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Serge Aimé Bikoi : « nous sommes dans une société où l’impunité est érigée en norme établie au mépris des incidences sociales »

Dans une tribune publiée sur Facebook le mercredi 06 septembre 2023, Serge Aimé Bikoi souligne un problème grave de déviances sexuelles et d’exploitation sexuelle, en particulier des jeunes filles, dans certains milieux sociaux et établissements de divertissement. Il exprime son inquiétude quant à l’impunité qui semble régner dans ces cas et à la complicité de la société qui tolère de telles pratiques. Le sociologue appelle également à une réflexion sur la responsabilité collective dans la permissivité de ces actes et suggère que de nombreuses personnes, y compris des personnalités publiques, sont conscientes de ces situations mais refusent de les dénoncer par peur des représailles ou par complaisance. En fin de compte, son message met en lumière le besoin de prendre des mesures sérieuses pour lutter contre ces déviances et de promouvoir des valeurs morales et éthiques au sein de la société. Lebledparle.com vous propose le texte intégral.

SAB tous coupable
Serge Aimé Bikoi, Sociologue - DR

Tous coupables !

À l’époque antérieure, le sexe était tabou. Aujourd’hui, avec l’avènement des techno médias, avec la libéralisation des mass médias, les expériences diverses, en matière de sexualité, sont développées et diffusées au point où les jeunes n’ont plus honte de les partager autant dans les groupes WhatsApp que dans les fora d’échangisme et de proxénétisme. Dans ces jeux sexuels, les gamines et femmes engluées dans une précarité pécuniaire sont exposées et exploitées dans les pratiques sexuelles diversifiées: sodomie; copographie; ondinisme; cunnilingus; fellation; etc. Ça se passe dans des bureaux, salons feutrés, appartements privés, hôtels, motels, gargotes, etc sans que cela ne suscite une action énergique et coercitive dans l’optique de sanctionner les propriétaires de ces réseaux de proxénétisme et leurs collatéraux qui se recrutent parmi les filières d’intermédiaires, de pourvoyeurs et de marchands sexuels. En réalité, nous sommes dans une société où l’impunité est érigée en norme établie au mépris des incidences sociales.

Les uns et les autres connaissent la monture, voire la nomenclature des déviances sexuelles qui se déroulent dans ces îlots de plaisir et de loisirs avec des groupes de mineurs et d’adultes organisés qui se livrent, sans discontinuer, à des sextapes et à des partouzes sans que les membres du voisinage immédiat n’alertent les forces de la police pour traquer ces bandes de pervers empêtrés dans des actes immondes. Bien de personnes et de personnalités connaissent, bel et bien, les snack-bars et autres établissements de loisir où se produisent les scènes obscènes, où les mineures danseuses sont instrumentalisées et enrôlées pour se livrer à un spectacle concupiscent et indécent  avec des clients. À une heure indue(dès minuit et ce jusqu’à 5h du matin), c’est le règne de la perversité. Jeunes filles et hommes se livrent au streap-tease devant une foule bigarrée et subjuguée par des décibels tonitruants et incessants. Dans une atmosphère ambiante, des groupes de jeunes danseuses droguées se livrent à cœur joie à des pratiques indignes et déshonorables dépassant parfois l’entendement humain. Toutes ces scènes obscènes se déroulent au vu et au su de la société qui s’en délecte et ne réprime pas. C’est un quand un spectacle défraie la chronique à la dimension de celui des filles ayant séquestré, persécuté et torturé leur semblable que des forces de maintien de l’ordre se réveillent fortuitement pour interpeller les déviantes sociales et les mettre en garde à vue. Faut-il attendre, chaque fois, qu’un incident se produise pour passer à l’action, à la réaction, voire à la sanction ? En réalité, nous sommes dans une société de fourbes, d’hypocrites et de mesquins fonctionnant à l’aune de la duplicité, de l’ambiguïté et des incongruités. Nous sommes tous coupables face aux monstruosités que nous avons nous-mêmes créées dans nos familles, nos écoles, nos médias, nos églises, nos bars-dancings, nos snack-bars, nos immeubles, nos cabarets, nos boîtes de nuit, nos ministères, ainsi que dans nos hôtels.

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Nous savons que telle personnalité publique entretient, depuis des années, un réseau de proxénétisme mais nous refusons délibérément de le/la dénoncer de crainte des représailles. Nous savons que tel opérateur économique dispose d’un immeuble de plusieurs étages, où se trouve un snack-bar au rez-de-chaussée, où des gamines sont transformées en prostituées et en bêtes sexuelles, mais nous ne dénonçons pas. Nous savons que tel baron enrôle des bandes de jeunes filles et garçons dans des partouzes dans des appartements meublés et hôtels à telle période connue de plus d’un, mais nous ne dénonçons pas. Certains parents savent, consciemment, dans leurs domiciles, que leurs filles qui sortent dans la nuit pour ne rentrer que le matin sont des prostituées, mais ils se confinent dans un laisser-faire, voire dans une permissivité hors du commun. Parfois, tu entends une mère dire à sa fille qui sort vers 22h: « Tu me gardes en rentrant ». Quel sens revêt une telle parole ou une telle exigence ? C’est manifestement un acte de connivence explicite, signe de la décrépitude des mœurs, de la déchéance morale et de la déliquescence de l’éthique. C’est en somme l’échec de toute la société. Tous Coupables !

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Serge Aimé Bikoi

 


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