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Serge Aimé Bikoi : « Lady Ponce et Mani Bella participent à déshonorer leur identité »

Ponce Manie

Dans une tribune publiée sur Facebook le mercredi 25 mars 2020, le journaliste Serge Aimé Bikoi s’est exprimé sur le clash entre Lady Ponce et Manie Bella, deux artistes bikutsi. Les deux artistes s’étripent au moment où le Cameroun et le monde entier pleure Manu Dibango décédé le 24 mars 2020.


Ponce Manie
Lady Ponce et Manie Bella – capture photo

Le chef service politique de la radio Tiémeni Siantou (RTS) pense que les deux artistes en livrant en spectacle sur les réseaux sociaux contribuent à ternir leur image de marque. « Plutôt que de vibrer au diapason de la promotion d’une solidarité mécanique féminine chère à des femmes responsables et matures, reflet de la grandeur des dames vertueuses et honorables, Lady Ponce et Mani Bella participent, à travers des scènes de chiffonniers, à dégrader leur image, à déshonorer leur identité et se couvrent, en pareille circonstance, d’opprobre au mépris du statut social qu’elles sont censées défendre dans le champ de l’art musical », a écrit le sociologue.

Lebledparle.com vous propose l’intégralité de la tribune.

Clash Lady Ponce- Mani Bella: un cliché des mythes et délires de la société camerounaise en crise

Au moment où le monde artistico-culturel est en deuil consécutif au décès de Manu Dibango, deux figures féminines camerounaises du Bikutsi se crêpent le chignon. Pour des histoires en dessous de la ceinture liées aux problèmes interpersonnels, Lady Ponce et Mani Bella s’offrent en spectacle sur la toile à la grande délectation des internautes et au grand désarroi des mélomanes, qui tirent à boulets rouges sur elles. N’étant pas une nouveauté dans l’arène sociale, les clashs entre les artistes-musiciens locaux participent des délires de la société camerounaise contemporaine en crise de repères.

Les intrigues, les railleries; les stéréotypes et les coups bas sont, entre autres, déterminants qui meublent le quotidien des artistes-musiciens d’ici et d’ailleurs. Sans préparer l’opinion publique à consommer ce cinéma de mauvais aloi, tout part, très souvent, des passes d’arme orales ou des attaques personnelles faites par tel ou tel autre. Ce mardi, 24 mars 2020, le jeu conflictuel entre les figures féminines du Bikutsi a été alimenté par un brin de récit de vie assorti des figures de style, dont certains mélomanes et lecteurs maîtrisent les tenants et les aboutissants. Alors que l’aînée sociale tance sa cadette sociale -sans la citer nommément- pour avoir affiché le sourire lorsqu’elle se vante d’être fidèle et d’avoir trois enfants avec son conjoint, cette dernière réagit, quelques instants après, sans l’indexer aussi nommément et lui fait savoir que la physionomie que son partenaire présente depuis huit ans quand il voit sa congénère indigne exhiber les talents de son mari en public réfère à une image exécrable surtout qu’elle la qualifie de « margouillat ».

Des scènes d’un tel acabit agrémentent l’actualité courante des praticiens de l’art musical et participent à ternir leur image tant ils sont, au vu et au su de tous, taxés d’indignes, d’irrespectueux et de prétentieux. Au moment où le pays tout entier pleure une icône, mieux un monument de la musique africaine, plutôt que de mettre sous le boisseau des querelles puériles et intestines et compatir au malheur de leur aîné disparu, ces deux artistes-musiciennes camerounaises s’entredéchirent et offrent un spectacle désolant à l’image de la symphonie et de la cacophonie que les « call girls » entretiennent aux alentours des îlots de plaisir et de loisir sous le regard hagard des férus et mordus de l’ambiance. Plutôt que de vibrer au diapason de la promotion d’une solidarité mécanique féminine chère à des femmes responsables et matures, reflet de la grandeur des dames vertueuses et honorables, Lady Ponce et Mani Bella participent, à travers des scènes de chiffonniers, à dégrader leur image, à déshonorer leur identité et se couvrent, en pareille circonstance, d’opprobre au mépris du statut social qu’elles sont censées défendre dans le champ de l’art musical.

Respect de soi et d’autrui; transcendance de soi; amour de soi et d’autrui; affectivité; tolérance mutuelle sont, entre autres, des valeurs cardinales que ces deux mères de l’humanité sapent sans coup férir. Pourtant, la vitrine de la socialisation des masses sociales est la gent féminine, principal agent éducatif autant dans les familles que dans les écoles, les entreprises, les administrations et les médias. Quel miroir projettent donc ces modèles féminins a-sociaux spontanés à leur progéniture, à leurs pairs et à leurs mélomanes, qui consomment, sans relâche, leurs sonorités musicales. Plutôt que de dénoncer leurs tares et leurs scories, certains de leurs proches collaborateurs et leurs fanatiques s’obstinent, sans vergogne et sans scrupule, à leur accorder un soutien inconditionnel à travers des posts favorables éminemment affectifs et subjectifs. Pourtant, ils ont un droit de recadrage de ces figures féminines ayant commis des frasques. Chose curieuse ceux qui font office de communicateurs de ces artistes se complaisent, parfois, dans un mutisme cathodique, lequel masque leur fourberie dans ce jeu visant à cribler de balles leurs congénères-adversaires. Ces artistes, dont la notoriété est établie, écoutent-elles leur communicant ou ce qui en tient lieu? Ou a contrario, sont-elles mal entourées au point où l’on peut conclure à la thèse suivant laquelle qui s’assemble se ressemble? Question à 0 franc!

Le Don King

Pour approfondir :   Opinion : « La condamnation d’Ayuk Tabe précède de nombreux autres condamnations de faciès »

Mot à wou à wou!


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