOT (Fédération Camerounaise de Football) depuis 14 ans. Il n’y a pas un Camerounais qui n’ait une idée bien originale et bien à lui concernant la manière dont on pourrait le pendre. Et c’est à peine si l’on exagère. Tant et si bien que la rumeur l’a plusieurs fois annoncé au porte de la prison pour des faits de détournements de fonds publics. Mais non, il se paie le luxe d’être libre et peut-être «clean».

Mieux, il se met à dos des icônes camerounaises (d’abord Samuel Eto’o, maintenant Roger Milla). En dépit du tollé dans les milieux sportifs et dans la presse nationale, il a imposé son copain, Denis Lavagne, à la tête des Lions Indomptables, visiblement sa propriété personnelle.

Eric Essono Tsimi, Ecrivain camerounais

 


 

 

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